Encore une fois, on renvoie aux calendes grecques les tours les plus importants d'une épreuve de plus en plus marginalisée -La décision en a surpris plus d'un. On croyait que la saison en cours allait mettre un terme à la fâcheuse habitude de repousser l'édition de la coupe pour le début de la saison suivante. Malheureusement, il était écrit que l'édition 2016 ne dérogera pas à la règle, les mauvais réflexes reprenant le dessus. Au tout dernier moment, notre vénérable fédération se fend d'un communiqué laconique où elle annonce que les trois derniers tours de Dame Coupe sont reportés pour la seconde moitié du mois d'août prochain selon le planning suivant : Quarts de finale : 16 août Demi-finales : 20 août Finale : 27 août Quant au coup d'envoi du championnat de L1 2016-2017, il a été repoussé au 10 septembre, soit une semaine après le match décisif des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations, le 3 septembre, face au Liberia. Les Aigles de Carthage vont d'ailleurs se présenter à ce rendez-vous sans la moindre rencontre dans les jambes, que ce soit de championnat national ou de Coupe de Tunisie. Comme trop souvent, la FTF n'avance aucune explication à ce report, donnant libre cours aux hypothèses les plus extravagantes. Pêle-mêle, on a évoqué le contexte difficile propre au mois de Ramadan, le besoin de souffler ressenti par les joueurs, sur la brèche depuis au moins dix mois, la violence, la contestation de plus en plus prononcée, les menaces de retrait de la compétition brandies par un nombre considérable de clubs... Une trêve bienvenue pour apaiser les tensions et calmer les esprits, surtout que le reste du programme de la coupe coïncidait avec un mois de Ramadan où les dérapages se multiplient. Bref, les interprétations foisonnent, mais le fait est là, condamnant les entraîneurs des clubs toujours en course à réviser leurs plans, les dirigeants à déprogrammer les engagements pris auprès des hôtels, des agences de voyages ou sociétés de transport... presque in extremis. «Je vais sans doute faire tourner mon effectif et laisser au repos certains joueurs de base afin de présenter un effectif le plus compétitif possible, suggérait la semaine dernière l'entraîneur de l'Etoile Sportive de Métlaoui, Mohamed Kouki. En effet, les matches de championnat constituent désormais de simples formalités pour nous après avoir assuré la 4e place, notre objectif majeur. Nous ne pensons plus, désormais, qu'au quart de finale de la coupe, devant le Club Africain. Du moment que le championnat sera conclu le 12 juin, je me demande pourquoi nous devions attendre jusqu'au 23 juin pour disputer ce quart de finale. Nous pourrions le faire jouer dès le 19 juin. D'ailleurs, mon club a saisi la FTF pour avancer notre quart de finale pour le 19 du mois», soulignait-il récemment. Tous ces plans tombent à l'eau. Les techniciens sont pris de court par ce report décrété tout juste deux semaines avant les quarts. Au jour le jour De ce côté-là, il n'y a rien sous le soleil. L'organe fédéral continue de pratiquer une gestion au jour le jour, chambardant le calendrier général pour un oui, pour un non et s'exposant du coup au courroux légitime des clubs. Le Club Sportif Sfaxien n'a-t-il pas eu récemment maille à partir avec la FTF sur le thème de l'indispensable respect de l'ordre des journées du championnat et des mises à jour ? La FTF n'a plus vraiment de leçons à donner en matière de respect du calendrier général. On peut même la soupçonner — légitimement, du reste — de banaliser Dame Coupe, de la dépouiller de son mystère, de son charme et de l'attrait qu'elle a toujours exercé sur le public sportif. Jadis, la finale de la coupe constituait l'apothéose de la saison. Il en est d'ailleurs ainsi un peu partout dans le monde. Sauf dans notre foot moribond où rien ne se fait comme ailleurs...