De notre envoyée spéciale à Doha Amel ZAIBI Le nouveau modèle qui est appelé à booster les échanges commerciaux et les investissements qataris va répondre au principe gagnant-gagnant. Sur le plan politique, convergence des vues sur les conflits arabes «Ma visite au Qatar, sur invitation de l'Emir Tamime Ben Hamad Al Thani, est un nouveau départ pour les relations de coopération et de partenariat entre les deux pays. Nos relations bilatérales ne datent pas d'aujourd'hui, le Qatar est le deuxième investisseur arabe et du Golfe en Tunisie, mais, cette fois, l'occasion nous est offerte pour lancer un nouveau modèle de coopération et d'échanges basé sur le principe gagnant-gagnant qui servira les intérêts des deux pays et répondra à leurs ambitions respectives». C'est en ces termes que le président de la République, Béji Caïd Essebsi, en visite officielle de trois jours dans l'émirat, a entamé sa déclaration à la presse tunisienne et qatarie au terme de son entretien avec l'Emir du Qatar, au siège du palais princier, où une cérémonie officielle a été organisée en l'honneur du président Caïd Essebsi. Entretien qui sera suivi d'une série de rencontres successives avec les plus hauts responsables de l'Etat dont le chef du gouvernement et ministre de l'Intérieur, le ministre des Finances, le président du conseil de la Choura et le procureur général. Des pourparlers ont réuni les représentants du conseil tuniso-qatari des hommes d'affaires. L'objectif de ces pourparlers : faire bouger les accords en instance, dynamiser la coopération dans tous les domaines et consolider les relations avec le au deuxième investisseur arabe et du Golfe en Tunisie. Le président de la République n'a pas manqué l'occasion pour exprimer son admiration à l'égard du grand progrès accompli, en quelques années, par le plus petit émirat de la péninsule arabique, en termes d'infrastructures, d'urbanisation et d'organisation moderne, estimant qu'au bout de trois visites au Qatar — la première en 1980 et la seconde en 2011 en tant que chef du gouvernement provisoire post-révolution, la troisième en mai 2016 — la transformation de l'émirat a été spectaculaire. A propos du contenu de l'entretien entre le président de la République et l'Emir Al Thani, le chef de l'Etat a affirmé être satisfait de la convergence des vues sur pratiquement toutes les questions qui ont été évoquées, ce qui laisse présager un futur meilleur aussi bien pour la Tunisie et le Qatar que pour les autres pays de la région. Il s'agit bien sûr essentiellement des grands dossiers de l'heure : la Syrie, la Libye et le Yémen. «Les points de vue sont proches et parfois identiques», a affirmé le chef de l'Etat. Pour le ministre des Affaires étrangères, M. Khemais Jhinaoui, cela veut dire la solution politique et le règlement pacifique de tous les conflits. «C'est la position de la Tunisie et nous devons coordonner avec tous les pays de la région pour favoriser la voie du dialogue et des négociations», précise-t-il. La voie qui rétablira la paix et la stabilité et favorisera le retour des investissements et des projets de développement. L'autre volet de la visite relève de la diplomatie économique d'où la présence de MM. Yacine Brahim, ministre des Investissements et de la Coopération internationale, et Slim Chaker, ministre des Finances, au Qatar aux côtés du président de la République. Car les accords bilatéraux qui vont renforcer le niveau des échanges commerciaux et les investissements qataris en Tunisie et que la visite du président Caïd Essebsi au Qatar va impulser ont été discutés et élaborés par la haute commission mixte tuniso-qatarie réunie à Tunis en décembre 2015. Les domaines concernés sont divers et la partie qatarie serait disposée à les consolider (voir La Presse du lundi 15 mai 2016).