Nos footballeurs vont souvent dans un monde qui ne leur est pas familier Réussir une carrière professionnelle en Europe est souvent une aventure risquée pour nos footballeurs. La plupart d'entre eux ne savent pas où ils vont. C'est pratiquement un saut dans l'inconnu. N'allons pas chercher midi à quatorze heures. Ils n'ont pas été formés pour cela. D'ailleurs, rares sont ceux qui ont réussi. Nous sommes loin des années 1960, où si notre mémoire est bonne, Noureddine Diwa et Hamadi Hénia faisaient la pluie et le beau temps en championnat de France, ou des années 1970 où Taoufik Belghith parvenait à s'imposer dans les rangs de Monaco. Un peu plus tard, ce seront les Témime, Ben Slimane, Jamel Limam, Beya, Adel Sellimi, Nabil Maâloul, Radhi Jaïdi, Hatem Trabelsi, Karim Haggui et aujourd'hui Aymen Abdennour (avec nos excuses pour ceux que nous avons oublié de citer) qui sont allés tenter leur chance en Europe. Certains ont réussi et ils se comptent sur les doigts d'une seule main. Les autres sont vite retournés au bercail. Un énorme fossé Premier obstacle, et infranchissable de surcroît, il concerne le volet mental. La plupart des footballeurs tunisiens qui aspirent à un passage en Europe n'ont pas été préparés à cette délicate transition. Leur unique motivation est de gagner de l'argent. L'appât du gain passe avant la réussite sur le plan sportif. Ces footballeurs vont en fin de compte droit dans le mur. Dès le départ, ils ne sont pas conscients du fossé entre l'amateurisme ou le pseudo-professionnalisme à la tunisienne et le professionnalisme européen. C'est tout un fossé à savoir franchir. L'hygiène de vie est le principal facteur de la réussite. A ce sujet, nos footballeurs ont bien des choses à se reprocher. Sur le plan sportif, l'écart aussi est énorme. L'intensité des entraînements, le volume du travail, les exigences des entraîneurs et même le climat européen entrent en ligne de compte pour la réussite de la carrière. Tous ces critères sont pris à la légère par la plupart de nos footballeurs. Il y a aussi l'apport des agents des joueurs. Le premier transfert est le plus important. Ça passe ou ça casse. De lui dépend essentiellement la suite de la carrière. Rares sont ceux qui arrivent à tenir le bout du fil. Sinon patatrac ! Retour illico-presto au bercail. Le come-back est d'un autre côté réussi sur le plan financier. Les exemples sont nombreux. Zouheïr Dhaouadi, Iheb Mbarki, Saber Khalifa, Oussama Darragi et récemment Fakhreddine Ben Youssef sont parvenus à tripler, voire quadrupler et quintupler leurs émoluments une fois de retour au pays. S'ils se sont remplis grassement les poches, ils n'ont pas progressé sur le plan sportif. Cela se répercute automatiquement sur la sélection nationale. On comprend dès lors que notre championnat national ne regorge pas de joueurs talentueux qui peuvent évoluer au plus haut niveau.