Mayada Bsilis, la belle chanteuse syrienne revient en Tunisie mais cette fois-ci sur la scène d'Hammamet. Cette grande artiste qu'on a comparée à Fairouz pour la puissance de sa voix a un registre très étendu qui va des Halabiet aux chansons des classiques de la musique arabe. Mayada Bsilis était accompagnée par son mari, Samir Kwefati, qui est aussi le compositeur exclusif de ses chansons, mais aussi par ses deux filles : Nour au piano et Mareh celliste, ainsi que d'une douzaine de musiciens. La perle de la chanson syrienne moderne a, comme à l'accoutumée, commencé sa prestation par un morceau «Ya Jabel Yahezik Errich». Habillée en bleue, l'artiste a éblouie l'assistance par sa voix belle et cristalline. Communion immédiate avec le public. Sa musique et son look réconcilient les générations et c'est dans le style «alepin» que cette star donne le meilleur d'elle-même. Connu de tout le public, repris souvent en chœur par l'auditoire, son répertoire se compose de pièces savantes et de morceaux très populaires, liés les uns aux autres dans l'esprit de la Wasla , avec des parties improvisées et mesurées allant du Muwachah au Mawal et assorties de compositions et d'improvisation sur des modes différents. Avec une voix suave, la star syrienne a ainsi gratifié un public connaisseur de ses œuvres, allant de «Ala Ini» «Allah Allik» «Ya Touyoub» «Rah Daymen Ahouak .Une pure musique halabi, mariant luth, violon, guitare et autres instruments avec des poèmes authentiques ; le tout interprété par cette artiste hors-pair. Une fusion si vite installée entre cet ensemble syrien et le public qui manifestait chaque fois son plaisir par un tonnerre d'applaudissements. Mayada a bien montré toute la splendeur de son art. Alternant les rythmes endiablés et mélodies douces, elle est tantôt énergique, pleine de dynamisme, tantôt tendre, mélancolique. Cette artiste syrienne fascine par sa voix imposante et sa spontanéité. Elle nous fascina avec son succès Aâdi (Normal) qui porte le titre de son nouvel album. Le registre est moins intense, plutôt tempéré dans «Ala Ini». Par ailleurs, le public a vibré avec les solos remarquables du maestro Samir Kwefati. Fidèle au tarab authentique, Mayada a innové en interprétant de très belles chansons loin de ces tubes «sandwichs». Sa prestation était bonne. Elle a tenu ce soir à s'exprimer et à conquérir les mélomanes, surtout avec ses succès «Ya Ghali », «Bi Ejjamel Ya Ali» et «Nathalie». Cette hôte d'Hammamet a privilégié l'authenticité et le chant pur, offrant à son public un bon récital, riche de belles mélodies.