Le secteur bancaire constitue, incontestablement, un puissant levier dans le développement économique dans le sens où il joue un rôle consistant, notamment, pour accompagner les diverses actions qui pourront aider au développement économique et financier du pays. A ce titre et selon le bulletin de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT) publié hier lundi 19 mai courant sur l'évolution des indices et des revenus des sociétés cotées au 1er Trimestre 2025, les 12 banques cotées ont réalisé un produit net bancaire (PNB) cumulé de 1 776 millions de dinars (MD) durant le premier trimestre 2025, contre 1 738 MD sur la même période de l'année 2024, soit une progression de 2,1%. Amélioration des revenus Le Secteur Financier dans son ensemble a amélioré son revenu global durant les trois premiers mois de l'année en cours de 3,5% par rapport à la même période de l'année 2024. Le secteur bancaire tunisien a connu ces dernières années de grandes métamorphoses qui s'inscrivent dans le cadre de la modernisation et de l'évolution du métier de banquier. En effet, les banques tunisiennes commencent peu à peu à sortir des sentiers battus en exerçant des activités qui sortent du cadre traditionnel de l'intermédiation, des métiers qui se matérialisent essentiellement en l'offre de services en tout genre à leurs clientèles, générant ainsi des commissions sur ces services. C'est dans ce contexte que les banques abordent l'année 2025 avec un mélange de prudence et d'optimisme mesuré. La conjoncture économique et les défis structurels dessinent un paysage complexe pour les institutions financières du pays. Le système bancaire tunisien occupe une place prépondérante dans l'économie du pays. Avec le contrôle de 90,1% des actifs, 92,2% des crédits et 95,6% des dépôts, son importance systémique est indéniable. Cependant, cette position dominante s'accompagne d'une responsabilité accrue face aux turbulences économiques actuelles. Sous cet angle, le secteur affiche une évolution notable au cours des trois premiers mois de l'année 2025, marquée par une croissance des dépôts et un maintien prudent du crédit à la clientèle. Cette période révèle une activité dynamique, tout en soulignant une gestion rigoureuse face aux contraintes économiques persistantes. Réformes continues Le secteur, tout en faisant face à une pression accrue sur la liquidité notamment liée au financement intérieur de l'Etat, parvient à maintenir une trajectoire de croissance maîtrisée. Cette performance traduit une résilience et une capacité d'adaptation qui devraient continuer à structurer son développement dans les mois à venir. Rappelons que le 16 mai courant, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a publié la Circulaire n°2025-08, marquant une étape stratégique dans l'évolution du système bancaire tunisien. Cette circulaire impose aux institutions concernées de prendre des mesures concrètes de préparation à un ensemble de réformes prudentielles et normatives à fort impact. Ces réformes portent principalement sur trois axes majeurs à savoir les nouvelles normes d'adéquation des fonds propres, les règles de classification et de couverture des expositions et l'implémentation de la norme IFRS 9 à travers un guide d'application détaillé. À travers cette réforme, l'institut d'émission veut renforcer la solidité du système financier, améliorer la qualité des données utilisées pour les décisions de crédit, et aligner la Tunisie sur les pratiques internationales en matière de supervision bancaire. C'est aussi une occasion pour les banques de restructurer leurs processus, d'intégrer plus d'agilité dans la gestion des risques, et de mieux répondre aux attentes des investisseurs et des régulateurs.
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