Un match piège pour l'Etoile devant un adversaire fortement inspiré... La rencontre «ESS-ESZ» fut, par excellence, le match «piège». Piège pour l'ESS dans la mesure où, donnée favorite au départ, elle ne fut à aucun moment en mesure de concrétiser une domination totalement efficace. Nous n'irons pas jusqu'à dire que la prestation, livrée une semaine plus tôt devant le ST, n'est qu'un feu de paille, mais il est tout aussi clair que l'entraîneur étoilé aura besoin de beaucoup de temps pour parvenir à mettre sur pied son équipe. Certes, le collectif étoilé s'est sensiblement amélioré par rapport à ce qu'il a été, notamment au niveau de la conservation de la balle, mais il reste certain également que les automatismes ne sont pas encore acquis. Ce qui laisse dire au coach que «…mes joueurs ont entamé le match sur un rythme tellement élevé qu'au bout de dix minutes ( après le but de l'ESZ) , ils avaient bien du mal à s'assurer vraiment du contrôle du match…». Le dispositif tactique élaboré par Hamberg, pour contrecarrer l'adversaire, était basé dès le départ sur la présence de deux pivots , Nafkha et Méîté, quant à Jebali, dans une position axiale, il était chargé de venir en soutien aux attaquants notamment Akaichi. En effet, ce dispositif aurait peut-être bien fonctionné si Hidoussi , le coach adverse, n'aurait pas recommandé le pressing haut d'une part, et chargé Sebri de surveiller les mouvements de Nafkha . Ce petit détail, qui n'a pas échappé à la vigilance du coach de l'ESZ, était en réalité la clé du match. En effet, devant l'absence d'inspiration des animateurs offensifs sahéliens ( Jebali et Sassi), le rendement de l'entrejeu étoilé était loin de ce que l'on pouvait espérer. Cela est d'autant plus vrai que le jeune Meîté , en dépit d'une grande générosité dans l'effort et une disponibilité remarquable, pèche encore au niveau de la relance. Cette situation, devant le blocus imposé par l'entrejeu adverse, a limité les mouvements des hommes du milieu sahélien, et, du coup, rendu la construction du jeu moins heureuse. De telle sorte que le changement voulu par le technicien néerlandais en se passant d'un deuxième pivot (Tonniche opérant plus haut), l'ESS a repris le jeu à son compte en créant davantage d'occasions de buts. Mais là aussi , l'Etoile a manqué de réalisme devant la cage adverse ( à deux occasions Frimpong , exagérément altruiste, rate le coup dès l'entame du match). D'emblée, gardons-nous de prétendre que le faux pas de l'Etoile est le résultat logique de certaines lacunes. Car, s'il est une conclusion à tirer du match «ESS-ESZ», c'est bien que l'ESZ a livré une prestation somme toute «intelligente». Avec les moyens du bord, Hidoussi a concentré les efforts du groupe sur le contrôle de la partie médiane en vue d'annihiler toute action dangereuse. Le dispositif a bien fonctionné, d'autant plus que le pressing, très haut pratiqué, a considérablement gêné les manœuvres des Etoilés, au point que l'agressivité de l'entrejeu sudiste lui a coûté deux expulsions en fin de match ( Abbes et Jaber ). En fait, la tactique adoptée par le coach de l'ESZ, si elle était simple dans sa conception, elle fut néanmoins difficile à mettre en œuvre sur le terrain tant elle exigeait une grande disponibilité de tout un chacun. C'est sûrement là tout le mérite des Sudistes d'abord d'avoir profité de la première erreur de l'adversaire pour ouvrir le score, ensuite d'avoir su tenir soixante-dix minutes durant et enfin de ne pas avoir fléchi même étant à neuf.