Une soirée qui prend aux tripes comme on aime en vivre avec beaucoup de bonnes vibrations, une ambiance décontractée et, surtout, de la bonne musique. Badiaâ Bouhrizi alias Neyssatou a régalé, vendredi dernier sur la scène du Rio, des spectateurs et autres amis venus nombreux pour assister à son concert «Adios guapi». Un rendez-vous qu'elle a tenu à organiser pour dire au revoir à sa manière (et quelle manière !) à son public et amis puisqu'elle part s'installer sous d'autres cieux. Une soirée qui prend aux tripes comme on aime en vivre avec beaucoup de bonnes vibrations, une ambiance décontractée et surtout de la bonne musique. Venant directement de la scène alternative tunisienne, Badiaâ Bouhrizi est une artiste engagée (dans tous les sens du terme) qui revendique «une musique pure, loin des rhétoriques inutiles». Elle a passé les dernières années à chanter avec une longue liste de musiciens aussi talentueux les uns que les autres à travers l'Angleterre, la France, le Maroc et la Tunisie. Elle chante la vie sous tous ses aspects, l'amour, la justice, la liberté... Sa musique est une fusion réussie entre le jazz, le reggae, la soul et le folk berbère. Pour son concert, Neyssatou s'est entourée de brillants jeunes musiciens, des compagnons de route et autres amis : l'excellent violoniste Wissem Ziadi, le multi-instrumentiste Malek Ben Halim, le chanteur et musicien Halim Yousfi (du groupe Goultrah sound system), le chanteur Paza man, le bassiste Zaka Touré, Taha Nouri (batterie), Houweida Hedfi (percussion), Rihab Hazgui (Didjeridoo instrument de musique à vent joué par les aborigènes d'Australie), Kaïs Fenni, Youssef Soltana, Chiheb Ben Lakhel, Mourad Majoul et d'autres encore qui, tour à tour, ont rejoint la scène pour de succulentes jam sessions. Une première partie intimiste où Badiaâ à la guitare accompagnée par le violon de Wissem et Malek à la percussion, nous a chanté de sa magnifique voix «Salam», «Manifesto», «Asr» (où elle dénonce les injustices sociales et les lois liberticides), «Sih» une chanson qu'elle a dédiée à l'âme de feu Chokri Belaïd et son fameux morceau «Labès» réclamé par le public. Un morceau de fusion sur des rythmes afro-sahraouis (de détonants rythmes avec le Djembé et autres percussions) et une magnifique version de «Nadia al Hifa» (un titre du patrimoine kéffois) avant de passer à la deuxième partie du concert où elle est rejointe par les chanteurs Halim Yousfi et Paza man. Des solos de Halim, des duos avec Paza man ou Badiaâ et des morceaux à trois qui ne manquent pas d'entraîner les présents. Tous les artistes et amis rejoignent petit à petit la scène pour un finish explosif. Emouvante «Lama» comme on dit chez nous. Au revoir et bon vent, Badiaâ.