Les Tunisiens découvrent aujourd'hui le programme commun qu'aura à appliquer le gouvernement d'union nationale. Les négociateurs entament également les débats sur la structuration du gouvernement Aujourd'hui, vendredi 8 juillet, on connaîtra l'épilogue de la première étape des négociations sur la formation d'un gouvernement d'union nationale auquel appelle l'initiative annoncée début juin dernier par le président Béji Caïd Essebsi. En principe, le document de synthèse comportant les priorités sur lesquelles planchera le prochain gouvernement sera également adopté. Et ces priorités, que l'on pourrait qualifier de programme commun pour le futur gouvernement, constituent, en effet, la résultante des différentes feuilles de route présentées par les participants aux rounds de dialogue tenus au palais de Carthage sous la présidence du chef de l'Etat qui s'est trouvé obligé, à plusieurs reprises, de remettre les pendules à l'heure, surtout pour ce qui est des candidatures à la présidence du gouvernement (avant que son programme ne soit arrêté) et aussi pour tempérer les ardeurs des uns et les ambitions des autres. Les priorités du prochain gouvernement d'union nationale ne sont pas difficiles à imaginer. Il s'agit principalement de la lutte contre la corruption, de l'éradication du terrorisme, de l'observation d'une trêve sociale qui épargnera à l'économie nationale les grèves interminables et les sit-in anarchiques, le parachèvement de la réforme du système éducatif (on annonce qu'une conférence nationale se tiendra les 15 et 16 juillet dans le but de parachever le dialogue sur cette réforme), la réinsertion des hommes d'affaires et investisseurs empêchés pour diverses raisons d'agir, la lutte effective contre la contrebande et le commerce parallèle, etc. Une fin de juillet très chaude Aujourd'hui, les participants au dialogue adopteront le programme commun du prochain gouvernement et passeront à la deuxième étape de leurs négociations : la structuration du gouvernement. Autrement dit, on va débattre de la forme que prendra la prochaine équipe ministérielle. Une formation réduite, un gouvernement comprenant des pôles ministériels (fusion de départements dont les attributions se complètent comme l'Enseignement supérieur, l'Education et la Formation) ou enfin un gouvernement où on enregistrera le retour des secrétariats d'Etat et on évoque la création presque certaine d'un secrétariat d'Etat qui sera chargé de l'industrie militaire, laquelle activité a été annoncée par le président de la République dans son discours à l'occasion de la célébration, le 24 juin dernier, de la fête de l'armée nationale. Reste maintenant la question suivante: les délais prescrits pour l'annonce de la composition du nouveau gouvernement, soit le 25 juillet, seront-ils respectés, surtout que cette même date a été déjà choisie par Mohamed Ennaceur, président du parlement, en tant que date de clôture de la législature parlementaire actuelle. Cette législature devrait être clôturée, selon les affirmations répétées du président du parlement, avec l'adoption des lois dites prioritaires, en premier lieu celles relatives à la réconciliation économique et financière et au plan quinquennal de développement économique et social dont on a confié la promotion à une société étrangère spécialisée avant qu'il ne soit adopté par les députés et peut-être rejeté par le prochain gouvernement. Et quand on fait les comptes en se basant sur la journée d'aujourd'hui, on va découvrir qu'il reste 17 jours pour que le gouvernement soit constitué et pour que les lois prioritaires soient adoptées. Il va sans dire que ces dix-sept jours ne seront pas suffisants pour que les Tunisiens soient dotés le 25 juillet d'un nouveau gouvernement.