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Commentaire | Ils préfèrent voir le bateau couler !
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 12 - 2022

Les slogans et les cris de ralliement ne sont au fond qu'un prétexte qui en dit infiniment long sur les intentions et les arrière-pensées. Dans l'esprit de ceux qui aiment voir le bateau couler, ce n'est pas le pays qui est visé. Mais ceux qui le gouvernent.
On en vient aujourd'hui à déduire que des alliances politiques, le plus souvent contre-nature, suscitent davantage d'interrogations qu'elles n'apportent de réponses. Encore moins de garanties. Il s'agit de rapprochements et de pactes qui défient tant la logique et qui ne manquent pas de rappeler cette inhabilité à retenir les leçons du passé.
Rien n'est en effet rassurant pour des hommes politiques, mais aussi des partis, qui sont de plus en plus relégués à des positions qui ne s'identifient ni à leur statut, ni à leur réputation, ni à leur vocation. Des hommes et des partis qui n'arrivent pas à s'imposer outre mesure, qui s'habituent de plus en plus à assumer des rôles secondaires, qui ratent toujours le bon wagon et qui préfèrent voir le bateau couler.
On a longtemps pensé que l'acte de remise en cause est avant tout une obligation plus qu'un choix. Mais il y en a de ces politiques qui, sous l'effet d'un vide existentiel, n'en finissent pas de passer à côté des événements et des opportunités qu'ils ne manquent pas à chaque fois de gâcher lamentablement.
Toujours à la recherche d'une crédibilité perdue et face à l'incapacité de mobiliser la rue, et surtout les Tunisiens avertis, le temps commence à paraître long pour ces partis politiques, et spécialement pour Ennahdha.
Oui, ça commence à faire long, notamment au vu des réactions que cela provoque chez les Tunisiens et des rebondissements dans l'affaire des assassinats politiques, à l'instar des nouvelles révélations du membre du Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, l'avocat Abdennaceur Aouini, qui a annoncé qu'il y a de «nouveaux faits confirmant la relation directe du mouvement Ennahdha, notamment son président et ses dirigeants, avec la planification et la mise en œuvre des deux assassinats, outre l'implication de responsables sécuritaires».
Le désarroi d'Ennahdha et de ses alliés
Ce que laissent entrevoir Ennahdha et ses alliés à chaque fois qu'ils descendent dans la rue n'est autre que l'expression d'un front qui ne parvient pas à se détacher des ses manquements.
Parfois, les difficultés permettent d'avancer. Ce n'est pas cependant le cas du mouvement islamiste qui semble de plus en plus céder aux aléas d'une action politique quelque part dénaturée. Entre l'essentiel et l'accessoire, la manière d'alterner des fois le bon et souvent le mauvais, les défaillances ne manquent pas à chaque fois de surgir. De persister. Les manquements aussi bien en public que dans les coulisses, les aptitudes de la plupart des ses membres les plus influents, les mauvais choix et les motivations déplacées sont essentiellement dus à un fort mauvais usage de la notion et la règle politiques. Tout cela sans parler de la pérennité d'un système et des considérations politiques qui ne semblent pas tenir compte des intérêts du pays. Ou encore des exigences des étapes.
Il serait toujours bon de mesurer la chance et les opportunités qui ont été offertes aux nahdhaouis, quand il y avait du monde sur les rangs et que beaucoup d'acteurs sur la scène, mais qui se faisaient discrets, méritaient pourtant qu'on leur accorde une chance.
Le désaveu rencontré auprès de l'opinion publique reflète une réelle crise de gouvernance au sein du parti. Autant dire que certains dirigeants semblent se satisfaire dans cette situation. Inutile aussi de préciser que le phénomène profite à tous ceux qui tiennent encore à ne rien lâcher. Il ne faut pas d'ailleurs s'en étonner, car le cœur de l'action réside dans cette tendance à aveugler l'opinion publique.
Les slogans et les cris de ralliement ne sont au fond qu'un prétexte qui en dit infiniment long sur les intentions et les arrière-pensées. Dans l'esprit de ceux qui aiment voir le bateau couler, ce n'est pas le pays qui est visé. Mais ceux qui le gouvernent. C'est le cas de Maher Madhioub qui a adressé une lettre ouverte au président américain, Joe Biden, dans laquelle il lui demande d'excuser sa franchise en lui signifiant «qu'un démocrate ne peut jamais être ami ou complice d'un despote», ou encore de lui permettre d'exprimer son choc «quand je vous vois tendre une main de paix et une bouée de sauvetage aux tyranniques qui ont renversé un système constitutionnel et fermé un parlement élu avec un char militaire».
Même son de cloche chez Abdellatif Mekki qui assure que «les manifestations sont devenues périodiques, pour protester contre la situation qui prévaut dans le pays», et qui assure «qu'on est arrivé à l'étape où notre revendication est le départ de Kaïs Saïed».
D'une déception à l'autre, d'un abandon à l'autre, le désarroi nahdhaoui est à la fois inévitable et injustifiable. Il désespère de plus en plus même ceux qui s'étaient permis d'accorder au parti islamiste des préjugés favorables. Ses dirigeants, notamment ceux qui ont le pouvoir de décision, sont incapables de comprendre qu'un nouveau monde est né.
Voilà ce qui résume à lui seul la position d'un parti en perte de vitesse et toujours incapable de redresser la barre. On en a vu, et on en voit toujours, de toutes les couleurs du côté de Montplaisir. Et finalement, rien que des paroles, pas d'actes. Certainement plus que n'importe où ailleurs, Ennahdha et ses dirigeants se revendiquent avec ce lien… Il serait aujourd'hui difficile pour beaucoup de partis politiques de continuer de partager le même chemin avec un mouvement islamiste dont les fondements ne font que fragiliser toute la révolution…


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