Les clients, tout comme les marchands de volailles, s'impatientent de voir chuter les prix des viandes blanches, et ce, conformément aux promesses du ministère du Commerce. Leurs regards laissent transparaître une déception sans précédent ! Les marchands de volailles, de légumes et de fruits du Marché central de Tunis n'ont réussi à hisser les recettes spécial Ramadan qu'au cours du week-end, alors qu'ils avaient l'habitude d'augmenter les ventes dix jours avant Ramadan et tout au long de la première quinzaine du mois du jeûne. Au troisième jour du mois saint, les pavillons du marché référentiel du Grand-Tunis connaissent l'affluence d'une clientèle essentiellement fidélisée. Les marchands de volailles ne cessent d'interpeller les clients dans l'espoir de vendre du poulet, de la viande de dinde ainsi que de la foie de volaille, étalés généreusement dans les vitrines. Mohamed Zaoui affirme avoir reçu au premier jour de Ramadan plus de clients que d'habitude. Des clients qui se sont pour la plupart contentés d'acheter des quantités raisonnables. «Je pense que la plupart des clients s'impatientent de voir les prix chuter sensiblement conformément à ce qu'a annoncé le ministère du Commerce. Pour l'instant, le poulet se vend à 5d250 le kilo. Le prix unitaire devrait baisser pour se situer à 4d990. Quant à l'escalope de dinde, elle est commercialisée actuellement à 10d810 le kilo et ne devrait coûter que 9d900», suppose-t-il. Mohamed Ayari est marchand de légumes. Son étal est garni de belles gousses d'ail. Déçu, probablement inquiet quant aux éventuelles recettes des jours à venir, il s'étonne de la diminution significative de l'activité commerciale au marché durant les deuxième et troisième jours du mois saint. «Le premier jour était phénoménal du point de vue affluence. Mais là, c'est la stagnation ! D'ailleurs, nous avons baissé les prix dans l'espoir d'attirer les consommateurs et de les inciter à l'achat des denrées indispensables à leur mets. Le prix du poivron, par exemple, est passé de 2d300 à 1d800 le kilo en deux jours. Comme vous voyez, l'offre est abondante. La demande, elle, est bien timide», explique-t-il. L'esprit économe et la rationalisation des prix Manifestement, le consommateur tunisien a pris conscience de son rôle capital dans la rationalisation des prix. C'est à lui, en fait, de décider de l'augmentation ou de la chute des prix des denrées alimentaires en sachant choisir les produits à prix compétitifs. Kaouther Ouertani est femme au foyer. Elle a l'habitude de garnir son couffin d'ingrédients de bonne qualité et à des prix raisonnables. «Généralement, je fais mes courses à Hammam-Lif. Là-bas, le souk hebdomadaire regorge de produits alimentaires d'une excellente qualité à des prix nettement moindres. Les tomates y sont proposées à 1d400 alors qu'ici, elles coûtent 1d750 le kilo ; soit une différence de 250 millimes. Ce genre de décalage semble insignifiant pour certains, mais pour des familles nombreuses, cela compte beaucoup et influe sur le budget familial». En effet, si l'on examine les prix des légumes qui restent les ingrédients basiques des mets aussi bien des riches que des moins riches, l'on devine le budget non moindre que réserve le Tunisien à revenu moyen à ces produits censés être abordables pour tous. En ce troisième jour du mois saint, les épinards sont à 2d300 le kilo; les pommes de terre à 850 millimes, les oignons sont à 600 millimes le kilo, la laitue est à 500 ou encore à 750 millimes la pièce, les courgettes à 1d180 le kilo, le piment à 1d955, les tomates à 1d750 ou à 1d600 le kilo, le persil est proposé à 300 millimes le bouquet et les concombres à 2d300 le kilo. Mieux vaut payer cher la bonne qualité ! Taoufik est fonctionnaire. Il sillonne les pavillons du marché, examine les prix et succombe à la tentation qu'opèrent certains produits sur l'âme frustrée d'un jeûneur. Tout comme Kaouther, il juge que les prix sont bien salés. «Je dépense cent dinars au minimum pour mon couffin hebdomadaire sans pour autant être satisfait de la qualité», nous confie-t-il. Pour Taoufik, mieux vaut payer cher une qualité moyenne que de payer à une petite différence près une qualité médiocre. Côté fruits, Mahdi Chaouachi, marchand, rassure les consommateurs que pour se régaler en dégustant des fruits succulents, ils ne sont pas dans l'obligation de dépenser beaucoup. Les fruits sont disponibles «à gogo» et la fourchette des prix est accessible à toutes les bourses. Aussi, le prix des pêches dites «Bou Tabgaya» varie de un à six dinars le kilo. Le prix des pêches varie de 1d700 à 5 dinars le kilo ; celui des abricots de 1 à 4 dinars le kilo. Les prunes sont écoulées à 3d450 le kg, les amandes à 1d800, les bananes à 3d390 le kilo, les dattes à 7d490 le kg et les fraises sont vendues à 1d495 les 500 grammes.