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LA BCT RELÈVE LE TAUX DIRECTEUR DE 25 POINTS: Un moyen pour contrecarrer l'inflation galopante
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 10 - 2022

Face à une conjoncture internationale très particulière compromettant l'économie nationale, la Banque centrale a, une nouvelle fois, réagi afin de contrecarrer une inflation galopante. Toutefois, si la décision est légitime, plusieurs questions se posent quant à son impact sur l'économie nationale de manière globale
Lors d'une récente réunion, le conseil d'administration de la Banque centrale de Tunisie a décidé de relever le taux directeur de la BCT de 25 points de base à 7,25%. Ainsi, les facilités de dépôt et de prêt marginal à 24 heures sont portées respectivement à 6,25% et à 8,25%. Cette décision est entrée en vigueur le 6 octobre courant. Lors de ce même conseil, la Banque centrale de Tunisie a également décidé de relever le taux de rémunération de l'épargne (TRE) de 25 points de base à 6,25%. Il est à rappeler que le conseil d'administration de la Banque centrale de Tunisie a déjà décidé, le 17 mai dernier, de relever le taux directeur de la BCT de 75 points de base, le portant à 7%. Les choix restent limités Face à une conjoncture internationale très particulière compromettant l'économie nationale, la Banque centrale a, une nouvelle fois, réagi afin de contrecarrer une inflation galopante. Toutefois, si la décision est légitime, plusieurs questions se posent, quant à son impact sur l'économie nationale de manière globale. Depuis mars 2021, Afifa Khazri, universitaire, avait expliqué les raisons qui pousseraient la Banque centrale à relever son taux directeur.
«En présence d'inflation élevée, la solution passe, soit par l'application d'une politique fiscale à travers l'augmentation de l'impôt, soit par une politique budgétaire traduite par la diminution des dépenses du gouvernement, ou encore par une politique monétaire exprimée par l'augmentation du taux d'intérêt». Or, Khazri considère qu'avec la conjoncture actuelle, le gouvernement a peu de marge de manœuvre. Alors, la Banque centrale de Tunisie (BCT) n'a pas d'autre choix que d'agir en augmentant son taux directeur. Pour sa part, l'ancien directeur général de la politique monétaire à la Banque centrale de Tunisie, Mohamed Souilem, a estimé, dans une récente déclaration, que l'augmentation du taux d'intérêt approuvée par la BCT inclut les citoyens et les entreprises qui ont des contrats de prêts avec les banques tunisiennes. Il a également précisé que l'augmentation du taux directeur affecte l'augmentation du taux d'intérêt interbancaire moyen, qui est devenu au cours de ce mois 7,25%, et ce chi re s'ajoute au taux d'intérêt des banques sur les prêts, qui, dans la plupart des cas, est égal à 3%. «Le taux d'intérêt directeur sur un prêt de 100.000 dinars est désormais estimé à 250 dinars par an». Il a assuré que cette décision d'augmenter le taux d'intérêt est importante, dans la mesure où elle permet de contrôler l'inflation et la hausse des prix.
Il a rappelé que cette politique est adoptée par plusieurs pays pour traiter l'inflation. «Le rôle de la Banque centrale est de surveiller l'évolution de la liquidité et l'évolution du plan monétaire et de la comparer avec l'évolution de la production et l'évolution de la croissance», a-t-il mentionné. En revanche, et depuis le mois de septembre dernier, l'expert économique, Aram Belhadj, a considéré que la révision à la hausse du taux directeur n'aura pas d'impact sur la situation économique, en raison de l'impact considérable de l'inflation importée. Il a expliqué que la hausse du taux directeur était plausible dans le scénario où l'inflation résultait de la masse monétaire circulant dans le marché. Il a rappelé que la Tunisie subissait les conséquences de la guerre en Ukraine, la baisse du dinar et le coût des importations. Effets négatifs sur les entreprises Il a aussi affirmé, lors d'une intervention sur une radio privée : «La révision du taux directeur ne résoudra pas le problème. Le conseil d'administration de la BCT se sentait dans l'obligation d'augmenter le taux directeur, en raison de la hausse continue de l'inflation. Mais cette hausse du taux directeur aura ses e effets négatifs sur les entreprises, l'investissement et la croissance économique. La politique monétaire doit s'inscrire dans le cadre d'une politique économique complète. Cette dernière doit se baser sur une harmonie entre la politique budgétaire et la politique monétaire…
Malheureusement, cela n'a pas eu lieu lors de la dernière augmentation… Il n'y a pas de coordination et cela aura un impact négatif sur la croissance économique… La Banque centrale peut procéder à une augmentation du taux directeur, mais elle doit éviter les hausses de 75 points ou de cent points», a-t-il indiqué. Et d'ajouter : «La Banque centrale se limitant à la publication de simples communiqués annonçant le maintien ou la hausse du taux directeur, alors que les banques centrales d'autres pays fournissaient des notes explicatives et publiaient des études de scénarios afin de fournir les explications nécessaires à chaque décision». «Le chemin est étroit !» Réagissant à cette dernière augmentation, Mokhtar Lamari, économiste et universitaire au Canada, a assuré que suite à cette hausse «les taux bancaires vont grimper pour se situer entre 11 et 14% en moyenne, agios compris». Il commente : «C'est dangereux pour l'investissement et la croissance, déjà atones...». D'après son analyse, cette nouvelle hausse est d'autant plus dangereuse que le rendement net moyen des entreprises privées et des investissements en Tunisie se situent, en moyenne intersectorielle, aux alentours de 6% par an. «La BCT joue ainsi aux solutions de facilité, avec des décideurs blasés ou désabusés, décidant dans l'opacité et sans étude à l'appui !», a-t-il critiqué. «Certes, l'inflation est durablement installée en Tunisie. La BCT se doit de la contrer.
Mais comme elle le fait actuellement, cette remontée à répétition des taux d'intérêt ne peut qu'aggraver la récession, et précipiter un «hard landing» pour le système constitutionnel... La BCT ne rend pas service ni à l'establishment au pouvoir, ni à l'économie. Son leitmotiv est de satisfaire le FMI !». Pour Mokhtar Lamari, «la solution ultime est fiscale. Le gouvernement tunisien n'a d'autre choix que d'a cher une trajectoire de solvabilité crédible à moyen terme...
Pour la Tunisie, Il faut mettre en place une politique de gestion des finances publiques sans austérité, avec une démarche qui montre tout de même des réformes courageuses. Exactement, ce qu'a fait le Maroc depuis 3 ans. Il faut financer les investissements nécessaires à l'augmentation de la croissance potentielle ou à la croissance verte. Mais ce financement doit être conditionnel à une gestion plus rationnelle et plus efficace des dépenses publiques de même que par les réformes structurelles». De son point de vue, «le chemin est étroit. L'indispensable lutte contre l'inflation, sans trop de heurts économico-financiers, ni de soulèvements sociaux passe par une bonne combinaison de la politique fiscale et des politiques structurelles. La politique monétaire peut faire beaucoup, mais elle ne peut pas tout faire toute seule, en Tunisie»


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