Les grands titres de la chanteuse syrienne, à l'instar de «Ana baâchaak» et «Kan ya makan», ont été au programme d'une belle soirée. Inviter Mayada El Hennaoui à se produire en Tunisie, il fallait y penser. Le Festival international de Hammamet l'a fait et le public a répondu présent pour la diva samedi dernier. Frêle mais debout jusqu'au bout, ses retrouvailles avec le public tunisien, après plusieurs années d'absence, ont été un moment de grâce. Un rendez-vous qui évoque chez grands et petits les souvenirs de jeunesse ou d'enfance, bercées par les mélodies que l'on attribue à «la belle époque». Dans le même temps, Mayada n'est pas tout à fait hors du circuit et elle aurait beaucoup de nouveau si elle le voulait. Elle préfère peut-être rester celle qui a côtoyé les grands et s'est abreuvée de leurs paroles et de leurs musiques, qu'elle a sublimées avec sa voix. De Mohamed Abdelwahab à Mohamed Al Mougi ou encore Ahmed Rami, Riadh El Sombaty et Baligh Hamdi, Mayada a composé avec ces pointures, tout au long de sa carrière, un bouquet de chansons qui ne se fanera jamais. Et elle en a offert au public de Hammamet avec «Kan ya Makan», «Habbina», «Ana mokhlsesalak», «Ana baâchaak», «Sidi ana» et «Ellayali». Des chansons qu'elle a pris le temps d'interpréter à l'ancienne, en répétant plusieurs passages, à son initiative ou à la demande du public qui l'a accompagnée au chant et l'a fortement applaudie. Si bien que le temps est passé trop rapidement et qu'elle n'a pas pu terminer tout son programme. Mais qu'elle fut belle cette soirée en sa compagnie, où elle a préféré suivre son instinct et être à l'écoute de son public, enchanté. Après le concert, la chanteuse syrienne a fait une brève rencontre avec la presse. Sa déclaration a été dirigée à tous les Tunisiens qu'elle a salués. L'art n'est qu'une facette de sa vie et de son quotidien à Damas où elle vit. «La situation y est normale et je soutiens notre armée», a-t-elle répondu à propos des conditions de vie dans son pays, sous l'emprise de la guerre depuis 2011. Sur d'autres aspects de sa vie, la chanteuse a préféré garder le silence, qu'elle considère comme l'un des plus grands enseignements de sa vie. Ce sont ses chansons qui en parlent, en particulier celles signées Baligh Hamdi, dont la plupart sont des requêtes faites par elle et inspirées de sa propre vie. Pourvu qu'elle soit longue et pleine de bonheur et de santé !