Agence Tunisienne de la Formation Professionnelle : hausse des fonds pour garantir un programme de qualité    Chakib Triki : le secteur des viandes rouges souffre d'un manque de réformes    Ooredoo Music Fest by OPPO 3.0 : Un succès éclatant à Sfax    Bachar el-Assad : la vérité derrière une photo manipulée    Tunisie – horaires administratifs à partir du 01 septembre 2025    Météo en Tunisie : hausse des températures lundi et mardi    Retour des tunisiens à l'étranger : une saison estivale exceptionnelle    Zgougou : une production en hausse mais des prix toujours hors de portée    Permis de conduire : à partir d'aujourd'hui, le contrat de formation de l'auto-école exigé    Sociétés de transport et de remorquage : la grève suspendue    Baccalauréat 2026 : les changements prévus pour le programme de la section Lettres    Vernis à ongles semi-permanent contenant une substance toxique : Gare à son utilisation et à sa commercialisation !    Selon l'INM : L'automne s'annonce plus chaud    SNCFT : déraillement et reprise partielle des trains sur la ligne TunisErriadh et les longues distances    Chokri Jabri : les quantités de drogues saisies sont énormes et inhabituelles en Tunisie    Libye : une puissante explosion secoue une zone industrielle dans l'ouest du pays    Le petit-fils du Dr Kassab, Walid Fouque nommé ambassadeur de France en Ouzbékistan    Kasserine : Majel Bel Abbès, capitale tunisienne de la pistache bio    Tremblement de terre en Afghanistan : 600 morts et plus de 1500 blessés    Tennis : Moez Chargui au tournoi Challenger d'Istanbul    Ooredoo Music Fest by OPPO 3.0 : un succès éclatant à Sfax    Journalistes ciblés à Gaza : le SNJT rejoint la campagne internationale de solidarité    Kaïs Saïed, aéroport Tunis-Carthage...Les 5 infos du week-end    US Monastir : Le Malien Gadiaga en renfort    Tunisie Telecom honore les enfants de ses agents qui ont excellé dans les concours nationaux    Ooredoo Music Fest by OPPO 3.0 : Un succès éclatant à Sfax    L'Etoile Sportive du Sahel recrute l'attaquant algérien Mohamed Saïd Ben Mazouz    Assurances : un chiffre d'affaires semestriel à hauteur de 2.248 millions de dinars    Hamas confirme la mort de Mohammed al-Senwar    Décès de l'ancien président de l'Etoile Sportive de Sousse, Hafedh Hmaied    Décès de l'ancien président de l'ESS Hafedh Hmaied    Billets en vente : tout ce qu'il faut savoir pour assister au match des qualifications Coupe du Monde 2026    Conseil des ministres : Saïed engage l'Etat à protéger le pouvoir d'achat et la jeunesse tunisienne    Rafaâ Ben Achour: Sur l'illégalité de la révocation par les Etats-Unis des visas des représentants de la Palestine    Le spectacle « Ragouj »' à Carthage rend hommage aux icônes de la scène artistique    Quand les mots perdent leur sens : Faouzi Ben Abderrahman décortique la novlangue du pouvoir    Kaïs Saïed : malgré les manœuvres des comploteurs, les choix du peule se concrétiseront    Face à une délégation du Congrès, Khaled Shili salue la feuille de route militaire tuniso-américaine    Sejnane : le blocage foncier du projet de village artisanal bientôt levé    Kais Saied : La nationalité et le dévouement, critères essentiels pour les recrutements    Les larmes de Kaïs Saïed    Trump réduit le séjour des étudiants et journalistes étrangers aux Etats-Unis    Le lion de Chemtou retrouvé au Vatican ? Que sait-on de ce trésor tunisien ?    Match CAB CA  : la FTF annonce une tolérance zéro face aux agressions    Brad Pitt et Joaquin Phoenix soutiennent le film de Kaouther Ben Hnia sur Hind Rajab    Djerba : la Mosquée Maazouzine a bénéficié d'un Chantier-Ecole de restauration exemplaire    Djerba abrite le Festival des Littératures du Sud "Kotouf Sud Festival" en octobre    Zaineb Naoui offre 3 médailles d'or et 3 médailles d'argent à la Tunisie aux Championnats d'Afrique d'haltérophilie 2025    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Mohamed Sahnoun, ancien buteur du SSS :«Akid, la classe pure»
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 09 - 2022

Véritable terreur des gardiens, notamment en D2 où il lui arriva d'aligner 34 buts en une seule saison, Mohamed Sahnoun n'eut pourtant pas la carrière espérée en raison des inconstances de son club, le Stade Sportif Sfaxien, qui le condamnèrent à effectuer le fameux mouvement d'ascenseur entre la L1 et L2. Buteur racé du temps où les attaquants opportunistes à souhait s'en donnaient à cœur joie, l'alter ego de Hafedh Khoufi a crevé l'écran par sa moisson de buts: 258 en 14 saisons selon le décompte officiel de son club, près de 400, toutes compétitions confondues, pour certains statisticiens.
Mohamed Sahnoun, vous qui vous vous y connaissez, les buteurs d'antan ont-ils survécu à la rigueur écœurante du foot d'aujourd'hui?
Non, c'est une race en voie d'extinction au même titre d'ailleurs que les bons footballeurs. Il faut étudier le pourquoi de la chose. En Tunisie, nous n'avons malheureusement plus de footballeurs qui donnent du plaisir et des émotions. Aux entraînements, on n'accorde pas suffisamment d'intérêt aux gestes et à la technique spécifiques de l'attaquant. On ne corrige pas les erreurs qu'ils commettent dans un match. Résultat: notre foot produit des défenseurs par quantités industrielles, mais se montre stérile au rayon des attaquants.
Quel est à votre avis le dernier grand
attaquant tunisien ?
Feu Mohamed Ali Akid. En plus de ses qualités de buteur implacable, de redoutable killer, il sait aussi pousser la délicatesse jusqu'à rejeter les compliments qu'on lui adresse. Un jour, nous jouions en lever de rideau au Mhiri de Sfax contre l'ASMarsa. J'inscris trois des quatre buts de notre victoire. En match vedette, le CSS reçoit le CA. Entre les deux matches, sur le chemin des vestiaires, je croise Akid accompagné d'un journaliste qui l'apostrophe: «Bravo pour le but que vous avez marqué dernièrement de la tête en équipe nationale». Et Akid de lui répliquer sèchement: «C'est peu de choses par rapport à ce que peut faire de la tête ce joueur» (et il me montre du doigt). Akid, c'est la classe pure !
Un peu comme Habib Mougou, vous étiez «tête d'or»…
Des headings spectaculaires, de plus, qui ont forcé mes adversaires à venir me féliciter. La Patriote de Sousse joue sa survie en cette dernière journée. L'entraîneur Rachid Daoud me fait entrer à la reprise. Je marque d'abord d'une reprise de volée magistrale. Ensuite, trois minutes avant la fin du match, je récidive, mais cette fois-ci de la tête, le ballon percutant la transversale avant de rentrer. Quoique son équipe soit reléguée, sous le charme, le gardien adverse vient me donner l'accolade. Nous avons terminé deuxièmes de la poule Centre-Sud de D2, mais sans avoir droit à l'accession. D'ailleurs, mon plus beau but, je l'ai marqué d'un lob de la tête dans la cage de Ajroud au stade Maârouf. Ce jour-là, on a perdu (2-1) contre l'ESS.
Avez-vous marqué contre Attouga ?
Deux buts dans un même match. Nous avons gagné (3-1) et avons été relégués.
Quelles étaient vos qualités ?
Détente, vitesse et tir foudroyant des deux pieds.
Les chroniqueurs parlaient dans votre cas d'une force de la nature ?
Mohsen Habacha ne l'était pas moins. Un jour, nous nous sommes heurtés tête contre tête. Le choc, on l'avait entendu à partir des gradins. Pourtant, nous nous étions relevés sans subir de dommages. Cela revient à l'hygiène de vie. A 20h00, je suis toujours au lit. On s'entraînait sérieusement, et puis, récupération à la maison. Mon frère Ali, qui a joué libero à Redayef, puis à Métlaoui, me ressemblait énormément. Lui aussi était une force de la nature.
On raconte que vous préfériez néanmoins la terre battue aux terrains gazonnés…
Le gazon me fatigue. Depuis ma tendre enfance, j'ai été formé sur des terrains durs, comme tous les joueurs de ma génération.
Quel est le défenseur qui a réussi à vous museler, vous rendant la vie dure ?
Mohsen Habacha, très puissant et roublard, et Mohsen Jendoubi.
Vous avez dû vous blesser très souvent ?
Les joueurs étaient très rugueux, vous imposant un combat physique permanent. Et puis, quand vous allez jouer en D2 ou 3 Centre-Sud à Metlaoui, Gafsa, Tozeur… il vous faut vous préparer à souffrir. D'ailleurs, j'ai eu les deux arcades ouvertes. Une fois, j'étais resté 24 heures sous surveillance à l'hôpital de Gabès.
Quelle était votre idole ?
Attouga, Mohamed Salah Jedidi et Khaled Hosni, un type très éduqué. Moncef El Gaied, lui, c'était la classe, le maestro d'un orchestre nommé CSS au contact duquel nous nous sommes bonifiés. Chaque jeudi, ou presque, les «trois S» disputaient les matches d'entraînement contre le CSS. J'avais Habib Jerbi en face, et ils nous battaient régulièrement 5-2, 6-3… C'étaient des frères pour nous. Lundi, on se rencontrait tous, joueurs du CSS, SRS, SSS et OCK à Bab Bhar, à Sfax, et prenions un ticket de cinéma.
A votre avis, quel est le meilleur
footballeur tunisien de tous les temps ?
Tahar Chaibi, Hamadi Agrebi, Abdelmajid Chetali, Taoufik Ben Othmane, Hedi Douiri, Nejib Ghommidh, Moncef Khouini…
Quels furent vos entraîneurs ?
Chedly Zaddem, Mohamed Najar, le père de Raouf, l'ancien libero du CSS et ex-ministre des Sports, Skander Medelgi, Popov, Rachid Daoud, Jules Mathé, Mokhtar Ben Nacef en sélection… Mais je crois que les meilleurs entraîneurs tunisiens restent Abdelmajid Chetali, Ali Selmi, quelqu'un que j'apprécie énormément, Taoufik Ben Othmane et feu Ahmed Ammar.
Le foot est plein d'injustices. Vous en avez connues?
Enormément. En sélection d'abord où on faisait peu de cas des joueurs venant des petits clubs. Chacun veut faire jouer les siens. Les arbitres ensuite qui prennent parfois des décisions qui vous laissent pantois. J'ai inscrit à Kalaâ un but d'une détente de la tête sur un centre de Hedi Ben Hamida. Je saute pour envoyer le cuir sous la transversale. Le juge invalide un but des plus réguliers. Cette saison-là, Habib Agrebi, le frère de Hamadi jouait avec nous.
Quand avez-vous rejoint le Stade Sportif Sfaxien ?
Né le 21 juin 1941 à Sfax, j'ai signé ma première licence au cours de la saison 1959-60 pour l'équipe Cadets des «3S». J'ai livré mon premier match seniors en 1960-61 contre la Patriote de Sousse (victoire 2-1) et j'ai inscrit les deux buts.
Et le dernier ?
Contre Kalaâ Sport (défaite 1-2) en 1973-74. En 1984, mon club a organisé à mon intention un match jubilé.
Quand avez-vous renforcé l'équipe
nationale ?
Durant deux ans, entre 1965 et 1967. Je n'ai jamais eu ma chance. J'ai également fait partie de la sélection du Centre-Sud avec laquelle nous avons, entre autres, disputé un match-test contre les ex-Soviétiques de Dynamo Minsk (3-2). Notre équipe comprenait Mongi Dalhoum, le gardien Aleya Ajroud, Mahfoudh Benzarti… Je possède une photo remontant à ce match-là que j'ai agrandie. Je l'ai ensuite accrochée à un mur du salon de ma maison. Chaque matin, je salue tous ces artistes.
Quel est votre palmarès ?
Deux accessions en D1 avec le SSS en 1967-1968 et 1970-1971. Avec un total de 10 buts, j'ai été sacré deuxième meilleur buteur de la division nationale en 1971-1972, derrière Moncef Khouini (12).
Vous vous êtes ensuite reconverti
en entraîneur…
Oui, depuis 1977 jusqu'à tout récemment, j'ai entraîné les jeunes du Stade Sportif Sfaxien.
Enfin, quel métier avez-vous exercé
dans votre vie ?
J'ai été agent de la Siape (Groupe chimique tunisien unité de Sfax). Je suis parti à la retraite en 2010.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.