Une expérience, nouvelle et rafraîchissante, qui la confronte à de nouveaux paramètres de la création Elle est habituée de son espace «L'étoile du Nord», elle y a passé plus d'une dizaine d'années à traduire des textes de dramaturges contemporains, à mettre en scène et à jouer des rôles qui la passionnent. Sonia Zarg Ayouna, comédienne et metteuse en scène, s'est trouvée confrontée à une nouvelle expérience humaine : faire partie d'une autre famille : celle du Théâtre national qui accueille à bras ouverts compétences, univers et productions divers. A partir de sa rencontre avec les étudiants du jeune théâtre national qu'elle encadre et forme avec d'autres, les nés «Bis...», une expérience nouvelle et rafraîchissante qui la confronte à de nouveaux paramètres de la création. Et telle une éponge, elle absorbe des textes créés par ce quatuor composé de Abderrahim Bahrini, Bassem Aloui, Toumadher Zrelli et Wissal Labidi qui a présenté, en première, une œuvre qu'on pourrait qualifier de déroutante. «Bis...» est un instantané, un moment suspendu dans le temps, un lieu insolite et à la fois ouvert, une sorte de jardin public mais dont la clôture empêcherait la libre circulation des êtres et peut-être des idées... Quatre personnages, solitaires, statiques, aux mouvements engourdis déballent des états d'âme avec pour seul maître mot une dualité de la vie et de la mort. La mort qui nous habite, la vie qui nous traîne dans ses méandres...l'indispensable mort, nécessaire à notre renaissance. Et si on arrêtait de courir deux secondes?... Et si le temps s'arrêtait un court instant pour nous permettre de nous voir tels que nous sommes : des survivants d'une seule voix, une sorte de voix intérieure, on se questionne sur le manque... Ce qui nous manque pour arrêter de survivre et commencer à vivre enfin... «Bis...», c'est un fragment de vie suspendu... Nous attrapons quatre personnes à un moment de leur vie où une rencontre banale provoque l'exceptionnel : la parole se libère... Chacun des quatre lève un peu le voile sur ce qu'il est, ce qu'il veut, ses failles et les raisons de son mal-être... sommes-nous prêts à les écouter ? Le travail de ce groupe, sous la direction de Sonia Zarg Ayouna, dérange le spectateur qui reste à la recherche d'un fil conducteur, d'un moment qui bouscule, qui hante, d'un jeu plus dynamique, en vain. Dans «Bis...», il n'y a pas d'histoire... Rien de nouveau sous le soleil... C'est toujours la même chose... La quête est toujours la même... Une quête d'amour... Celui d'une mère, celui d'un père, celui d'une terre, celui d'un enfant, celui d'une femme ou d'un homme... Et l'amour de soi perdu...c'est tout l'enjeu du travail qui se construit dans le détail, qui évolue sans se laisser sentir et qui provoque certains, interpelle d'autres et ennuie la plupart. Une écriture nouvelle, un tempo lent, quasi absent, le tout se joue dans la réflexion et dans le ressentiment. Le tout pour dire qu'entre la vie et la mort, il y a un pas... entre l'amour et la haine, un soupir... entre la raison et la folie, un tressaillement...