Un bel exemple de contribution de la société civile à venir en aide aux jeunes démunis vient de Sfax où vingt jeunes chômeurs de la localité d' El Amra, tous des enfants de petits agriculteurs, sans qualification professionnelle ni emploi, viennent d'être pris en charge par l'association caritative « Beit El Khibra » pour un cycle de formation d'un mois dans le domaine de la taille des oliviers. « Beit Al Khibra », selon son président docteur Abdeljélil Gdoura est une association au service de la promotion de l'emploi dans la région de Sfax. De par sa vocation et sa composition pluridisciplinaire, dans la mesure où elle regroupe des bénévoles de diverses catégories socioprofessionnelles – juristes, ingénieurs agronomes, architectes, industriels et médecins-, elle œuvre à la conception et à la réalisation de projets qui s'inscrivent dans une vision globale de développement régional intégral. Le projet actuellement en cours concerne la formation d'une vingtaine de jeunes sans emploi, issus de familles rurales déshéritées. Il s'agit, d'après son directeur, M. Laroussi Daoud, ingénieur agronome à la retraite, de jeunes gens désœuvrés, qui passent leur temps dans les cafés, et font ainsi une cible idéale à toutes les tentatives possibles d'instrumentalisation. Comme les tailleurs d'oliviers se fait rares de nos jours, la formation ciblée a porté sur cette spécialité. Les jeunes recrutés dans la délégation d'El Amra sont accueillis par le Centre Sectoriel de la Formation Agricole de Boughrara Sfax dont il faut saluer le geste qui consiste à consentir une réduction substantielle des frais de prise en charge en matière de formation théorique, d'hébergement et de restauration sur une période d'un mois. Pour sa part, l'association prend en charge le reste des frais, y compris l'achat des outils de travail, la souscription d'une police d'assurance et le versement d'une indemnité égale au Smag, sachant que les fonds d'un montant d'environ 7000 dinars ont été fournis par un industriel de la région qui tient à garder l'anonymat. La formation comporte un volet théorique au centre et un autre, pratique aux oliveraies paternelles, mal entretenues. Elle sera sanctionnée, pour les admis à l'examen final, par la remise d'un diplôme reconnu par l'Agence de Formation et de Vulgarisation Agricole. Pour parfaire la formation de ces jeunes, un stage d'un mois est prévu dans le programme établi par l'association. Comme cela coïncide avec la fin de la saison oléicole, ces futurs élagueurs d'oliviers auront ainsi la possibilité de faire valoir leur savoir-faire. Déjà, un agriculteur de la région a fait part de son souhait de faire appel à leurs services payants, surtout qu'il sait qu'ils sont encadrés par un spécialiste, en l'occurrence, le directeur du projet. De quoi faciliter l'intégration de ces jeunes dans le circuit économique.