Le projet Mena Star a pour objectif de renforcer la capacité des institutions d'appui à l‘industrie et de contribuer à la mise en place d'un cadre favorable aux entreprises en encourageant le secteur privé et les autres parties prenantes à s'appuyer sur des normes internationales. L'amélioration de la performance énergétique est devenue un axe fondamental de la gestion efficiente de la consommation de l'énergie. Un axe auquel l'organisation ISO a consacré une norme internationale «ISO 50001», intitulée «Systèmes de management de l'énergie — Exigences et recommandations de mise en œuvre». La Tunisie a, ainsi, adhéré, depuis 2015, au projet Mena Star —s'étendant jusqu'à 2017—, lancé par l'ISO pour la mise en place de cette norme, et visant dix autres pays de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Financé par l'Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (Sida) à hauteur de 5 millions de francs suisses (environ 10 millions de dinars tunisiens), ce projet a pour objectif de renforcer la capacité de certaines institutions d'appui à l‘industrie dans les pays concernés, telles que les organismes nationaux de normalisation, les autorités de réglementation et les organismes de promotion du commerce. Il vise à contribuer à la mise en place d'un cadre favorable aux entreprises en encourageant le secteur privé et les autres parties prenantes à s'appuyer sur des normes internationales. Formation Selon Nabil Ben Béchir, Directeur général de l'Institut national de normalisation et de la propriété industrielle (Innorpi), «la Tunisie dispose, depuis fin 2012, d'une norme nationale dans le domaine du management de l'énergie "NT 106-50". Mais sa mise en application nécessite une sensibilisation et une formation de toutes les parties prenantes», et ce, lors du séminaire national sur le management de l'énergie organisé le 19 avril 2016 à Tunis. Ce séminaire s'inscrit dans le cadre de la sensibilisation des industriels tunisiens quant à l'adoption de cette norme internationale. Nahla Housseini Rachido, coordinatrice nationale du projet, indique que le projet vise trois domaines, à savoir l'environnement, l'énergie et l'empreinte eau. Elle ajoute qu'une équipe de 4 formateurs nationaux a été formée sur le management de l'énergie, durant l'année 2015, par un expert de l'ISO. Ils appartiennent à l'Innorpi, à l'Agence nationale de maîtrise de l'énergie (Anme), au Centre technique des industries mécaniques et électriques (Cetime) et une universitaire. Mise en application Après ladite formation, les industriels de chaque domaine concerné bénéficieront d'un séminaire national et d'un atelier de formation pour la mise en application de la norme ISO 50001 dans leurs entreprises. Il est prévu d'organiser un séminaire et un atelier en octobre prochain sur l'environnement et cycle de vie et en janvier 2017 sur l'empreinte eau. Ainsi, M. Ben Béchir affirme-t-il que cette norme servira de référentiel pour la mise en place des méthodes d'évaluation pour la certification ou la labellisation des systèmes de management de l'énergie. L'Anme a été, ainsi, identifiée comme acteur essentiel et incontournable d'un programme pilote pour la promotion de la certification de la norme ISO 50001. Il est à noter que la Tunisie connaît un déficit énergétique continu depuis l'année 2000, évalué à 3,7 Mtep en 2014, selon Wassim Bounenni de l'Anme. Le secteur industriel est un grand consommateur d'énergie avec une part de 75% par rapport aux autres secteurs. Selon le plan d'action 2015-2020, il est prévu d'économiser 5,5 Mtep, réparties entre 70% pour les énergies renouvelables et 30% pour l'efficacité énergétique, avec un investissement total de 4,6 millions de dinars.