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Anis Bouchleka (DTN par intérim-entraîneur en chef à la FTT) : Le haut niveau commence en Benjamin Dossier : Sait-on former des sportifs de haut niveau ? ( Partie II : le sport individuel)
Produire des Malek Jaziri et des Ons Jabeur n'est pas une opération si simple que cela. Le tennis est un sport exigeant qui demande beaucoup de temps, de compétences, de suivi et de moyens financiers. Anis Bouchleka, DTN par intérim, approuve ce postulat. «On n'a pas un niveau local de tennis relevé qui permet à des joueurs de vivre le haut niveau. C'est à l'étranger que ça se passe. Nous voyons que plusieurs joueurs émergent et arrivent même à obtenir de bons résultats à l'approche des juniors, mais le problème, c'est qu'ils disparaissent ou choisissent de continuer leurs études. A 15 et 16 ans, si un joueur de tennis n'a pas été bien formé à ses débuts, il va traîner des défauts qui l'empêchent d'atteindre le haut niveau. En plus, la formation haut niveau est le prolongement de la formation étudiée qui commence dès le jeune âge. Et pour moi, le haut niveau commence aux benjamins. C'est là où tout se joue, mais le problème est qu'on ne peut se contenter des tournois nationaux, faibles, pour accompagner un joueur au palier supérieur». Question de moyens A. Bouchleka parle de Ons Jabeur et de Malek Jaziri : «Ce n'était pas le produit d'un accompagnement étudié dès le jeune âge malgré les efforts qu'on a déployés. Rares sont les joueurs qui ont atteint le haut niveau en junior, la catégorie-clef de transition vers les professionnels. Je me souviens de Haythem Abid, classé à un certain moment 17e junior mondial. Pour être un joueur de tennis de haut niveau, il faut avoir de bons adversaires face auxquels on joue, de bons "sparring-partners" et aussi, il faut jouer un maximum de tournois de qualité dès les benjamins. Et pour faire un circuit pareil, il faut d'énormes moyens financiers pour subvenir aux coûts de transport et d'hébergement. Ça n'existe pas, et le jeune joueur est contraint de jouer des petits tournois qui ne lui offrent pas la possibilité d'avancer. Cela dit, je pense que le fait de ne pas accéder aux tournois ETA (Circuit européen pour les jeunes) est quelque chose qui empêche d'évoluer au haut niveau. Il y a un tas de problèmes qu'on doit gérer soigneusement». L'expérience d'envoyer des joueurs dans des académies étrangères privées n'a pas été une réussite. Ils ont passé un bon moment sans réel encadrement, et sans souci «technique» de les améliorer. «Ces académies n'ont pas été intéressés par le volet sportif. Nos joueurs n'ont pas réussi leur intégration et perdu du temps et du chemin. Je crois qu'il faut jouer le maximum de tournois ITF junior en Tunisie et de futures et d'avoir un staff élargi et beaucoup de moyens pour supporter le déplacement à des tournois de haut niveau en Europe pour les jeunes catégories».