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Un combat sans issue ?
Lutte contre la contrebande
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 07 - 2016

Contrebande, trafic, commerce parallèle, secteur informel... ces mots font désormais partie de notre vocabulaire dès lors qu'on évoque l'état de santé de notre économie. Tous les experts s'accordent à dire que les voyants de notre économie sont au rouge. Un des premiers coupables demeure la contrebande qui n'est qu'une des faces cachées de la corruption.
Le phénomène s'est affirmé de manière alarmante depuis 2011. Le secteur, nous disait-on, était entre les mains d'une famille avant cette date. Aujourd'hui, on ne sait pas, exactement, qui tient les ficelles. En tout cas, c'est l'Etat qui paye. Et c'est l'économie tunisienne qui subit les contrecoups d'une déstabilisation systématique dont le but est de mettre le pays à genoux.
Dispersion des efforts
Face à la prolifération des activités de contrebande et de divers trafics, l'Etat est resté sans pouvoirs. Tous les gouvernements ont promis de mener une lutte contre ce fléau sans y parvenir et sans même arriver à en déterminer les sources ou à démasquer les auteurs.
Pendant ce temps, des instances, des associations ou des organisations déclarant vouloir affronter la corruption se multiplient. Chacune affirme que les pouvoirs publics ne font rien pour juguler le fléau et qu'il n'y a aucune volonté réelle pour faire cesser la corruption et ses pendants. Or, le fait que ces soi-disant organismes cherchant à aider le pays à lutter contre ces pratiques frauduleuses pullulent et font double emploi avec le rôle de l'Etat en dit long sur leur existence. De fortes présomptions pèsent sur certaines d'entre elles. Leur multiplicité risque de disperser les vrais efforts de lutte contre le fléau. On est, donc, en droit de s'interroger sur ceux qui sont derrière ces structures ? Jouissent-elles d'un minimum de crédibilité ? Qui leur a demandé de s'improviser avocats de causes qui ne les regarderaient pas ?
Trop de gesticulations pour rien, en fait. Des conférences de presse sont tenues pour dénigrer toute action entreprise par le biais des autorités publiques dans le domaine de la lutte contre la corruption, la contrebande et les différents trafics. Des rapports alarmants et explosifs sont publiés pour montrer l'inefficacité des mesures officielles ou leur absence...
Rien n'est laissé au hasard. L'important, c'est de mettre en avant le nom des «responsables» de ces organismes et de faire d'eux des vedettes médiatiques. En réalité, le fléau de la contrebande n'a jamais été combattu comme il faut. Il existait depuis des décennies. Toutefois, il ne se manifestait pas de façon aussi imposante. Actuellement, on peut même parler de banalisation du phénomène. Tout, autour du Tunisien, est issu de la contrebande.
Pertes fiscales
Les chiffres la concernant sont nombreux et contradictoires. Les sources de ces statistiques sont plus ou moins crédibles. C'est chacun selon ses intérêts ou selon les intérêts qu'il veut défendre. Ce qui est sûr, par contre, c'est que le pays est en train de payer une lourde facture à cause du phénomène de la contrebande. D'après un rapport de la Banque mondiale, publié il y a près de deux ans sur le commerce aux frontières terrestres tunisiennes, les pertes fiscales pour l'Etat tunisien, à cause de la contrebande et du commerce parallèle, seraient évaluées à 1.2 milliard de dinars. 500 millions de dinars seraient des droits de douane. Quant à la valeur des échanges illicites entre les deux pays limitrophes de la Tunisie, à savoir la Libye et l'Algérie, elle s'élèverait à environ 2 milliards de dinars.
Ce sont les zones du Sud et de l'Ouest qui profitent de la manne en faisant transiter divers produits entre ces pays. La différence des prix dans ces régions favorise le tri pour les contrebandiers qui sont passés maîtres dans l'art de choisir les articles à commercialiser. C'est ainsi qu'une longue liste de ces produits peut être dressée.
On y trouve, particulièrement, les hydrocarbures, les boissons alcoolisées, l'acier (pour le bâtiment), le bétail, les liqueurs, le tabac (maâssel), les appareils électroménagers, les vêtements et chaussures usagés ainsi que les armes à feu (des fusils de chasse, généralement, sans nier le trafic d'autres armes). On remarque, même, l'existence de l'huile de maïs, des bananes et des pommes. A ne pas oublier : le trafic de devises et même de la fausse monnaie.
Les enjeux sont énormes et les défis à relever semblent insurmontables. Les produits alimentaires, par exemple, transitent de notre pays vers les voisins et sont échangés contre des équipements électroniques ou de l'acier. Les bénéfices sont garantis pour les passeurs et leurs complices. Comme ces produits sont subventionnés, ils sont revendus facilement. Le trafiquant peut ramener le triple de la valeur de sa marchandise en quelques jours. Et cela se chiffre en milliers de dinars.
Les lobbies
Le commerce des cigarettes, justement, est le secteur le plus symbolique et le plus représentatif du commerce issu de la contrebande. A lui seul, il fait perdre pas moins de 500 millions de dinars/an à l'Etat. Il constitue 40 % de parts de marché de la contrebande !
Le spectacle de la vente du carburant au bord de nos routes, quant à lui, connaît des proportions jamais atteintes. Les propriétaires de kiosques, ont beau se plaindre de cette anomalie, rien n'y fit. Certaines stations, d'ailleurs, ont dû fermer. L'impact très négatif de ce commerce illicite continue de peser sur de nombreuses autres stations (notamment celles des zones proches des frontières). Le change des devises se fait, lui aussi, au bord des routes. Il est possible de voir des gens déambuler avec des liasses de billets de banque à la main.
Ce qui est étonnant, c'est qu'on trouve des gens pour défendre la contrebande et les contrebandiers. Dans les régions frontalières, les populations se sont habituées à ces pratiques et ne les considèrent pas comme illicites. Pour elles, c'est un gagne-pain en l'absence de projets de développement de la part de l'Etat. Aussi, certains politiciens profitent-ils du problème pour attiser la colère de ces «commerçants» chaque fois que les autorités cherchent à maîtriser les frontières et à mettre de l'ordre dans les échanges.
Ils vont, même, jusqu'à susciter des mouvements de colère et de protestation pour préserver leur pré carré et protéger les arrières des contrebandiers et des trafiquants. Aujourd'hui, personne parmi les Tunisiens n'est dupe. Tout le monde sait que derrière ces affaires de gros sous se cache une mafia bien structurée qui a ses lobbies dans les lieux stratégiques.


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