Les ONG nationales et internationales appellent au soutien des mouvements de protestation des jeunes chômeurs issus des régions défavorisées et à l'ouverture d'un dialogue avec les autorités publiques Soutenir les revendications des jeunes chômeurs et lancer un appel à la solidarité et au dialogue en vue de trouver des perspectives efficaces aux problèmes de chômage et du développement dans les régions démunies, a été l'objectif de la conférence de presse organisée, hier, par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux en collaboration avec l'Association des femmes tunisiennes pour la recherche et le développement, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, la Fédération tunisienne pour la défense des droits de l'Homme, l'Association « Nomad08 Redayef » ainsi que le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme, la Fédération internationale des droits de l'Homme, l'organisation Humain Rights Watch et l'organisations Avocats sans frontières. La conférence a été une occasion pour les représentants des organisations de s'unir et de revendiquer la liberté de circulation à l'intérieur du pays, d'expression et de manifestation pacifique. Raoudha Gharbi, modératrice de la rencontre, a précisé qu'en réaction à l'immobilisme des pouvoirs publics face à ces sit-in et les tentatives d'étouffement de ces mouvements protestataires, la société civile ainsi que les différentes organisations nationales et internationales s'uniront pour soutenir le droit aux manifestations pacifiques, le droit au travail et le droit au développement des régions défavorisées, en vue de mettre la pression sur les autorités publiques pour réagir efficacement, favoriser le dialogue et la communication. Dynamique de communication Abdessatar Moussa, de la ligue des droits de l'Homme, a précisé qu'il faut réagir à ces mouvements par la mise en place d'une dynamique de dialogue et de communication entre ces jeunes et les autorités. Il a appelé ainsi à la coordination entre les différentes organisations de la société civile pour travailler et trouver ensemble des solutions alternatives. Rami Salhi, directeur du Réseau euroméditerranéen en Tunisie, a mis l'accent sur le rôle important que joue la société civile pour soutenir les chômeurs victimes de marginalisation et de mauvaise gouvernance de type non égalitaire et encourager les secteurs public et privé à la création d'offres d'emploi. Maher Hnin a précisé que les stratégies politiques défaillantes, adoptées par les autorités, ne font qu'aggraver la situation dans les régions défavorisées, privées de développement. « Ces jeunes ont le droit de vivre dignement et ce qui s'est passé à Kerkennah tout récemment nous poussent, en tant qu'acteurs de la société civile, à revendiquer et défendre le droit à la manifestation et de favoriser le travail en coopération avec les médias et les différents acteurs de la société civile pour éclairer l'opinion publique sur la gravité de la situation. A ce tire, une rencontre sera prochainement organisée pour débattre de ces questions urgentes et proposer des solutions crédibles par le biais des réformes fiscales et l'ouverture au dialogue », déclare Maher Hnin. Kalthoum Kannou, de l'association Femmes tunisiennes de la recherche et du développement, activiste, et originaire de l'île de Kerkennah, a souligné dans son intervention que les mouvements de protestations dans l'ile remontent aux années 2010 contre la pollution de l'environnement, contre la suspension de la bourse « Amel » en 2015 et d'autres causes d'ordre social et économique. Une situation devenue alarmante face au silence des autorités. Ouvrir le dialogue avec les jeunes chômeurs, les soutenir, s'avère nécessaire pour trouver des solutions alternatives et répondre à l'urgence de la situation.