On l'a vu pousser, attaquer et humilier l'arbitre Amine Ben Nacer. Il est, contre toute logique, blanchi. Alaya Brigui est un joueur très précieux pour l'ESS. Il incarne, paradoxalement, deux côtés injoignables. Il est très bon sur le plan technique et physique et peut être considéré comme l'un des meilleurs joueurs du championnat (force de percussion, vitesse, vision du jeu...). Mais en même temps, il est indiscipliné sur le terrain ; à la limite de l'agressivité gratuite contre des arbitres et des adversaires. La décision de la commission d'appel de lui permettre de jouer le match de Gafsa et, donc, de le blanchir restera dans les annales. Ce joueur a tout fait de mauvais envers Amine Ben Nacer, fameux arbitre du fameux match EST-ESS. Contestations, arrogance même quand il a poussé l'arbitre, a mis les mains sur son visage (signe d'humiliation), l'a grondé devant des millions de téléspectateurs. Ce jour-là, on avait été étonné par la passivité de l'arbitre Ben Nacer qui n'a pas réagi à l'attitude violente et antisportive de Brigui à son égard. On est encore plus étonné de voir la ligue et après elle la commission d'appel agir de la sorte. Quels sont les arguments retenus pour blanchir un joueur qui a agressé verbalement et physiquement un arbitre à la faible personnalité ? Et si on retient qu'il y a un vice de forme, que l'arbitre du match n'a rien signalé lui ou ses assistants, les images TV ne comptent pas dans ce cas ? Il y avait acte d'agression grave et manifeste de Brigui (et des autres joueurs de l'ESS et de l'EST aussi) envers l'arbitre. Il était celui qui a le plus attaqué et «humilié» l'arbitre, et les images TV sont clairissimes. Elles ne méritent aucune interprétation tellement la gravité des actes de Brigui est incontestable. Cela dit, c'est un énième acte d'impunité dans notre championnat. On a peur des joueurs des clubs riches, on a peur de ces lobbies qui poussent vers le football de non-droit où les deux poids deux mesures, l'impunité des actes de violence, le non-respect des instances, de l'arbitre, la mainmise du public sur l'arène sportive (le dernier cas du public de l'ESZarzis et avant lui ce qui s'est passé à Gafsa contre la JSK), la passivité de la LNFP (une structure qui n'a aucun poids et aucune valeur !) et du bureau fédéral, deviennent un fait accompli. Nous sommes passés petit à petit de l'état de choc et d'indignation des gestes antisportifs, comme celui de Brigui contre l'arbitre Ben Nacer, à l'état d'accepter et même de «normaliser» (encore plus grave) ces gestes. Des joueurs qui n'ont aucun respect pour les arbitres, et ces derniers (une bonne partie d'entre eux) laissent faire et ne se font pas respecter afin d'imposer leur autorité. Le cas Brigui risque de consolider un nouveau fait. Celui de tout se permettre dans un match et agresser ou harceler un arbitre sans courir le risque de se faire suspendre. Pourtant, les textes qui existent stipulent que tout acte d'agression envers l'arbitre du match est lourdement sanctionné. Ça peut atteindre la radiation à vie. Allez comprendre !