A l'initiative conjointe de l'association Beit El Khibra, du Centre de recherche Sfax (CRS ) et du Technopôle de Sfax, se tient aujourd'hui un séminaire sur les technologies de la santé, avec la participation de professionnels de la santé, de l'économie, des finances aux côtés d'institutions professionnelles régionales spécialisées, d'organismes régionaux et d'administrations régionales et nationales. Véritable microcosme de la société avec ses composantes professionnelles, associatives et administratives, le séminaire se donne pour objectif majeur de contribuer à une meilleure vision du modèle économique de la région de Sfax au vu des changements politiques et socioéconomiques vécus aussi bien à l'échelle nationale que régionale. En effet, selon Dr Abdeljelil Gdoura, président de l'Association Beit El Khibra, un facteur au moins, à savoir la rupture avec les activités et les industries polluantes en 2016, va déterminer l'orientation de l'économie régionale, caractérisée par son essoufflement, vers un nouveau modèle économique basé sur les services. Dans cette optique, le choix est tout indiqué : exploiter à bon escient l'écosystème de santé existant, en approfondissant la réflexion sur la façon la mieux appropriée de valoriser ce potentiel et de tirer le meilleur profit de toutes ses ressources. Il s'agit, en clair, pour tous les intervenants et des acteurs de la région de concevoir une stratégie à même d'orienter l'économie régionale vers un modèle à haute valeur ajoutée. Remédier au manque de débouchés Plus qu'un choix, la création d'un écosystème de santé est une nécessité tant le besoin se fait sentir « d'offrir aux jeunes compétences, notamment les ingénieurs, médecins, chercheurs, etc. des carrières prometteuses capables de les maintenir dans la région à défaut d'un écosystème à fort contenu technologique ayant la taille suffisante pour les intégrer. » En effet, la réflexion en ce sens est partie d'un constat : « Sfax, connue pour un capital humain de haut niveau, pour l'esprit d'entrepreneuriat, pour la valeur du travail et le niveau de l'éducation, n'arrive pas à leur ouvrir les horizons auxquels ils sont en droit d'aspirer, alors même qu'elle s'est forgé la réputation de destination de santé » Afin de remédier à cette situation, il serait judicieux, voire impératif, de choisir « un secteur d'activité à haute valeur ajoutée qui relèverait l'économie régionale et permettrait de garder un vivier de compétences, améliorant ainsi la compétitivité de la région. » Optique de clustérisation Or, vu l'étendue du domaine des technologies de la santé, c'est au séminaire de Sfax qu'appartient la détermination du secteur à cibler, lequel va constituer une niche porteuse, à haute valeur ajoutée, à concevoir dans une optique de clustérisation. C'est dans cette perspective que le workshop vise, entre autres, à élaborer un premier plan d'action régional pour le développement des technologies de la santé, une œuvre collective qui sera le fruit d'un travail et d'une synergie entre « les différents mondes des technologies de la santé : professionnels de santé, entreprises technologiques, acteurs de la recherche académique, financeurs de la santé, représentants des patients, collectivités locales, etc. », appelés à « imaginer et à construire ensemble un écosystème de technologies pour la santé. » Partenariat public-privé A la question de savoir quelles chances auront les recommandations issues du séminaire d'emporter l'adhésion du pouvoir central, Dr Abdeljelil Gdoura, répond : « Nous sommes confiants à ce sujet, parce que les orientations et les choix procéderont d'une approche collective impliquant l'ensemble des composantes technologiques et sanitaires et elles émaneront de la société civile qui bénéficie de l'appui de la Banque mondiale et du bureau de conseil international Deloïtte, mais surtout parce que nous bénéficions du soutien de trois ministères, à savoir les ministères de la Santé, de la Technologie et de l'Enseignement supérieur, ce qui indique que notre action se fait dans le cadre d'un partenariat public-privé ». Il y a lieu de préciser enfin que la réflexion collective à laquelle invite le séminaire de Sfax s'inscrit en fait dans la continuité, et qu'elle s'inspire de travaux et de réflexions précédents engagés par plusieurs associations, organisations et institutions régionales dans la perspective de « Sfax, métropole méditerranéenne compétitive et attractive. »