C'est sous une pluie fine et odorante que les 7.052 candidats, souvent accompagnés de leurs parents, ont pris en cette journée du 1er juin le chemin des 27 centres d'examens entourés par d'importants dispositifs de sécurité et équipés d'appareils de brouillage électronique. Clin d'œil sur le lycée pilote où la direction a offert des gâteaux et des bonbons à tous les candidats. Mme Wided Bouzidi qui accompagnait sa fille Eya (section Sciences) ne cache pas son émotion : «A travers nos enfants, nous revivons notre propre parcours scolaire et je trouve que c'est important d'être aux petits soins avec nos enfants et de les réconforter...». A leur sortie, la plupart des candidats que nous avons contactés devant différents centres d'examens ont jugé abordable et claire l'épreuve de philosophie. En outre, le stress et le trac de la veille ont laissé place à un esprit combatif dont ils ont besoin pour un marathon de plusieurs jours. Devant le lycée Ibn Rachik, le jeune Ayoub Ammamou (section Lettres ) nous confie ses impressions : «J'ai choisi le premier sujet tout en essayant de me surpasser pour être parmi l'élite afin que mes parents soient fiers de moi...». Notons que 5 candidats ont passé leur examen dans des conditions spéciales impliquant le bénéfice d'un temps supplémentaire à cause de leur handicap. Par ailleurs, deux candidats incarcérés ont passé les épreuves au sein de la prison civile de Kairouan dans de bonnes conditions. Enfin, un autre candidat hospitalisé a passé son examen à l'hôpital. Incroyable mais vrai : Marwen a déjà eu son bac ! Le 31 mai 2016, le jeune Marwen Ifaoui, candidat pour la 2e fois au bac technique au lycée de Bouhajla, reçoit un appel du proviseur lui expliquant qu'il a été admis au bac (session juin 2015) après qu'on a rectifié au ministère l'erreur concernant sa moyenne générale en cours d'année qui était de 11,84 et non de 10,84. Ainsi, il ne devait pas passer les épreuves du bac 2016. Ne sachant s'il fallait rire ou pleurer, Marwen regrette cette année perdue et les dépenses pour les études et le transport : «Ce n'est qu'au mois de mars 2016 que j'ai demandé à l'administration de mon lycée, où je redoublais à cause de ma moyenne de 9,90, ma fiche de notes de l'année dernière pour me présenter à un concours. Et c'est là que j'ai découvert l'erreur et que j'ai informé la direction régionale de l'éducation et le ministère. Et comme ma moyenne générale était en fait de 10,84, donc on a décidé de me rendre justice et de me déclarer admis. Personnellement, je voudrais une compensation pour tout ce préjudice moral et matériel. Sinon je ferais appel au Tribunal administratif».