Développement 2026-2030 : Coup d'envoi officiel dans le district de Sfax, Gafsa, Sidi Bouzid et Tozeur (Vidéo)    Djerba : le pèlerinage de la Ghriba se tiendra du 11 au 18 mai    L'indépendance énergétique de la Tunisie en baisse à 39 % à fin mars 2025    Ons Jabeur affrontera Jasmine Paolini au 3e tour du Masters 1000 de Rome    Volley-ball : Anouar Taouarghi et Mohamed Jelassi rejoignent le staff technique national    PMN : 113 MD d'investissements validés pour booster l'industrie tunisienne    Déclaration annuelle des impôts : dernier délai le 28 mai prochain    Tunisie : décès du député Nabih Thabet    Les enseignants, derniers de la classe salariale du secteur public    Ministère du Commerce : Réunion autour des réformes du secteur du cuir et de la chaussure pour renforcer les exportations    L'Ordre des avocats rejette fermement le projet de loi sur la profession de notaire    Hammamet: Lancement de l'initiative pilote "Les Murs Blanc" pour repeindre les murs dégradés    Décès du député Nabih Thabet, président de la Commission de la santé au Parlement    Festival International du Cirque et des arts de la Rue à Tunis et dans dix autres gouvernorats    Gouvernorat de Tunis-Fondation Fidaa : distribution de logements sociaux aux ayants droit des martyrs de la révolution    Corruption financière en Tunisie : le procès d'un homme d'affaires bien connu reporté    Le député Abdelaziz Chaabani se rétracte sur sa démission    Tunisair : augmentation du nombre de passagers de 6 %    La MSB, première école de business en Tunisie et en Afrique francophone à obtenir la triple accréditation internationale    9 mai : quand la Russie défile pour impressionner et que l'Occident commémore pour ne pas oublier    Palestine : Des colons armés lâchent leur bétail à Masafer Yatta, au sud d'Hébron    "Tout est prêt pour accueillir les pèlerins tunisiens dans les meilleures conditions", selon le ministère des Affaires religieuses    Divorce à l'amiable : la manipulation grotesque des députés et du lobby des huissiers    Maroc – Effondrement mortel à Fès : Un immeuble de 4 étages s'écroule dans la nuit    Finale de la Coupe de Tunisie de volley-ball : billetterie et points de vente    Manchester United et Tottenham qualifiés pour la finale de la Ligue Europa    Un élève tunisien sur le podium mondial du calcul mental !    Vers un nouvel accord social ? Première rencontre UGTT–ministère des Affaires sociales ce vendredi    Réserves en devises : 22908,5 MD couvrant 99 jours d'importation    Djerba : agression d'un bijoutier, la polémique enfle    Riadh Zghal: Politique, leadership et bonne volonté    Divorce devant notaire : Youssef Toumi s'explique sur une réforme controversée    Kaïs Saïed appelle à une réforme profonde pour instaurer une justice sociale en Tunisie    Guerre commerciale : Chute des exportations chinoises vers les Etats-Unis de 17,6 % en avril    Qui est Léon XIV, le premier pape américain de l'histoire ?    Kia Tunis Open : nouvelle édition du 12 au 17 mai 2025    Ons Jabeur se qualifie pour le troisième tour du tournoi de Rome sans jouer    Immigration : l'Allemagne tourne brutalement la page Merkel    L'UA devant la CIJ : la réaffirmation des droits collectifs et individuels des Palestiniens, et donc des obligations d'Israël, est essentielle pour préserver la crédibilité de l'ordre juridique international    Le ministre des Affaires religieuses en visite de travail à Djerba    Abdelaziz Kacem: Il n'y a pas de civilisation judéo-chrétienne    À Moscou, Xi Jinping appelle à une alliance sino-russe contre l'hégémonisme    Disney Land bientôt à Abu Dhabi : immersion totale pour les familles du monde arabe    Zaghouan : La 39ème édition du Festival Nesri aura lieu du 17 au 25mai 2025    « Le Retour des Phéniciens » : La 2e édition se tiendra dimanche au vieux port de Bizerte    "Les Enfants Rouges" de Lotfi Achour doublement primé au Festival de Malmö en Suède    Fathi Triki présente "Philosopher en terre d'islam" à l'IFT ce jeudi 8 mai    Masters 1000 de Rome : Ons Jabeur espère rééditer son exploit de 2022    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Femmes: Haro sur les féminicides !
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 04 - 2023

Elles meurent étranglées, poignardées, brûlées vives, rouées de coups, parfois sous les yeux de leurs enfants, parfois en pleine rue devant les passants. Certains hommes se sont tellement habitués à l'impunité qu'ils passent à l'homicide. Le crime le plus récent contre une femme a eu lieu il y a deux jours. En effet, le parquet du Tribunal de première instance de Tunis a ordonné la garde à vue d'un homme suspecté d'être impliqué dans l'assassinat de son épouse par strangulation. En octobre dernier, une institutrice de 40 ans a été battue et brûlée vive par son ex-époux, dont elle venait de divorcer quatre jours plus tôt.
En Tunisie, près d'une cinquantaine de femmes sont tuées chaque année et près de 8.000 sont soumises annuellement à différents types de violence. Selon une enquête nationale sur la violence à l'égard des femmes réalisée en 2017 par l'Office national de la famille et de la population (Onfp), la prévalence globale de la violence à l'égard des femmes en Tunisie est importante. En effet, 47,6% des femmes déclarent avoir été victimes de violence au cours de leur vie et 32,9% ont été victimes de violence au cours des 12 dernier mois. Tous les indicateurs confirment donc l'escalade de la violence à l'égard des femmes ces dernières années, et pourtant, certains s'escriment à relativiser l'étendue et l'horreur des violences subies par les femmes. En vérité, ils ont l'indécence de la temporiser pour ne pas agir. De ce fait, ils ne font qu'encourager les agresseurs à aller de l'avant en toute impunité.
Ces agressions sont fondées sur un système patriarcal qui instaure entre les hommes et les femmes des relations de pouvoir et de domination. Dans un pays où le Code du statut personnel existe depuis 60 ans, il est ahurissant de constater que les victimes peuvent être médecins, architectes, universitaires, infirmières, femmes au foyer ou secrétaires, alors que les agresseurs sont des hommes qui appartiennent à des couches sociales défavorisées ou aisées. Parfois les criminels sont des universitaires, artistes, commerçants, étudiants, ouvriers ou chômeurs.
Ce qui est choquant, c'est que les violences contre les femmes sont rapportées par les médias comme de simples faits divers. Sans vergogne, on ose même expliquer les raisons qui ont conduit à ces atrocités en prétextant la folie ou l'exorcisme comme facteurs déclencheurs de ces homicides volontaires. Cependant, violenter une femme, la terroriser et parfois la tuer, dénote le fait qu'elle représente une altérité. Cette altérité se résume pourtant à une liberté qui ne coïncide pas toujours avec celle d'un homme qui n'arrive pas encore à supporter que sa compagne existe autrement que pour lui. Cette emprise sexiste est tellement ancrée dans nos mentalités et dans nos pratiques que certains hommes se sont habitués à l'impunité.
Pourtant, les femmes continuent à être livrées à elles-mêmes et à ceux qui les détruisent et elles ne trouvent pas le soutien adéquat malgré la loi.
Il est donc temps d'assurer à toutes ces femmes le droit de respirer. Avec ou sans leurs agresseurs. Mais pour que justice soit faite, l'Etat a la responsabilité de trouver des solutions pour mettre un terme à ce calvaire et de protéger les femmes en réformant notre législation pour aligner le droit sur cette réalité. A cet effet, la chaîne pénale doit être passée au peigne fin, dans les procédures. Il ne s'agit pas de pointer la faute de tel ou tel acteur mais de regarder nos défaillances en face et de les corriger pour mieux protéger les femmes.
De ce fait, l'adoption d'une vision stratégique commune entre les différentes structures gouvernementales et les composantes de la société civile dans le domaine de la lutte contre la violence à l'égard des femmes est indispensable pour mettre un terme à ce massacre. Il s'agit, en outre, de garantir la pérennité des services fournis dans les centres d'accueil des femmes victimes de violence et de créer une commission de coordination et de suivi nationale de lutte contre toute forme de violence à l'égard des femmes, qui soit permanente, pluridisciplinaire et placée sous la tutelle du ministère de la Femme.
Il est temps aussi de procéder à l'amendement de quelques lois et à la création d'un fonds national d'assistance aux femmes victimes de violence, de discrimination et de marginalisation en vue de mobiliser les budgets nécessaires pour mettre en œuvre les dispositions de la loi N°58 de 2017 dans tous les secteurs concernés ainsi que la garantie de l'appui financier et logistique aux associations qui assurent la protection et l'assistance des femmes victimes de violence.
Il est à signaler qu'un rapport du ministère de la Femme a aussi appelé à renforcer le recrutement d'équipes spécialisées dans les crimes de violence contre la femme et d'organiser des sessions de formation, des campagnes de sensibilisation et des programmes éducatifs et culturels visant à lutter contre la violence à l'égard des femmes et à enraciner l'égalité entre les sexes et de mettre en place un programme d'action national pour actualiser et mettre en œuvre les composantes de la stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes conformément à la loi organique N°58 de 2017 relative à l'élimination de la violence faite aux femmes.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.