Jo-Wilfried, en pleurs, a été contraint à l'abandon. Alors qu'il menait 5-2 dans le premier set face à Ernests Gublis, au troisième tour de Roland-Garros, samedi, Jo-Wilfried Tsonga a été contraint à l'abandon. Le Français s'est de nouveau blessé aux adducteurs. Son premier Roland-Garros comme directeur du tournoi, Guy Forget s'en souviendra. Voilà qu'après les forfaits de Roger Federer et Gaël Monfils, avant la quinzaine, puis celui de Rafael Nadal, vendredi à la veille de son troisième tour, Jo-Wilfried Tsonga a quitté à son tour prématurément le tournoi. Le Manceau n'a pas perdu face à Ernests Gulbis, raquette en main, il a abandonné subitement, alors qu'il menait 5-2 au premier set, sur un court Philippe-Chatrier qui n'a pas bien tout compris la tournure des évènements. Rappelons qu'au deuxième tour de Wimbledon 2013, Jo-Wilfried Tsonga avait déjà abandonné contre Ernests Gulbis. Touché au genou gauche, il était mené deux manches à une. Entré tardivement, sorti plus tôt que prévu... Peu après 18h00, Tsonga était entré sur le terrain avec son habituelle tenue zébrée, et l'ambition de rallier les huitièmes de finale de Roland pour la cinquième année de suite. Dès le quatrième jeu, le numéro un français a pris blanc le service de Gulbis (3-1), particulièrement généreux en fautes directes. Les choses se sont pourtant vite gâtées pour Tsonga. Avant de servir à 4-2, on l'a vu pensif, au fond du terrain, comme si quelque chose le tracassait. Après avoir écarté une balle de débreak, il est revenu s'asseoir sur sa chaise, la tête basse et le pas lent, puis a suivi le kiné, dans les vestiaires. La raison ? Une douleur à l'adducteur droit, très tôt dans la partie après un coup droit en bout de course, celui-là même qui l'avait contraint à déclarer forfait à Rome, et avait ensuite gêné sa préparation. A son retour sur le court, Tsonga s'est dirigé vers Ernests Gulbis pour lui serrer la main. Son Roland 2016 s'est achevé sur une sortie en larmes, la tête sous une serviette, acclamé par un public un peu sonné. Qui ne le serait pas ? Il reste maintenant à Jo-Wilfred Tsonga quatre semaines avant Wimbledon et six avant la Coupe Davis. Son adducteur le laissera-t-il vivre tout ça ? Déjà, à Rome, juste après avoir quitté le centre de presse où il venait d'annoncer son forfait, à cause d'une lésion à l'adducteur droit, Jo-Wilfried Tsonga était loin d'afficher un optimisme béat : «Je sais qu'il me reste quinze jours avant Roland, nous confia-t-il. Je sais aussi que le docteur m'a dit que ça devrait le faire. Mais, moi, je connais bien mon corps... » Habitué tout au long de sa carrière à devoir jongler avec de graves blessures (hernie discale, genou, etc. ), le Français «sentait» que le mal était sans doute plus profond qu'il n'y paraissait... Malédiction et ambiance de «lose» Alors que les huitièmes de finale avaient débuté, une drôle d'ambiance de "lose" a plané au-dessus du tournoi. Car une scoumoune de tous les diables semble s'abattre sur la Fédération française de tennis (FFT), où quelqu'un a dû écraser un chat noir en passant sous une échelle il n'y a pas longtemps, ce n'est pas possible autrement. Guy Forget, pour son premier tournoi en tant que directeur, a sans doute eu du mal à s'endormir certains soirs : l'édition 2016 de Roland-Garros cumule tellement de tuiles qu'il sera bientôt possible d'en faire un toit au-dessus du court Philippe-Chatrier. Voyez plutôt : Federer déclare forfait. Monfils déclare forfait. Le malheureux Constant Lestienne est éjecté la veille du tirage au sort pour avoir parié 2,90€ sur la finale l'an dernier. La pluie tombe pendant les deux premiers jours. Nadal se retire. La pluie retombe ce week-end. France Télévisions est contraint de diffuser un bêtisier pendant l'épilogue (haletant) du match entre Serena Williams et Kristina Mladenovic pour cause de signal TV ruiné par l'inondation. Tsonga abandonne. Et le n°1 mondial en personne critique l'absence d'éclairage sur le Central. Ça fait beaucoup pour une seule semaine. Il ne manquerait plus qu'on découvre que le président de la FFT a trafiqué des billets, et que le projet d'extension du stade vers le jardin des serres d'Auteuil soit bloqué par la justice. Ce serait le pompon.