Un immeuble abritant des récits personnels et autres maux de la société Le coup d'envoi du Festival international de Hammamet a été donné le samedi 9 juillet avec la première de la pièce de Raja Ben Ammar «Fenêtres sur...». Une ouverture dédiée au quatrième art assurée par la comédienne, auteur et metteur en scène et produite par le Théâtre national tunisien. Un public nombreux est venu inaugurer, en présence de la ministre de la Culture et autres acteurs culturels, cette 52e édition du festival qui se poursuit jusqu'au 20 août. Un immeuble abritant des récits personnels et autres maux de la société, une créature bétonnée avalant ces habitants crachant leurs maux. Une structure architecturale faite de cages juxtaposées, le projet d'un politicien et le fruit d'une modernité asphyxiante qui porte en elle la vie et ses tumultes, celles d'êtres automates en quête du bonheur. «Des gens me révèlent leurs différences, me confient leurs âmes... leur recherche désespérée du bonheur... Et tant d'autres choses. Le tumulte des corps... Mes murs tremblent, j'ai peur de m'écrouler...». Sur scène, l'immeuble est représenté par une structure en échafaudages (scénographie de Kays Rostom) où les comédiens Abderrahim Bahrini, Ahmed Taha Hamrouni, Aymen Mejri, Bassem Aloui, Marwa Manaï, Mouïn Moumni, Mouna Belhaj Zekri, Nesrine Mouelhi, Toumadher Zrelli, Wissal Labidi évoluent dans leurs intérieurs. Le travail de la mise en scène est complété par l'apport du vidéaste Ghazi Frini, qui invoque projection de lumières et autres vidéos, ombres chinoises pour donner la réplique à ces jeunes comédiens. Une panoplie de profils et de personnages (la caissière en quête de reconnaissance, le chômeur, l'amoureux désavoué, le dépressif, la candide...), chacun d'eux racontant son histoire, évoluant dans son « appartement » ou sur scène au gré d'une bande son très recherchée. On salue les jeunes comédiens qui ont excellé dans ce genre, on tombe sous le charme de la scénographie et on adore le travail de la scénographie et de la vidéo. Bravo.