Le festival offre plusieurs opportunités aux professionnels du cinéma du monde entier, aussi bien au niveau de la distribution que de la production et de l'exploitation. Le festival de Cannes ne se réduit pas au côté paillettes et glamour et à cette image qui fait chaque année le tour du monde, où des stars planétaires font leur cinéma face aux photographes et à une foule frémissante qui s'agglutine autour des marches afin de ne perdre aucune miette du spectacle qui s'offre à ses yeux. Car il y a un côté pile, en fait, le plus important de la manifestation : outre la centaine de projections qui se déroulent quotidiennement, toutes sections confondues,le festival offre plusieurs belles opportunités aux professionnels du cinéma du monde entier, aussi bien au niveau de la distribution que de la production et de l'exploitation. Citons, d'abord, le marché du film, le plus grand et le plus important dans le monde, ce rendez-vous majeur de la profession compte 11. 500 participants, 4.000 films proposés et 1.500 projections. L'objectif principal de ce marché étant de contribuer à dynamiser l'industrie du cinéma en offrant des outils de promotion, de rencontres et d'information à ses participants. Ensuite, et afin de booster la production de films dans le monde du cinéma d'auteur et indépendant, notamment, Cannes propose deux autres structures : les «Producers-Network» et les «Producers-Workshop». La première fédère 500 producteurs autour d'un programme qui favorise les contacts et encourage le financement de coproductions internationales et la seconde est destinée à 350 producteurs souhaitant accéder au marché international. Enfin, le festival a créé le pavillon next, un nouvel espace de rencontres, de conférences ouvert aux professionnels du cinéma et aux protagonistes des nouveaux modèles d'écriture, de production, de financement, de marketing et de distribution de films. Cannes a également pour objectif d'encourager les jeunes cinéastes, c'est pourquoi le festival leur donne la possibilité de rendre visibles leurs courts métrages à travers l'espace Short Corner. Ce qui leur ouvre plusieurs portes, dont l'achat de leurs films par les télévisions. Il en est ainsi, également, pour le Doc Corner, espace dédié entièrement au documentaire au cœur du marché du film. Il regroupe plusieurs exposants spécialisés et propose un programme d'activités ciblées s'adressant à tous les professionnels du secteur. Cela, outre une vidéothèque réunissant tous les longs métrages documentaires du marché du film. Une salle de projection étant exclusivement consacrée au documentaire a été inaugurée durant cette 69e édition. Le village international, images des cultures Situé le long de la plage de la Croisette, le village international offre à tous les pays producteurs du cinéma la possibilité de présenter la richesse de leur culture et cinématographie dans le cadre d'un pavillon pour y promouvoir leurs institutions et développer des échanges internationaux. En dix ans d'existence, le nombre de pavillons est passé de 15 à plus de 60 dans ce village animé du matin au soir. L'Afrique, l'Asie, l'Amérique, l'Europe s'y rencontrent à travers plusieurs pays dont la Tunisie, le Maroc, l'Algérie, l'Afrique du Sud, l'Argentine, le Canada, la Colombie, la Corée du Sud, l'Allemagne, la Chine, l'Egypte, l'Espagne, l'Inde, le Liban, et tant d'autres. Dans ce melting-pot magique, chaque pays œuvre pour la promotion de sa culture et de son cinéma en offrant aux visiteurs et aux professionnels, des catalogues, des DVD, des livres, des affiches, des rencontres et autres happy hours. Tous ces pavillons sont très animés et très visités par les professionnels et la presse internationale, notamment, les pavillons des cinémas du monde, de l'Inde, de la Chine, des Emirats Arabes Unis, de l'Algérie, de l'Espagne, du Royaume-Uni, de la Russie, etc. Plus de peps pour le pavillon tunisien Au très calme pavillon tunisien, jadis nettement plus animé, les responsables duCnci (Centre national du cinéma et de l'image) devraient promouvoir davantage l'image de la culture et du cinéma avec une nouvelle approche plus dynamique, plus mordante, plus tonique et des outils de promotion nouveaux, originaux, plus exhaustifs, et plus dans l'air du temps, entre, catalogues, DVD, affiches, kits, etc. Il faudrait booster l'animation en proposant des rencontres conviviales autour d'un thème sur le cinéma, comme cela a été fait auparavant. Durant cette édition, le cinéma tunisien est présent dans la compétition officielle des courts métrages avec Allouch (La laine sur le dos) de Lotfi Achour. Que fera le Cnci pour promouvoir et rentabiliser cette participation ? Il est, en tout cas, important de profiter de l'occasion, surtout à l'heure où le cinéma tunisien récolte plusieurs distinctions internationales, pour présenter et promouvoir l'image de notre culture et de notre cinéma. Pour cela, d'autres ministères, notamment celui du Tourisme, devraient s'impliquer. Ainsi, nous avons passé en revue les opportunités qu'offre le festival de Cannes aux professionnels du monde entier afin de suggérer qu'elles peuvent être offertes aux professionnels arabes et africains dans le cadre des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), notamment le marché du film qui devrait renaître, après une éclipse de plusieurs années. Outre d'autres structures pour encourager les jeunes cinéastes africains et arabes à réaliser et à rendre plus visibles leurs films. Car c'est avec de pareils cadres et structures d'aide aux professionnels que les nombreux festivals arabes et africains pourraient se rendre davantage plus utiles.