Installées, depuis le 25 mars, dans les cimaises de la galerie «Sidi Bou Saidienne», les œuvres en grand format du Tunisien et de l'Italien se donnent la réplique pour raconter deux démarches et univers différents : le naturalisme romantique de Luigi Maria De Rubeis et la figuration abstraite de Jamel Chaouki Mahdaoui. La Galerie Saladin s'accorde au rythme des soirées ramadanesques et accueille ce mois saint avec l'exposition «Hymne au Ciel, de Rome à Carthage» ou la rencontre des deux univers des artistes-peintres Luigi Maria De Rubeis et Jamel Chaouki Mahdaoui. Installées, depuis le 25 mars,dans les cimaises de la galerie Sidi Bou Saidienne, les œuvres en grand format du Tunisien et de l'Italien se donnent la réplique pour raconter deux démarches et univers différents : le naturalisme romantique de Luigi Maria De Rubeis et la figuration abstraite de Jamel Chaouki Mahdaoui. Près d'une trentaine d'œuvres en tout sont à découvrir dans cette exposition avec deux espaces dinstincts alloués à chaque artiste. On a d'un côté les paysages floraux hyperréalistes de Luigi Maria De Rubeis, avec ses huiles où trônent d'immenses roses dressant leurs pétales sur toute la surface de la toile. Cette flore fraîche et délicate, rehaussée par une riche palette aux couleurs prononcées, se retire, en arrière-plan dans quelques œuvres, pour céder la place à des figures féminines et masculines qui livrent des récits de volupté, d'amour et de désir. «Ma peinture essaie de se rapprocher le plus possible de ce qui est vrai, même au-delà si je réussis un jour», note l'artiste italien originaire de Pescara. L'artiste, qui vit et travaille depuis quelques années en Tunisie, est diplômé à Chieti Institute of Art. Il a fréquenté l'Académie des Beaux-Arts de L'Aquila avec les maestros Gino Marotta, Mario Ceroli, Carmelo Bene, Piero Sadun, Silvano Bussotti et d'autres encore, mais aussi la Faculté d'Architecture Gabriele-d'Annunzio à Chieti-Pescara. Il a été un des protagonistes de la peinture «Nuova figurazione» (nouvelle figuration) dans les années 1980. La nature, la beauté et la transparence ont été les matériaux et sujets de sa recherche continue. Loin de ce réalisme romantique, le Tunisien Jamel Chaouki Mahdaoui, entre ses techniques mixtes et ses céramiques, distille un univers fantasmagorique à la palette terreuse. Son œuvre transcende le terrestre pour (nous faire) planer vers d'autres cieux, d'autres dimensions. Une esthétique que l'on figure, entre autres, dans ses visions cosmiques faites d'entremats de lignes aux allures organiques, oscillant entre des formes molles et d'autres rigides et acérées. Né en 1958 à Carthage, Jamel Chaouki Mahdaoui est urbaniste de formation. Artiste visuel mais pas que, car la création chez ce chercheur de formes ne se limite guère à une expérience de plus de 45 ans en atelier, et dévoile une écriture fort diversifiée qui se prolonge à travers ses diverses activités d'écrivain, d'illustrateur, de critique d'art, de fondateur de galerie… L'exposition se poursuivra jusqu'au dimanche 16 avril 2023.