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La SIAPE fermera, fermera pas ?
Publié dans Le Temps le 12 - 01 - 2016

Le 14 janvier, une action citoyenne de grande envergure, intitulée « La volonté de la vie », aura lieu à Sfax et rassemblera différentes composantes de la société civile locale. Ayant pour slogan « On étouffe ! », cette manifestation vise à convaincre les dirigeants à fermer définitivement la SIAPE (Société industrielle d'acide phosphorique et d'engrais).
La marche protestataire prendra le départ vers 10h, aux abords du stade Taïeb Mhiri en direction du siège du gouvernorat. Tout au long de la matinée du jeudi, les manifestants appelleront à la fermeture définitive de la SIAPE, ce groupe chimique qui cause bien des torts à la région depuis des décennies. Ils promettent d'être nombreux, très nombreux pour scander à l'unisson : « On étouffe ! » Menée par le Collectif Environnement Développement Sfax, cette manifestation rassemble une quarantaine d'associations et d'organisations locales soucieuses de l'environnement et militant pour la dépollution de Sfax et le déploiement d'un plan de développement durable dans la ville.
Les organisateurs insistent sur le caractère populaire et indépendant de ce mouvement, loin de tout intérêt politique et partisan. A travers cette manifestation, ils souhaitent mettre la pression sur les dirigeants afin de mettre fin aux activités de la SIAPE qui « confisque un littoral étalé sur 18 km et une superficie de plus de 5000 hectares en plus de bloquer tout investissement et développement dans la région. »
La première de leurs revendications est la mise en application de la décision de fermeture de la SIAPE, prise fin 2008, par Ben Ali et validée lors d'un Conseil ministériel en 2009. L'usine devait en effet fermer ses portes en 2011 et ses activités transférées sur un autre site, à El Mdhilla, dans le gouvernorat de Gafsa. Interrogé à ce sujet, Abdelhafidh Abdelhamid, directeur général-adjoint technique du Groupe chimique tunisien (GCT) a estimé que cette décision devrait se concrétiser d'ici la fin de l'année 2016, ajoutant que son application dépendait principalement de l'entrée en production de l'usine de Medhilla 2 dont les travaux enregistraient un avancement satisfaisant jusqu'ici.
Les manifestants demandent également des garanties et des compensations pour l'ensemble des employés de la SIAPE qui risquent de se retrouver au chômage et enfin un dédommagement pour l'ensemble des dégâts résultant des déchets toxiques et des émanations atmosphériques de l'usine.
Lourd héritage
Le dossier de la SIAPE est un des brûlots hérités de l'ére Ben Ali. Créé en 1952 à Sfax, ce pôle industriel est spécialisé dans la transformation du phosphate, dont la Tunisie est l'un des plus importants producteurs au monde, en produits chimiques. Une activité qui pèse de tout son poids sur la balance économique nationale, qui permet d'employer près d'un millier de salariés entre emplois directs et indirects mais aux répercussions écologiques et sanitaires désastreuses. En effet, située au cœur d'une zone urbaine, cette usine présente, depuis des décennies, une menace pour les habitants de Sfax, estimés à plus de 950.000 individus. Selon une étude de dépollution et de réhabilitation des côtes sud de Sfax engagée par le ministère de l'Environnement et du Développement durable et menée par la Direction Ggénérale de l'environnement et de la qualité de vie, il est clair que « Sfax sud souffre depuis plusieurs décennies d'une dégradation manifeste de son environnement et que la zone littorale Sfax Sud subit une pression industrielle accrue. » Toujours selon ce document, la SIAPE est classée parmi les principales sources de pollution industrielle dans la région à cause de ses rejets liquides (eaux sanitaires et industrielles), ses déchets spécifiques (phosphogypse) et ses émissions atmosphériques (fluor, poussières ...)
Située au cœur d'une zone urbaine, la SIAPE, en parallèle de l'acide phosphorique, produit plusieurs tonnes de phosphogyspe. Ces déchets solides contiennent souvent des substances qui sont directement dangereuses ou qui peuvent le devenir pendant leur stockage.
Selon le rapport de scientifiques: « La contamination est due essentiellement au phénomène de lessivage par les eaux de pluie, qui met en mouvement les substances polluantes pour les transporter du déchet solide vers le milieu naturel. Ces substances vont migrer avec l'eau qui traverse le stock de déchets pour passer finalement à la nappe phréatique et se mélanger avec les eaux souterraines et présentent ainsi des risques de contamination de la chaîne alimentaire. »
De plus, les colonnes de fumée dense et sombre rejetées au quotidien par l'usine polluent l'air et sont à l'origine de très nombreuses pathologies pulmonaires, dermatologiques et cancéreuses.


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