Au cours du mois de Ramadan, le ministère du Commerce et de l'Artisanat, s'emploie à garantir l'approvisionnement régulier et la stabilité du marché, outre la rationalisation de la consommation. Objectif : réaliser les objectifs nationaux notamment en matière de maîtrise des prix, et de préservation du pouvoir d'achat du citoyen. L'enjeu est de taille, d'autant plus que le mois de Ramadan coïncide cette année avec cinq grandes saisons caractérisées par une grande consommation. Il s'agit de la saison d'été, les cérémonies familiales, l'Aïd El Fitr, la rentrée scolaire et l'Aïd El Idha qui constituent une charge supplémentaire pour le budget des familles tunisiennes. Les services concernés ont, dans ce cadre, mis en place un programme basé sur trois axes principaux. Il s'agit de diversifier l'offre, contrôler la qualité des produits et protéger le consommateur, outre la maîtrise des prix et la rationalisation de la consommation. Diversifier l'offre et garantir l'approvisionnement La Tunisie a pris toutes les dispositions nécessaires en vue de couvrir les besoins du marché et garantir l'abondance de l'approvisionnement, essentiellement en produits nationaux, dans l'objectif de couper court aux phénomènes de la frénésie de consommation et de monopole. Au cours de la période précédant le mois saint, les services concernés ont œuvré à garantir l'approvisionnement régulier des marchés de toutes les régions du pays en produits de consommation. Au niveau de la production, le programme du ministère vise à répondre aux besoins additionnels de consommation, notamment, en matière de viande de poulets (9.500 tonnes), viande de dindes (3.800 tonnes), œufs (140 millions d'œufs), légumes, fruits et viandes rouges. Des stocks régulateurs en produits locaux, considérés comme étant sensibles, ont été notamment constitués (82 millions d'œufs, environ 42.000 tonnes de pommes de terre, 57 millions de litres de lait et environ 1.000 tonnes de dattes). L'approvisionnement du marché a été renforcé par des stocks constitués avant le mois saint dans l'objectif d'approvisionner les circuits de distribution en se basant sur la diversité des produits de consommation. Les quantités globales de produits agricoles et de pêche parvenus au Marché de gros de Bir El Kassaâ, au cours de la première moitié du mois de Ramadan, ont atteint 15.404 tonnes, contre 16.777 tonnes au cours de la même période de l'année dernière, soit une régression de 8%. L'offre des viandes rouges a été renforcée par l'importation de stocks régulateurs (deux conteneurs), soit l'équivalent de 38 tonnes de viandes ovines congelées. Le premier conteneur a été distribué au cours de la première semaine de Ramadan et le second, au cours de la deuxième semaine du même mois). L'arrivée d'un autre conteneur est prévue avant le 27e jour du mois saint. Intensifier les opérations de contrôle Un programme basé sur l'intensification du contrôle au niveau des différents circuits de production et dans les différentes régions du pays, a été mis en place pour le mois de Ramadan. L'objectif est de garantir la transparence des opérations commerciales et lutter contre la fraude et la spéculation. Le programme est, en outre, basé sur le suivi des opérations d'approvisionnement du marché en produits subventionnés et sensibles et la lutte contre les opérations illégales, comme l'augmentation et le non-affichage des prix et l'importation illégale des produits. Des opérations de saisie de produits alimentaires de source inconnue ayant des composantes qui touchent à la sécurité et à la santé du consommateur, dont notamment les fromages, les conserves, les jus et ses dérivés, ont été également effectuées, outre le contrôle des conditions de vente et l'étiquetage des produits et la date limite de fabrication des produits alimentaires. L'accent a été mis dans ce cadre sur le renforcement du rôle des équipes "de contrôleurs observateurs" (chargées de surveiller les équipes de contrôle) dans toutes les régions du pays et l'installation de trois cellules fixes au niveau des marchés de gros dont le nombre a atteint 20 marchés de gros et 69 marchés municipaux. Parallèlement, les services concernés œuvrent à garantir la continuité du travail sur terrain et administratif pendant toute la semaine jusqu'à une heure avant la rupture du jeûne. Il s'agit, également, d'assurer le contrôle de nuit des différentes activités commerciales (café, espaces de loisirs, restaurants, vêtements prêt à porter, chaussures), depuis le premier jour du mois saint. Quelque 55.202 visites ont été effectuées et 5.932 contraventions ont été signalées dans ce cadre. Celles-ci ont porté sur le non affichage des prix (37%), la non présentation de factures (28%), l'augmentation des prix (10%) et l'utilisation de balances non réglementaires (9%). Une campagne nationale de contrôle a touché l'ensemble des cafés et espaces de loisirs au cours de la nuit. Cette campagne à laquelle ont pris part 41 équipes de contrôle a permis de mener 350 opérations dans le Grand-Tunis et de relever 120 contraventions (46 augmentation des prix, 46 pour non affichage des prix, 16 pour la vente conditionnée et 12 pour refus de vente). Les services de contrôle ont assuré, également, le suivi de la grande dynamique commerciale que connaissent les grandes surfaces, particulièrement, en ce qui concerne l'approvisionnement, la maîtrise des prix et le respect des réglementations (publicité commerciale). Conscient de l'enjeu de l'amélioration de la qualité des produits, le ministère du Commerce et de l'Artisanat s'emploie à assurer, 7 jours sur 7, un contrôle continu de la qualité des produits et services et à protéger le consommateur contre toute forme de pratiques illégales. Les opérations de contrôle effectuées au cours du mois de Ramadan ont concerné les différents circuits de production et de distribution, y compris les grandes surfaces, les marchés municipaux, hebdomadaires et de gros. Les équipes de contrôle (90 agents) ont axé leurs efforts sur l'intensification du contrôle de la qualité des produits de base et sensibles (lait frais et dérivés, viandes, viandes et dérivés, conserves alimentaires) aux plans de la production et de la distribution. Le contrôle du processus de conditionnement (production, distribution, contrôle des moyens de transport des produits alimentaires sensibles et périssables) n'a pas été occulté lors de ces opérations. Les équipes de contrôle ont effectué au cours des quinze premiers jours de Ramadan, 860 opérations de contrôle des produits alimentaires (434 échantillons), du prêt à porter (4 échantillons) et des fournitures scolaires (170 échantillons de cahiers scolaires, 96 de gommes et 348 de stylos). Les principales insuffisances enregistrées concernent la non conformité de l'étiquetage des produits aux normes en vigueur, l'exposition des produits alimentaires à des températures non conformes aux niveaux tolérés, le conditionnement de produits à consommation humaine avec les fourrages pour animaux, la non conformité du poids de certains produits emballés (fromage râpé, chamia) et la vente du prêt à porter qui ne porte pas de ticket informant sur la composition du tissu. Dans la mesure où le mois de Ramadan coïncide cette année avec la rentrée scolaire, le programme de contrôle a pris en considération la qualité des fournitures scolaires (locales ou importées) et du prêt à porter notamment les tabliers. Rationalisation de la consommation L'ensemble des ces actions ont permis de réaliser l'équilibre entre l'offre et la demande, de maîtriser les prix et de dissuader ainsi toute forme de spéculation. Compte tenu de ces efforts, le ministère du Commerce et de l'Artisanat n'a pas eu à intervenir, au cours de cette période, pour encadrer les prix des produits de consommation (légumes, fruits, viandes, lait et dérivés). Il convient de souligner, dans ce cadre, que la moyenne des prix plafonnés au marché de gros de Bir El Kassaâ a connu, au cours des quinze premiers jours de Ramadan, une régression variant entre 3 et 47% pour des produits tels que les pommes de terre, tomates, piments piquants, oignon, concombre, potiron vert, céleri, pastèque, melon, pomme et citron. Pour d'autres produits tels que les piments doux, pêche, persil, poire, raisin, figues et dattes, leurs prix ont augmenté à des taux variant entre 9 et 28%. Cette démarche sera renforcée au cours de la deuxième quinzaine de Ramadan, en raison de la tendance des consommateurs à rationaliser leurs dépenses en prévision de l'approche de la fête de l'Aïd El Fitr et de la rentrée scolaire.