Une affaire judiciaire secoue actuellement la capitale grecque, Athènes, où 107 employés d'un centre d'appel, dont 34 ressortissants tunisiens, ont été arrêtés dans le cadre d'une enquête visant leur employeur. Ces arrestations, survenues vendredi dernier lors d'une vaste opération policière, font suite à une perquisition des locaux de l'entreprise, suspectée d'activités frauduleuses. Les employés sont officiellement accusés de constitution et d'adhésion à une organisation criminelle, de fraude et de blanchiment d'argent. Pourtant, selon les premiers éléments recueillis, ils ne seraient pas directement impliqués dans les décisions stratégiques de l'entreprise, mais plutôt exécutants des consignes fournies par leur hiérarchie. En effet, le script qu'ils devaient suivre pour convaincre les clients d'investir dans des actions fictives leur était dicté mot à mot par leur management. Certains employés n'avaient même intégré l'entreprise que quelques jours avant leur interpellation, ce qui rend peu plausible l'hypothèse d'une participation active à un réseau criminel structuré. Initialement, la garde à vue ne devait pas excéder 24 heures. Toutefois, en raison du nombre élevé de personnes concernées et de la nécessité de les entendre individuellement, une prolongation exceptionnelle de la détention a été décidée. La dernière audition est prévue pour jeudi 22 mai.
Selon l'un des avocats mandatés par les familles des personnes concernées, les conditions de détention sont jugées « correctes et dignes ». Chaque ressortissant tunisien bénéficie de l'assistance d'un avocat, et les efforts juridiques se concentrent désormais sur la requalification des charges, afin d'annuler leur caractère pénal, les travailleurs étant considérés comme des exécutants plutôt que comme des auteurs des faits. Bien que la plupart des employés devraient être libérés après leurs auditions, le scénario le plus pessimiste laisse planer le doute : en l'absence des principaux dirigeants de l'entreprise, qui ont pris la fuite, la justice grecque pourrait être tentée de maintenir certaines détentions à titre conservatoire, a toutefois confié l'avocat à Diwan FM.