Nabil Ammar reçu par le chef du gouvernement : Assouplir les procédures et garantir le succès du retour des TRE en été    Kasserine - Arrestation d'un troisième terroriste    68e anniversaire des forces de sécurité intérieure – Kaïs Saïed : «La Tunisie fait face à des défis cruciaux, mais notre destin est entre nos mains et notre détermination à les relever est plus forte que jamais»    Inauguration de la séance plénière du Conseil national des régions et des districts    Le Mouvement du 25-Juillet appelle Kaïs Saïed à se présenter à la présidentielle    Augmentation des recettes des exportations des dattes tunisiennes de 19.1%    L'ATB fixe la date de son AGO pour l'exercice 2023    Bank ABC Tunisie annonce un résultat net de 13,9 millions de dinars    Forum économique Niger-Tunisie du 4 au 9 mai : Une délégation d'hommes d'affaires tunisiens s'envole pour Niamey    Express    Education – Clôture du PMES : Un bilan satisfaisant    Un grand succès sécuritaire : Deux terroristes classés « très dangereux » capturés    Une nouvelle injustice entache l'histoire de l'ONU : Le Conseil de sécurité échoue à adopter une résolution demandant la pleine adhésion de l'Etat de Palestine    CSS : La coupe pour se requinquer    Ligue des champions – Demi-finale aller – EST-Sundowns – Demain soir à Radès (20h00) : Ces choix qui s'offrent à Cardoso...    Météo en Tunisie : Vent fort et températures en baisse    Un bus de touristes frôle la catastrophe    Bac sport 2024 : Sur fond d'exhibition et de fanfare    La Transtu offre un service de bus régulier pour l'accès au Salon du Livre    Baisse de 20 % des précipitations en Tunisie en février    Mohamed Essafi : la rencontre avec la ministre de l'Education était positive    Conservation des Fraises : Comment les congeler pour les savourer toute l'année?    Sur le vif | Carte «Labess», pas encore !    Foire du livre – L'Italie Invitée d'honneur S.E. L'Ambassadeur d'Italie Alessandro Prunas à Tunis : « La culture est l'un des piliers les plus développés et les plus dynamiques de la relation bilatérale tuniso-italienne »    Aujourd'hui, ouverture de la 38e Foire nationale du livre de Tunis    La Presse : M. José Maria Arbilla, ambassadeur d'Argentine, rend visite à La Presse    Orange Digital Center et Coursera s'associent pour offrir des formations certifiantes gratuites sur les nouveaux métiers du numérique    Situation globale à 9h suite la confirmation d'Israël des frappes sur le sol iranien    Tunisie : Hausse de 32% des exportations des produits agricoles bio    Affaire de complot - Les membres du comité de défense empêchés d'accéder à la prison de la Mornaguia    Classement des pays arabes les plus endettés auprès du FMI    Ministère de l'Intérieur : Arrestation d'un terroriste classé « très dangereux » à Kasserine    Stuttgart : Ons Jabeur éliminée en huitièmes de finale    Brésil : Une jeune femme utilise le cadavre de son oncle pour un retrait bancaire    Google vire des dizaines d'employés qui râlaient contre un contrat sur l'IA avec Israël    Jazz Club de Tunis et Centre d'Art B7L9 s'associent pour célébrer la Journée internationale du jazz    La Juventus condamnée à payer près de 10 millions d'euros à Cristiano Ronaldo    Oui, cette photo a été prise à Gaza    8 blessés après un séisme dans l'ouest du Japon    On nous écrit | Inscrire «La muqaddima d'Ibn Khaldun» sur le registre de la mémoire du monde de l'Unesco    Mohamed Boughalleb condamné à six mois de prison    Kaïs Saied préside la célébration du 68e anniversaire de la création des forces de sécurité intérieure (Vidéo)    Film Animalia de Sofia Alaoui projeté dans les salles de cinéma en Tunisie (B.A. & Synopsis)    Ons Jabeur se qualifie au prochain tour du tournoi WTA 500 de Stuttgart    Le sport Tunisien face à une crise inquiétante    Comar D'or 2024 : Liste définitive des romans sélectionnés    Plus de 700 artistes participeront au Carnaval International de Yasmine Hammamet    Le CAB perd de nouveau en déplacement à Tataouine : Une mauvaise habitude !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Economie de rente : Faire auter les verrous de la transition
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 11 - 2022

Nouveau concept aux contours, toujours, imprécis, l'économie de rente a fait son entrée dans le débat public. De plus en plus vulgarisé, ce phénomène enraciné trouve un écho particulier auprès des jeunes qui lui imputent tous les maux de l'économie tunisienne. Dans l'optique d'agir en tant que force de proposition, un groupe de jeunes dits"sociaux démocrates» ont proposé des pistes de réformes qui pourraient contribuer à la lutte contre l'économie de rente en Tunisie.
C'est dans le cadre du projet Génération Sociale-Démocrate de la 8e génération du programme Génération A'venir, que des jeunes sociaux-démocrates ont élaboré un ouvrage intitulé « Réformes pour une économie durable et équitable : Contribution de la jeunesse sociale-démocrate ». Le document met à plat les origines des problèmes économiques de la Tunisie et propose des mesures de réforme, présentées comme l'antidote nécessaire. Cet ouvrage qui a été présenté, lors d'une conférence tenue récemment à Tunis, a été axé sur 4 principales thématiques , dont l'économie de rente.
Présentant le travail qui a été effectué sous son encadrement, Aram Belhadj, professeur universitaire et chercheur en économie, est intervenu lors du premier panel pour planter le décor et dresser un état des lieux de l'économie de rente en Tunisie. Mettant l'accent sur le lien étroit qui existe entre économie de rente, transition économique et transition démocratique, Belhaj a fait savoir que le monopole exercé par certains groupes de sociétés sur plusieurs secteurs ne favorise pas la montée en gamme de l'économie et empêche le passage d'un modèle de développement basé sur la production à faible valeur ajoutée à une économie créative où l'innovation et les technologies occupent une place de choix.
Les origines de l'économie de rente en Tunisie
Belhaj soutient que l'économie de rente se traduit par l'existence de privilèges octroyés en faveur de quelques cartels, barrant la route à la transition vers un modèle de développement, créatif, innovant et basé sur la technologie. "Bien sûr, le modèle qui perpétue les inégalités sociales et qui empêche l'instauration d'une infrastructure économique équitable présente même une menace pour la démocratie", a-t-il ajouté.
Evoquant les origines de l'économie de rente en Tunisie, le professeur universitaire a affirmé que ce phénomène a officiellement démarré sous l'empire ottoman, notamment avec l'instauration du monopole exercé par le Bey sur les terres agricoles, et qui a été renforcé, par la suite, durant le protectorat français, où des catégories particulières ont pu profiter du favoritisme pratiqué à cette époque. Selon Belhaj, l'économie de rente a été enracinée encore plus après l'indépendance, avec la constitution de réseaux familiaux qui se sont imposés dans la sphère politique, et a littéralement, fleuri sous le régime de Ben Ali, où le clan Ben Ali a dominé la majorité du secteur lucratif en Tunisie.
"Malheureusement après la révolution, les choses n'ont pas beaucoup changé. Malgré les slogans répétés et les débats qui ont eu lieu autour du sujet, rien n'a été fait", a-t-il poursuivi.
Belhaj a expliqué que l'économie de rente se manifeste à travers les autorisations, l'attribution inégalitaire des licences d'exportation, l'emprise exercée par les grands groupes sur les marchés publics et les difficultés d'accès au financement. Il a ajouté que ce phénomène néfaste pour l'ensemble de l'économie tunisienne a aussi des répercussions sociales, notamment la faiblesse de la croissance, la montée du chômage, le manque d'innovation et l'échec de la transformation structurelle de l'économie. "C'est pour cela qu'il est urgent d'aller vers les réformes», a-t-il asséné.
Qui bénéficie de ce système de rente ?
Hedi Chouria, membre du projet GSD de la génération A'venir 8, est revenu sur les facteurs qui ont contribué au développement et l'ancrage de l'économie de rente en Tunisie. Parmi ces facteurs, il a cité la collusion entre le monde politique et le monde économique, les inégalités d'accès au financement et les pratiques discrétionnaires en matière d'exonérations fiscales et douanières. Il a ajouté que les bénéficiaires de ce système de rente sont de puissants chefs d'entreprise,qui dirigent des holdings qui opèrent dans des secteurs diversifiés et qui sont caractérisés par leur dimension familiale. "Il s'agit de l'ensemble de cartels monopolisant plusieurs secteurs économiques. Le point commun entre eux c'est qu'ils ont su profiter d'un dispositif d'incitations, de protection contre la concurrence et d'accès privilégié au crédit afin de confirmer leur hégémonie économique", a-t-il affirmé. Selon Chouria, les exemples, en ce sens, sont légion. Il a cité,dans ce contexte, le secteur d'exportation d' huile d'olive, le système bancaire, les concessionnaires automobiles et les industries agroalimentaires.
Les réformes à adopter
De son côté, Cyrine Shili, également membre du projet GSD de la Génération A'venir 8,a présenté les pistes de réformes envisageables pour mettre un terme à l'hégémonie des monopoles économiques en Tunisie. Il s'agit, notamment, d'ouvrir le marché à d'autres acteurs, en l'occurrence ceux de l'économie informelle, de revoir l'interventionnisme étatique qui a créé des obstacles à la concurrence et provoqué de graves distorsions dans les choix des investisseurs privés, d'accroître l'efficacité du cadre de la concurrence en amendant la loi relative à la concurrence, de mettre fin à l'application discrétionnaire des règlements et à l'emprise des grands groupes sur les marchés publics (pour renforcer la présence des petites et moyennes entreprises) et réduire les inégalités d'accès au financement par la voie de la réforme du système bancaire et financier.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.