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Gabès, polluée par les rejets toxiques du Groupe Chimique Tunisien: Une source de nuisance insupportable
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 10 - 2023

Les habitants de la Ville de Gabès souffrent le martyre à cause des fumées toxiques rejetées par les cheminées géantes des unités de transformation du phosphate implantées sur le site du Groupe Chimique Tunisien (GCT). Malgré la mobilisation de la société civile, aucune solution ne semble se profiler à l'horizon, en raison notamment des bénéfices considérables liés à l'activité économique du GCT.
La Ville de Gabès souffre, depuis plusieurs années, de la pollution générée par le complexe industriel de la ville regroupant principalement des unités de transformation de phosphate relevant du Groupe Chimique Tunisien. Autant les millions de tonnes de phosphate transformés en acide phosphorique et en engrais chimiques et exportés vers les marchés internationaux représentent une manne providentielle pour l'économie tunisienne autant elles relèvent de l'enfer pour les Gabésiens qui habitent à proximité de cette zone et qui inhalent les gaz toxiques rejetés par les cheminées des usines, rendant l'air étouffant et irrespirable dans cette ville du Sud-Est du pays.
Il faut se pencher sur le processus de transformation et de fabrication des engrais chimiques par les usines du Groupe Chimique Tunisien à Gabès pour comprendre la nature des rejets toxiques responsables du désastre qui se déroule à ciel ouvert dans cette zone. Le phosphate brut provenant des gisements miniers, extrait des carrières de la région de Gafsa, est acheminé par train jusqu'aux unités de transformation où il est lavé, et d'autres unités produisent de l'acide phosphorique du soufre importé de l'étranger. Cet acide sert également, par le biais d'un procédé assez complexe, à la fabrication d'engrais chimiques destinés notamment au marché français. Or, la transformation des minerais de phosphates effectuée par ces usines implique la mobilisation de grandes quantités d'eau dans une région à faible pluviométrie. Une grande partie de ces apports en eau servant au refroidissement des usines de production lords du processus de traitement est mélangée aux déchets industriels, formant un mélange appelé « phosphogypse » qui est responsable de la pollution et de la destruction de l'écosystème marin. En effet, pendant des années, des milliers de tonnes de cette matière ressemblant à une boue noirâtre ont été déversés dans le golfe de Gabès détruisant la faune et la flore marine. Les conséquences sont catastrophiques : la collecte et l'extraction de cette eau pour les besoins du complexe industriel a entraîné une surexploitation des nappes phréatiques et leur tarissement progressif, générant un dérèglement du système agricole traditionnel et une détérioration de la qualité des sols et des diverses variétés de produits agricoles de la région.
Substances toxiques : des taux supérieurs au seuil toléré en Europe
Par ailleurs, d'après le site français d'investigation Vikata qui a réalisé une enquête sur la pollution générée par le complexe industriel de Gabès, les rejets de phosphogypse contiendraient des substances très toxiques dont les taux dépassent de loin le seuil toléré en Europe et dans d'autres pays. « Les milliers de tonnes de phosphogypse qui ont été déversées dans la mer sont responsables de la disparition de 90% des espèces de poissons du golfe de Gabès. Ils ont également détruit les herbiers de Posidonie qui servent d'habitat et de lieu de reproduction pour un grand nombre d'espèces marines du bassin méditerranéen», s'insurge le militant écologiste Abdelmajid Dabbar, président fondateur de l'association «Tunisie écologie».
En outre, bien qu'aucune étude tunisienne ne l'ait officiellement prouvé, les fumées toxiques rejetées périodiquement lors de l'opération de dégazage des usines seraient responsables de l'apparition de pathologies respiratoires souvent graves chez un grand nombre d'habitants et auraient même provoqué malaises, nausées et vomissements chez plusieurs enfants de la région.
Hausse du nombre de cas de cancer
Des écoliers d'un établissement scolaire de Chott Essalam se trouvant à quelques kilomètres de la zone industrielle auraient été transportés aux urgences après avoir ressenti un malaise suite à l'inhalation des fumées de gaz rejetées par les cheminées des unités de transformation. Pis : le nombre de cas de cancer est en constante hausse dans la ville et en serait dû également.
Cependant, aucune étude scientifique ni médicale ne l'a imputé officiellement à la présence, en très grande quantité, de métaux lourds cancérigènes, à l'instar du cadmium dans les gaz émis par les usines. «Un service d'oncologie médicale a été aménagé au sein de l'hôpital régional car il n'est pas possible de transférer tous les nouveaux cas à l'hôpital Salah Azaïez de Tunis. Donc, ils sont obligés de les soigner sur place», renchérit Abdelmajid Dabbar. Le sujet de la pollution dans la région vient d'être, à nouveau, soulevé dans le cadre d'une enquête menée par la cellule investigation de Radio France qui s'est interrogée sur la présence d'un grand groupe breton spécialisé dans l'agro-alimentaire qui s'approvisionne en phosphate auprès des usines du Groupe Chimique Tunisien. Ce dernier se retrouve sous les feux de la rampe, ce qui soulève à nouveau le problème de la délocalisation de ses unités polluantes en dehors du gouvernorat. Une question épineuse à laquelle les autorités ne semblent pas avoir de réponse d'autant plus qu'il s'agit de trouver le juste équilibre entre les intérêts économiques nationaux et le droit des habitants du sud à vivre dans un environnement sain, qui ne nuise pas à leur santé.
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