Le penalty raté de Dhaouadi, la mauvaise sortie de Ben Chérifia et les choix de Souayah ont fini par orienter l'équipe vers la porte de sortie D'une saison à une autre, l'Espérance de Tunis, comme les autres clubs tunisiens, du reste, perdent de plus en plus du terrain sur la scène continentale. D'une édition à l'autre, on quitte de plus en plus tôt la compétition, sachant qu'on ne joue plus dans la cour des grands. Pour la deuxième année consécutive, les clubs tunisiens sont recalés dans la C2 africaine. L'EST et le football tunisien ne sont plus sur le toit de l'Afrique : c'est un fait et l'explication vient entre autres de la manière avec laquelle les «Sang et Or» se sont fait éliminer avant-hier soir contre une formation algérienne de Béjaïa, réaliste à souhait. Erreurs payées cash Le début du match était favorable aux Espérantistes qui ne pouvaient espérer un meilleur scénario que celui d'obtenir un penalty à la dixième minute. Chamseddine Dhaouadi tira lamentablement sur la transversale. Si Chaâlali, dans un grand jour, rectifia le tir en ouvrant la marque d'un tir splendide, Moëz Ben Chérifia a commis une erreur de débutant quand il laissa échapper entre les mains la balle de Ndoye qui ne pouvait pas refuser un tel présent et égalisa deux minutes à peine après l'ouverture du score par Chaâlali. En l'espace de 28 minutes, les «Sang et Or» ont raté un penalty, rattrapé le coup avant de commettre l'erreur fatale. C'était suffisant pour que les Algériens, du Mouloudia marquent le but de la qualification et gèrent à leur guise la suite des débats. Réalistes à souhait, les Algériens, à la fois techniques et athlétiques, ont opté pour le jeu en bloc mobile, créant le surnombre en phase défensive et opérant par des contres sur les couloirs quand l'occasion se présentait. Les joueurs du Mouloudia sont passés aussi maîtres dans l'art de perdre du temps, ce qui a mis davantage Ragued et ses camarades sur les nerfs au fil des minutes. Bref, les Algériens ont joué intelligemment, sachant changer la physionomie du match à leur avantage : «Nous étions chanceux sur le penalty raté de l'EST. Nous sommes venus avec l'état d'esprit de rien à perdre, tout à gagner. Comme nous étions tenus en échec lors des trois derniers matches, le doute a commencé à s'installer et la relation avec nos supporters est devenue tendue. Il fallait une réaction pour pouvoir nous réconcilier avec notre public. J'ai dit à mes joueurs que ce match retour contre l'Espérance était une affaire d'hommes. Nous avons bien préparé cette manche en visionnant le match aller et tirer les conclusions nécessaires», a déclaré l'entraîneur du Mouloudia Olympique de Bejaïa, Abdelkader Omrani. «J'assume mes choix» L'entraîneur «sang et or» a sa grande part de responsabilité dans l'élimination de son équipe. Il a fait sortir les deux joueurs les plus en vue du match : Ghailane Chaâlali, auteur d'un but splendide, outre sa qualité athlétique qui permettait de peser sur la défense algérienne. A notre humble avis, un autre joueur n'aurait pas dû sortir. Il s'agit de Haythem Jouini, très utile dans les duels aériens face aux deux défenseurs axiaux algériens au gabarit impressionnant. Puis, on ne comprend pas l'entrée de Bulbowa dans les dix dernières minutes. Outre qu'il n'a rien apporté, c'est un changement de moins qu'aurait pu utiliser Ammar Souayah quand, juste après, Idriss Mhirsi s'est blessé à la cheville et n'a pu terminer le match. Du coup, l'Espérance a joué le dernier quart d'heure du jeu (en comptant le temps additionnel) en infériorité numérique. Il est à noter que Mhirsi devait passer hier une IRM. Interrogé sur les changements qu'il a opérés, Ammar Souayah s'est défendu bec et ongles : «J'assume mes choix. Si j'avais conservé le onze de départ, on m'aurait reproché de ne pas prendre des risques. De toute manière, on m'aurait fait des reproches. Les changements auraient été faits soit trop tôt, soit trop tard. Je suis le plus proche du groupe. Je suis le plus apte à prendre la décision», a-t-il répondu l'air remonté aux questions des journalistes. Pour conclure, Ammar Souayah travaille depuis suffisamment de temps avec le groupe pour mieux le gérer. Mais comme il l'a si bien dit, ce sont ses choix. Qu'il les assume !