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Dr Mustapha Ben Jaafar - La reconnaissance de l'Etat de Palestine, étape décisive vers la paix au Moyen Orient
Publié dans Leaders le 22 - 09 - 2025

En marge de l'Assemblée générale de l'ONU, La France copréside avec l'Arabie Saoudite une Conférence avec pour objectif de " créer un horizon politique clair pour la mise en œuvre de la solution à deux Etats". Cette conférence survient à un moment où le peuple palestinien vit à Gaza, comme en Cisjordanie d'ailleurs un cataclysme qui rappelle, par certains aspects, la Nakba de 1947-1948.
Le bilan précis et définitif de cette catastrophe se fera plus tard, une fois que les armes se seront tues et que des enquêtes internationales indépendantes et crédibles auront été conduites en Israël, à Gaza et en Cisjordanie afin que la Cour internationale de justice (CIJ ) et la Cour pénale internationale (CPI) puissent se prononcer sur ce qu'il s'est passé : crimes de guerre, crimes contre l'humanité, punitions collectives, guerre « urbicide » « scolasticide », "inhumanitaire" , « génocidaire »???
Israël n'a jamais cessé, depuis 1967, d'être la « puissance occupante »
Face à la complexité de la situation et des débats passionnés et contradictoires qu'elle suscite, il nous faut écouter les voix du droit international et de la justice internationale. C'est un préalable indispensable pour éviter le dialogue de sourds et trouver le chemin vers la paix. La Cour Internationale de Justice a déjà reconnu un "risque de génocide". Selon la même Cour, Israël n'a jamais cessé, depuis 1967, d'être la « puissance occupante », ce qui lui impose le devoir de protection des civils et accorde au peuple palestinien sous occupation le droit de résister. En plus des observations fournies par plusieurs ONG, une enquête récente de l'ONU confirme et le génocide et la famine à Gaza.
Mais l'occupant n'en a cure et fait fi de toutes les résolutions onusiennes. Depuis son arrivée au pouvoir, Netanyahou et son gouvernement dominé par des va-t'en guerre suprématistes ont tout fait pour rendre les territoires palestiniens invivables et la solution des deux Etats impossible. Enhardis par le soutien politique et militaire indéfectible des Etats Unis, l'impuissance des pays Arabes divisés quant aux mesures concrètes à prendre contre l'occupant, et la politique du double standard d'une bonne partie des pays européens, ils ont franchi toutes les lignes rouges jusqu'à attaquer le Qatar, pays médiateur dans le conflit et, qui plus est, se croyait immunisé par la présence d'une base américaine sensée le protéger contre toute agression. Rejetant l'idée même d'un Etat palestinien, ils ont repris ouvertement le slogan de la Judée Samarie et du grand Israël. Leur projet assumé est l'expulsion des gazaouis et l'annexion de la Cisjordanie. En somme, l'effacement des Palestiniens qui ont déjà cédé, au fil des guerres multiples initiées par Israël, près de la moitié de leur territoire tel que défini par la Communité Internationale en 1947.
Est-il juste, face à tant d'agressivité et d'injustice, de tergiverser encore, demander aux palestiniens plus de concessions que ce que l'OLP, en 1988 et l'Autorité Palestinienne en 1993, dans le cadre des Accords d'Oslo. Plus récemment, le Président Abbas, comme pour couper l'herbe ceux qui cherchent des prétextes pour faire perdurer la tragédie, a adressé aux deux Présidents de la Conférence de New-York un message répondant d'avance à toutes les questions posées et supposées. Est-il juste, malgré toutes les concessions et les sacrifices consentis pendant des décades d'occupation, de poser aux Palestiniens plus de conditions pour les rétablir dans leur droit à un Etat souverain avec des frontières sûres et reconnues ?
Une lueur d'espoir pointe à l'horizon
Aujourd'hui, personne ne peut détourner les yeux de ce qui se passe à Gaza et en Cisjordanie. Pendant près de deux ans de bombardements intensifs aveugles dont les victimes ont été en majorité des civils, la résistance héroïque des Palestiniens et leurs douloureux sacrifices face à l'une des armées les plus puissantes du monde ont remis la question palestinienne au centre des préoccupations internationales. Cette tragédie insupportable a pu être rapportée en live au quotidien par les médias internationaux, en dépit de l'interdiction qui leur a été faite par l'occupant d'accéder à Gaza et le ciblage prémédité de plusieurs dizaines de journalistes courageux. Si l'urgence commande de tout faire pour que les armes se taisent, que la trêve soit prolongée jusqu'à un cessez le feu effectif, cela ne sera pas suffisant. Il faut que la raison l'emporte et que tous les acteurs politiques concernés réfléchissent au « jour d'après »
En dépit de la noirceur du tableau, une lueur d'espoir pointe à l'horizon. Une nouvelle dynamique semble se développer pour arrêter le massacre et engager un processus de paix.
Des millions de manifestants-tes, partout dans le monde, n'ont cessé d'appeler au cessez le feu et à la paix, confortés en cela par des universitaires et hommes politiques de différents pays et horizons qui se sont exprimés individuellement ou collectivement. La majorité des Etats sont favorables à l'arrêt de la guerre et à la solution des Deux états. De hauts responsables, avec courage et constance, se sont exprimés dans le même sens. A l'instar de Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, du président du Brésil Lula da Silva, du chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez qui s'est particulièrement distingué par rapport à ses collègues européens en se déplacant au point de passage de Rafah et en joignant l'acte à la parole en annoncant des sanctions contre l'occupant genocidaire. Il faut aussi rappeler les positions lucides et courageuses de Josep Borrell, ancien haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui a, dans une tribune édifiante publiée le 23 septembre 2024, lancé un appel prémonitoire: "l'Union européenne ne doit donc cesser de répéter qu'au Proche-Orient, en commençant par Gaza, la nuit doit finir".
Et même si on déplore le veto américain lors de la dernière réunion du Conseil de Sécurité contre le cessez le feu et le libre accès de l'aide humanitaire à Gaza, rappelons que l'Assemblée Générale des Nations unies a voté majoritairement en faveur d'un cessez le feu et que 75% de ses Etats membres reconnaissent déjà l'Etat de Palestine.
Un sens particulier, un grand tournant
Compte tenu de cette dynamique mondiale positive en faveur de la Paix, la Conférence Internationale coprésidée par la France et l'Arabie Saoudite prend un sens particulier. C'est une véritable opportunité pour mettre un terme à la guerre et tracer un chemin pour la paix.
L'Arabie Saoudite, acteur de premier plan de la région, initiatrice de la résolution adoptée en 2002 au sommet des Etats arabes de Riadh, s'est inscrite dans la continuité du dialogue selon une approche qui peut se résumer dans la formule « La Terre contre la Paix ». Echaudée par l'échec des tentatives successives d'accords bilatéraux entre l'occupant et certains pays de la région, elle en a tiré la leçon : la question palestinienne reste fondamentalement au coeur du conflit. Tous les accords qui l'ont oublié n'ont pu empêcher ni les multiples guerres menées par l'occupant contre ses voisins, ni la contre-attaque du 7 Octobre. L'Arabie Saoudite, pourtant très courtisée, refusera tout compromis qui ne prenne pas en compte une solution juste de la question palestinienne.
La France qui a, par le passé et à diverses occasions, soutenu la Palestine à l'ONU a donné depuis quelques mois le la. Le Président Macron a déclaré le 9 avril :
" On doit aller vers une reconnaissance de l'Etat palestinien et donc, dans les prochains mois, on ira". Et il y va. A la fois devoir moral et urgence politique, la conférence de New York doit ouvrir de nouveaux horizons pour la paix au Moyen Orient.
Cette reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, membre permanent du Conseil de sécurité et membre du G7, n'est pas anodine. Elle constitue un veritable tournant. Pour prevue, l'hostilité forcenée qu'elle a suscitée dans le camp de la guerre. Elle apporte un nouvel élan positif à la dynamique en cours. Certains pays se sont déjà exprimés dans le même sens comme la Belgique, le Canada, la Grande Bretagne, le Portugal… On prévoit une dizaine d'autres Etats qui vont reconnaitre l'Etat de Palestine. Le résultat est significatif. Mais il faudra encore aller plus loin pour convaincre d'autres Etats, encore hésitants, de passer le cap de l'ambiguïté et du double standard. Le droit international ne peut pas s'accorder avec la géométrie variable. Que ce soit en Ukraine ou en Palestine, aucun pays n'a le droit d'envahir ni d'occuper le territoire de son voisin.
La France est appelée à jouer un rôle de locomotive
Au-delà de cette actualité tragique en terre palestinienne, la France, pays de la Déclaration universelle des Droits de l'homme, s'est historiquement placée au carrefour de l'Occident, l'Orient et l'Afrique. Elle est plus que jamais appelée à jouer le rôle de locomotive afin que l'Europe gagne du poids sur l'échiquier international, prête plus d'attention aux pays du "Sud Global", s'en rapproche, remette le multilatéralisme en marche et soit l'arbitre des conflits dans un monde dangereusement menacé par la polarisation dominante.
La reconnaissance de l'Etat de Palestine, au delà de sa valeur hautement symbolique et du signal fort qu'elle donne en faveur du respect du Droit international et du droit des Palestiniens à décider de leur sort dans le cadre d'un Etat souverain et des frontières reconnues, est en fait un levier pour amener, à terme, la Paix dans la région en pressant l'occupant d'arrêter le massacre avec des sanctions dissuasives efficaces, seules mesures qu'il comprend, lui qui, étant absolument sûr de l'impunité, a toujours privilégié la guerre contre la paix avec ses voisins.


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