Le rapport de la Fondation Carnegie pour la paix internationale, présenté le 27 avril à Tunis, par le think tank britannique «Carnegie endowment for international peace», a constitué une belle opportunité pour identifier les multiples défaillances du modèle économique national Le chef du gouvernement, Habib Essid, présent à l'ouverture de la conférence, n'a pas manqué d'insister sur la volonté du gouvernement d'accélérer l'investissement et, en l'occurrence, le rythme de la croissance économique, devant une panoplie de personnalités politiques, d'experts économiques et de représentants du secteur privé tunisien, de multinationales et aussi de la société civile. Une volonté qui se trouve anéantie par un manque d'engagement des autres acteurs concernés, selon Yassine Ibrahim, ministre de l'Investissement et de la Coopération Internationale. «Nous voulons accélérer le rythme des réformes. Nous mettons un agenda. Nous invitons la société civile et les partis politiques. Mais il y a un manque de participation. Et après, on nous critique pour cela. Tout le monde doit participer et tout le monde doit fournir des efforts et travailler», a-t-il lancé. Renforcer l'administration M. Ibrahim a également mis l'accent sur la relation entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, affirmant qu'elle a été toujours conflictuelle à cause des tensions politiques. «Nous avons besoin d'établir la confiance mutuelle pour pouvoir avancer. C'est le principal point de divergence. Il faut accélérer le processus de réforme de la législation pour pouvoir accélérer l'investissement», indique-t-il. Concernant la réforme de l'administration, le ministre souligne la volonté de créer la catégorie de la haute fonction publique, afin d'attirer les compétences du secteur privé. Il précise que la Tunisie a besoin d'une administration forte et de passer d'une économie étatiste à une économie libérale. «Pendant les dernières années, la Tunisie s'est endettée pour faire patienter les Tunisiens. Mais actuellement, notre niveau d'endettement s'est trop élevé. Nous ne pouvons plus nous endetter encore et nous avons besoin du soutien international», faisant allusion au plan Marshal pour l'Europe, dont une grande partie des aides étaient reçues sous forme de dons. «Nous avons un plan de développement très ambitieux, qui prévoit une croissance de 85% de l'investissement public et 60% de l'investissement privé», explique M. Ibrahim. Partenariat-cadre Il est à noter que cette conférence a été organisée pour présenter le nouveau rapport de Carnegie Endowment for International Peace, intitulé : «Entre dangers et promesses : Un nouveau partenariat-cadre avec la Tunisie». Selon Marc Pierini, l'un des auteurs du rapport, il s'agissait de mettre en lumière le paradoxe tunisien. «Beaucoup a été fait durant la révolution, mais peu après, pour les jeunes et les régions défavorisées», précise-t-il. Il affirme qu'il y a une tendance à gérer les choses à court terme, ajoutant que l'étude suggère des méthodes pour le développement du partenariat entre la Tunisie et les autres pays. «C'est une contribution de méthodes et non de substance», signale-t-il. Selon les auteurs dudit rapport, la Tunisie et ses partenaires doivent adopter une nouvelle approche, à savoir un partenariat-cadre qui conjugue des actions de réformes tunisiennes et une assistance internationale coordonnée et intensifiée.