Après un premier half poussif où ils ont frôlé la correction, les Sfaxiens ont présenté un meilleur visage et forcé leur destin. Tout ce public sfaxien, vêtu de noir et blanc, qui a défié la chaleur suffocante et s'est déplacé en masse pour prêter main-forte à son équipe afin qu'elle remonte le handicap de la défaite au match aller, ne méritait pas de quitter le stade Taieb Mhiri sur une nouvelle déception et une autre amère désillusion. Il est venu pour fêter une qualification à la Coupe du Roi Salmane qui sera un petit éclair dans la grisaille de la saison 2022-2023. Et il n'a pas désespéré de vivre ce moment fabuleux de joie intense malgré une première période où son équipe a montré le plus piètre des visages et a failli le payer très cher. Le onze de départ choisi par Hossem El Badri n'a pas donné satisfaction malgré les changements majeurs effectués avec le retour de Mohamed Amine Hamrouni sur le côté gauche de la défense et de Mohamed Nasraoui dans l'axe et l'alignement du quatuor Hussein Ali, Ismail Diakhité, Amen Allah Haboubi et Mohamed Kanté comme force de frappe de la ligne avant. Il y a eu trop d'espaces entre les trois compartiments , un bloc défaillant et une lenteur et des difficultés dans le travail de transition défense-attaque et d'approche du dernier rideau défensif hermétique bien tissé par les cinq arrières soudanais et fermant avec réussite toutes les issues à leur cage. Le mérite de Gâlaoul Si les hommes de Hossem El Badri ont pu sortir indemnes de cette entame de match ratée avec des Soudanais bien en jambes et mis en confiance qui se sont procuré les meilleures occasions de but sur contres bien menés, c'est grâce à leur gardien Mohamed Hédi Gâaloul qui a effectué trois arrêts des plus spectaculaires et qui leur a ainsi permis de regagner les vestiaires sur le score de 0-0 et de garder espoir de faire les correctifs et les ajustements nécessaires pour mieux négocier et contrôler les débats après la pause Les trois jokers gagnants Hossem El Badri a compris que le bât blessait au niveau de l'animation offensive et dans le jeu sur les couloirs et qu'il fallait opter pour des joueurs rapides et frais sur les deux ailes de l'attaque avec une rampe de lancement au milieu. Trois choix vont changer la physionomie de la rencontre et métamorphoser pleinement le jeu sfaxien. Aziz Saihi est sollicité à gauche comme excentré, Abdallah Amri comme milieu de relance et de projection vers l'avant et Baraket Lahmidi comme joueur de couloir droit pour écarter le jeu sur ce flanc. Trois changements qui avaient pris de court l'équipe soudanaise au point de la déboussoler complètement. Le résultat n'a pas été long à se dessiner et à se concrétiser. Une jolie transversale du côté gauche effectuée avec finesse et précision par Baraket Lahmidi au second poteau opposé atterrit sur la tête de Aziz Saihi qui n'a eu qu'à bien ajuster et cadrer sa frappe hors de portée du portier d'Al Hilal ( 64'). Ce but va être le tournant du match et avec l'entrée de Youssef Becha, l'emprise sfaxienne sur la rencontre sera quasi-totale. Le deuxième but de la délivrance est signé à trois minutes de la fin, un moment idéal car les Soudanais n'avaient ni les ressources physiques et mentales, ni le moral pour inverser la tendance. Un ballon bien piqué par Mohamed Kanté qui a bien joué l'embuscade au milieu, une échappée ponctuée par un tir foudroyant à l'entrée de la surface de réparation que le gardien soudanais ne peut que repousser des deux poings. Baraket Lahmidi , à l'affût, qui a bien anticipé cette deuxième balle n'a eu qu'à pousser le cuir derrière la ligne du but ( 87'). Les carottes étaient bien cuites pour l'équipe soudanaise qui n'a pas donné les signes de pouvoir réagir et de changer le destin de ce match et empêcher les Sfaxiens d'être bien récompensés de ce retour de très loin dans la partie. Le CSS sauve ainsi sur le fil sa saison et prend rendez-vous avec l'Espérance, l'Ittihad de Djeddah et le Club de la Police irakien dans le groupe A pour une dure bataille de qualification pour le deuxième tour de la Coupe du Roi Salmane dans la dernière semaine du mois de juillet. Hossem El Badri sera-t-il du voyage ? Une question à laquelle le technicien égyptien n'a pas voulu répondre, ce qui montre bien que son départ est bel et bien le premier dossier important, voire brûlant sur la table du nouveau président du Comité de direction provisoire, Jawhar Lâadhar.