6.214 candidats, dont 4.864 des établissements publics, 1.227 des établissements privés, 122 candidats libres ont pris, en cette journée du 6 juin, le chemin des 25 centres d'examen sous haute sécurité afin d'entamer les épreuves du bac en présence des comités de protection de la société civile avec pour objectif de soutenir les efforts des forces de l'ordre et de l'armée. C'est de bonne heure, bien avant le démarrage des épreuves, que les candidats, accompagnés souvent de leurs parents, se sont rendus aux différents lycées, afin de se préparer psychologiquement, de se soutenir et de revoir une dernière fois leurs notes de révision. Mme Wided Bouzidi, qui accompagnait Dorra, sa fille aînée, au lycée pilote, ne cache pas son émotion : «J'essaye de ne pas trop mettre la pression et ne pas jouer le coach, car le stress est communicatif. J'ai plutôt une attitude maternante pour gagner la guerre des nerfs. A travers nos enfants, nous revivons notre propre parcours scolaire...». Beaucoup plus loin, détour du côté du lycée Okba où c'était l'heure de vérité pour 296 candidats, dans une ambiance bon enfant. Notons que la direction de ce lycée a offert des bonbons, des gâteaux et de l'eau à tous les candidats. A 8h00, les candidats, dont certains avaient les yeux cernés à cause des longues veillées de révision, retiennent leur souffle devant des enveloppes où sont scellées les épreuves de philosophie. On aimerait faire la fierté de nos parents A leur sortie, entre 11h00 et midi, les élèves, satisfaits dans l'ensemble, ont jugé l'épreuve abordable et à la portée de ceux qui ont révisé les différents chapitres. Tous se sentent dépositaires des ambitions de leurs parents, surtout en cette période post-révolution. Bassem Ouni, un littéraire, a choisi l'étude de texte : «A vrai dire, au moins on a les questions pour nous servir de guide. De plus, le texte de John Rolls était accessible. Et puis le coefficient de la philo m'encourage à m'investir complètement». Ayoub Barhoumi et Mohamed Dhouibi, de la section mathématiques, trouvent que les thèmes des sujets (l'Etat, les valeurs, les sciences) sont d'actualité : «C'est ceux qu'on a le mieux préparés. On aimerait faire la fierté de nos parents et réussir avec une bonne moyenne, même si avec la philo on ne sait jamais. Notons que cinq candidats au gouvernorat de Kairouan ont passé l'examen dans des conditions spéciales impliquant le bénéfice d'un temps supplémentaire à cause de leur handicap, et ce, aux lycées de Haffouz, Nasrallah, Bouhajla, Ibn Rachiq et El Aghalba. Par ailleurs, deux candidats ont passé leur examen en prison dans de bonnes conditions d'autant plus qu'on leur a fourni, il y a quelques semaines, les documents dont ils avaient besoin pour leur révision.