Tunis coupe les moteurs : deux jours sans voitures sur l'avenue Habib Bourguiba    Afflux massif de familles libyennes au poste frontalier de Ras Jedir    Zakat 1447 : Êtes-vous concerné par le seuil des 27 000 dinars ?    L'Espérance s'incline face à Chelsea et quitte le Mondial des clubs: Le rêve et ses limites fatales...    Combien a réellement gagné l'Espérance de Tunis lors de la Coupe du Monde des Clubs 2025 ?    À la rescousse de Netanyahu, Trump réclame l'annulation immédiate de son procès pour corruption    Frappes américaines sur l'Iran: Les bombardiers furtifs B-2 n'ont pas détruit le programme nucléaire    Ali Khamenei crie à la « victoire » de l'Iran après le cessez-le-feu avec l'entité sioniste et dit avoir donné une « gifle cinglante » à l'oncle Sam    Transtu : 189 bus chinois attendus en juillet    Incendie dans une usine de plastique à Medjez el-Bab : deux entrepôts détruits    Centre-ville de Tunis : Habib Bourguiba fermée aux voitures pendant deux jours    Pourquoi la paix s'effondre-t-elle sous nos yeux ? L'alerte de Thomas Morgan, expert à l'Institute for Economics and Peace    Impôt sur la fortune immobilière : qui est concerné ?    Météo - Tunisie : les températures atteindront les 44 degrés    Kaïs Saïed s'en prend une nouvelle fois à l'administration et menace de sévir    Kais Saïed fustige les lobbies et appelle à une réforme profonde de l'administration    Les vœux de La Presse    Tunisie : L'UTICA et la BAD en concertation sur l'efficacité des projets de développement    Transition énergétique : la Tunisie 2e en Afrique selon l'indice mondial ETI 2025    Entrée sud de Tunis : voici les nouveaux axes ouverts à la circulation    La Tunisie célèbre la Journée Mondiale de la Réfrigération 2025 : Vers une industrie du froid durable, inclusive et circulaire    Macron à Trump : on ne peut pas se faire la guerre commerciale entre alliés !    Cité médicale des Aghlabides : Faouzi Ghrab remplace Mohamed Fadhel Hassioun    Transferts arbitraires de prisonniers politiques : une stratégie d'usure    Les généraux de brigade Saleh Ben Abd'Essalem et Al'Amjed Al'Hamemi promus par le président Kaïs Saïed, généraux de division (Vidéo)    Nucléaire : le Parlement iranien vote la suspension de la coopération avec l'AIEA    Réforme des chèques : 70% des entreprises touchées négativement, selon Habib Zitouna    Votre été 2025 est validé... grâce à TT!    Météo en Tunisie : températures en hausse et coups de sirocco    Ooredoo lance sa campagne estivale "Activi Sifek" et dévoile une nouvelle gamme d'offres et de services    SAM consolide sa position de leader avec une progression record à l'export de +43%    Réduction de peine pour Wadie Jary dans l'affaire du contrat d'Essghaier Zouita    Officiel : Neymar prolonge son aventure à Santos jusqu'en décembre 2025    Près de 6,8 milliards de dinars de recettes issues des TRE et du tourisme    Coupe du Monde des Clubs : L'Espérance de Tunis s'incline (0-2) face à Chelsea et quitte la compétition    Le Tunisien Kouki débarque à Al Masry    Coup dur pour Ons Jabeur : élimination surprise à Eastbourne avant Wimbledon    Match Espérance de Tunis vs Chelsea : où regarder le match de la coupe du monde des clubs du 25 juin 2025?    Diplomatie tunisienne : 36 % des postes occupés par des femmes    Programme Culture Moves Europe : des rencontres à Tunis, Sousse et Le Kef    Walid Tlili, figure de la radio tunisienne, s'est éteint    l'ambassade de Tunisie à Doha appelle ses ressortissants au calme et à la vigilance    L'excellence tunisienne en marche : l'équipe nationale de Kendo en route vers le Japon    FIFAK 2025 : une 38e édition sous le signe de la liberté et de la solidarité avec la Palestine à Kélibia    Coup d'envoi aujourd'hui de la 25ème édition du Festival de l'Union des Radios et des Télévisions Arabes    Tunisie dénonce l'agression en Iran et défend les droits des peuples    Face au chaos du monde : quel rôle pour les intellectuels ?    Festival arabe de la radio et de la télévision 2025 du 23 au 25 juin, entre Tunis et Hammamet    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une offre abondante et des prix qui refusent de baisser
Couffin de la ménagère
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 11 - 2015

L'achat des denrées alimentaires de base met à mal le budget du consommateur à moyens revenus. Pourtant, les étals sont bien garnis...
Il compte les dinars, fait des calculs stricts, examine les panneaux affichant à la craie les prix des denrées alimentaires pour décider, enfin, des courses qui feront son approvisionnement basique pour la semaine. Le consommateur tunisien à moyens revenus peine à trouver dans les étals tentants du Marché central une marchandise qui convienne à son budget. La cherté de la vie est plus dure à supporter quand elle touche les produits vitaux.
Il est 11h30 en ce mardi 17 novembre. Le Marché central connaît une affluence timide. Le pavillon des légumes est richement garni de produits de saison et autres, disponibles grâce aux cultures sous serre. Mais les étals semblent être trop bien rangés pour une fin de matinée, ce qui dénote une stagnation de l'activité commerciale. Mme Sihem est femme au foyer. Chaque semaine elle s'approvisionne auprès du Marché central. Certes, elle considère que les prix sont élevés. Cependant, et en tant que cliente fidèle, elle a la conviction qu'ils ne le resteront pas pour longtemps. «La semaine dernière, j'ai voulu acheter des haricots rouges. Mais ils étaient proposés à quatre dinars le kilo. Aujourd'hui, ils sont à deux dinars le kilo : une occasion à saisir», déclare-t-elle.
Qu'en est-il de l'équilibre offre-demande ?
Mohamed El Euch vient d'acheter des mandarines. Il s'étonne de voir des prix bien salés pour des produits de saison. «C'est incompréhensible ! Les prix sont fixés en fonction du rapport offre-demande. Ce qui ne semble pas être le cas. Le prix minimal des mandarines est de 1dt300», s'exclame-t-il. Mohamed sait parfaitement qu'il peut trouver des prix plus abordables dans d'autres lieux de vente à Tunis. «Mais la qualité est tout autre. Je préfère donc payer plus cher pour une qualité meilleure», ajoute-t-il.
Côté prix affichés au Marché central, on note que les betteraves sont proposées à 1dt980 le kilo, la laitue à 850 millimes la pièce, les pommes de terre à 1dt080 ; les tomates à 1dt180, le poivron à 2dt300, la botte de persil à 500 millimes. Pour les fruits, les prix sont de loin plus élevés. Les poires sont vendues à 5dt980 le kilo, les grenades à 2dt800, les mandarines à 2dt800, les pommes à 6dt900 et le raisin à 3dt450.
Le secteur parallèle envahit la filière
Le décalage entre abondance de l'offre et niveau élevé des prix, d'une part, abondance de l'offre et baisse de la demande, de l'autre, intrigue les professionnels. Ces derniers connaissent par cœur les hics de cette filière. Ils ne cessent d'attirer l'attention des parties concernées sur les défaillances et de proposer des solutions. En vain ! Akram Bou Kraâ est marchand de fruits. Il porte aussi la casquette de président de la Chambre syndicale des marchands de fruits et légumes à Tunis. Il se désole de voir l'activité commerciale stagner au point d'être quasi paralysée. «Les chiffres officiels annoncent une bonne production. Or, la réalité telle qu'elle est vécue est tout autre. Les prix restent trop élevés par rapport au pouvoir d'achat. Pourtant, la loi du marché est claire : si l'offre et la demande sont équilibrées, les prix baissent. Mais si l'offre est inférieure à la demande, les prix augmentent. Aujourd'hui, l'offre est abondante mais les prix restent élevés. Au niveau de la production, les petits agriculteurs qui contribuaient, jadis, à l'équilibre de la production et à la rationalisation des prix ne sont plus actifs. Quant aux actions de contrôle, elles restent insuffisantes et se limitent au dernier maillon de toute une chaîne, à savoir les détaillants», explique-t-il.
Le président de la Chambre syndicale des marchands de fruits et légumes à Tunis recommande de développer une approche de supervision et de contrôle axée sur tous les niveaux de la chaîne de distribution. Il montre du doigt, en outre, la prolifération des marchands clandestins qui, munis d'un camion, proposent des fruits et des légumes sur les routes et sillonnent même les quartiers sans être interpellés ni interrogés sur la provenance de leurs marchandises.
De son côté, Moncef Bouchami, marchand de fruits, évoque les contraintes imposées aux agriculteurs au niveau du Marché de gros. Il cite les taxes sur marchandise qui varient entre 12% et 13% «sans compter les quantités de fruits et légumes dérobées au marché de gros», fait-il remarquer. Du coup, bon nombre d'agriculteurs préfèrent vendre leurs marchandises sur place plutôt que de se déplacer jusqu'au Marché de gros. Ce qui nourrit le marché parallèle.
M. Boukraâ attire, par ailleurs, l'attention sur le problème relatif à la carte professionnelle qui n'est plus opérationnelle, ce qui ouvre l'accès aux intrus dans la filière, au détriment du consommateur et des professionnels. La menace du secteur parallèle est évoquée par un autre marchand de légumes qui préfère garder l'anonymat. «Cette filière est devenue marginalisée, tellement elle est envahie par des marginaux. La plupart des cas sociaux s'approvisionnent en fruits et en légumes pour les vendre sur les routes», souligne-t-il, chagriné.
Le commerce de volailles, tributaire des restaurateurs
Nous quittons le pavillon des fruits et légumes pour visiter le pavillon d'un autre produit basique du panier de la ménagère, à savoir les viandes blanches. Ici, la viande de dinde est proposée à 7dt990 le kilo, le poulet petit format à 4dt990 le kilo, le poulet grand format à 5dt990 le kilo. Des prix raisonnables qui n'incitent toutefois pas les clients à faire la queue devant les vitrines des marchands de volailles. «Nous avons l'habitude de passer par des périodes de stagnation. Mais les choses se compliquent de plus en plus. Le mois d'octobre a été catastrophique au vrai sens du terme. Heureusement que nous continuons à assurer l'approvisionnement des restaurants, sinon nous aurions dû fermer boutique depuis des lustres», avoue Mohamed Chaâbane, gérant d'un magasin spécialisé dans la vente des viandes blanches. Quant aux bouchers, eux, ils ont décliné toute déclaration !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.