On pensait que c'était une réaction à chaud aux décisions du Bureau fédéral qui a infligé des sanctions jusqu'à la radiation à vie d'un bon nombre de joueurs, ainsi que l'entraîneur de l'équipe Hichem Ncibi. Mais le Stade Tunisien a décidé de manière irrévocable de se retirer de la compétition. D'ailleurs, les joueurs n'ont pas fait le déplacement à Métlaoui et se trouvent encore à Tunis. Réunis avant-hier, les anciens présidents et dirigeants stadistes assurent être prêts à assumer non seulement la responsabilité d'une pareille décision, mais aussi toutes les conséquences qui en découlent. Ils condamnent "la politique de deux poids, deux mesures menée par la fédération" et n'hésitent pas "à mettre en cause les raisons qui ont poussé le Bureau fédéral à prendre ces décisions". Plus encore : ils affirment ‘'qu'aucun article des règlements fédéraux de la FTF ne stipule la radiation à vie dans ce cas bien précis ‘'. Ils s'interrogent enfin sur les raisons "de suspendre deux joueurs non impliqués dans les incidents qui ont accompagné le match ST-ASM". D'un autre côté, les anciens présidents et dirigeants stadistes avaient sommé le président démissionnaire, Ghazi Ben Tounés, de revenir sur sa décision de se retirer de la direction du club. Ce dernier a finalement accepté de rester, tout en cautionnant la décision prise à l'unanimité pour que l'équipe ne se déplace pas à Métlaoui. Certains diront que le ST joue gros en prenant la décision de se retirer de la compétition. Mais les responsables du club, anciens et nouveaux, sont convaincus de cette prise de position. Ils reconnaissent cependant qu'elle n'a pas été facile à adopter mais que le club s'est trouvé dans l'obligation d'agir ainsi. "Nous n'avions pas le choix. D'ailleurs, le ST a longtemps souffert de l'injustice, ainsi des décisions arbitraires des responsables de notre football. On ne voit pas comment continuer la compétition quand on se sent visé de cette façon. Des faits similaires, parfois plus compromettants, et même plus dangereux sont passés sous silence. On a toujours condamné la violence dans les stades et sur le terrain. On ne trouvait aucune justification à de tels actes. On n'a pas manqué d'ailleurs de suspendre les joueurs fautifs. On l'a fait avec la nette conviction que le ST reste une école de discipline et de sérieux. Mais de là à se trouver lésé de cette façon et avec autant d'excès, ça ne devrait plus durer", nous a indiqué Jalel Ben Aissa, l'un des anciens présidents présents à la réunion en question. Au moment où nous mettions sous presse, le Stade ne s'est pas déplacé à Métlaoui. Ses dirigeants reconnaissent qu'ils ont pris cette décision "la mort dans l'âme", mais en même temps ils n'hésitent pas à répéter et à insister sur le fait qu'ils avaient, avant cela, épuisé toutes les tentatives de bons offices. Affaire à suivre!...