La question essentielle n'est pas de savoir si le ST a un présent, mais s'il aura encore un avenir. L'avenir du Stade Tunisien devrait être associé à une nouvelle équipe dirigeante plus que jamais forte. Cependant, pas seulement sur le papier, mais tout particulièrement par sa présence, par son programme de travail, sa stratégie, surtout par la solidarité et la cohésion de ses hommes qui se trouvent aujourd'hui dans l'obligation de forcer le cours de son destin. Jalel Ben Aissa, qu'on a surtout vu à la fin de la saison dans une tentative désespérée de recoller les morceaux et de sauver ce qui pouvait l'être d'un club à la dérive, a décidé aujourd'hui de présenter sa candidature à la présidence d'un Stade relégué pour la première fois de son histoire en Ligue 2. Il s'agit au fait d'un retour au bercail puisqu'il a déjà assumé cette responsabilité dans le passé, avec encore et toujours le souvenir de la consécration en Coupe arabe. Le nouveau candidat à la présidence du club a pensé s'entourer de personnalités sportives capables réellement d'apporter le plus au ST. Et surtout renouer avec un passé glorieux et fièrement assumé. La liste avec laquelle il se présentera aux élections comprend entre autres Mohamed Derwiche, Raouf Guiga, Mourad Sakli, ex-ministre de la Culture, Hassen Zargouni, Nafaâ Enneifer, Adel Bouallègue(Délégué de l'équipe seniors), Leila Chetaoui, Faouzi Zhani, Sami Hamdi, Anis Béji, Mohamed Salah Chebbi, Jalel Bedoui, Ferid Ben Jaâfer, Jalel Chaâbouni...et la liste est encore longue. L'occasion est toujours favorable, bien que ce soit trop tard, de s'interroger sur les raisons qui ont conduit le Stade à la Ligue 2. Celles qui l'on empêché de se réhabiliter au moment opportun. On peut toujours revenir à cette incapacité à retenir les leçons du passé et à relever les défis auxquels le club est souvent confronté. Les épreuves par lesquelles est passé le ST, les dérapages et les manquements ont compromis les acquis et les valeurs de toute une histoire, de tout un passé. Le Stade est tombé tellement bas qu'il lui était pratiquement impossible de se relever. Si l'on reprend les réflexions des sociologues, c'est aussi dans la difficulté et dans la douleur que l'on peut avoir les meilleures chances de se réconcilier avec les règles du jeu. Avec son histoire et son présent, la bonne gestion, le jeu, l'inspiration, l'imagination et la créativité ne sauraient être une soustraction dans le nouveau mode d'emploi de l'équipe stadiste. L'impératif n'est peut-être autre que cette exigence destinée à reconquérir la fermeté du système, les articulations et même la science qui en découlent. Le modèle stadiste, tel qu'il est revendiqué par Jalel Ben Aissa et son équipe fait ressortir des idées innovatrices, selon lesquelles les objectifs tracés et les ambitions renouvelées ne doivent en aucun cas être affectés par des considérations anti-sportives et étrangères au club. La précision n'est pas anodine, puisque le développement et les améliorations au sein du club font désormais partie des priorités absolues du club. Tout cela est strictement lié aux exigences des résultats, des dispositions réelles des joueurs, mais aussi et surtout de la mobilisation inconditionnelle de toutes les parties prenantes au sein du club. Aujourd'hui, la question essentielle n'est pas de savoir si le club a un présent, mais s'il aura encore un avenir. L'avenir, c'est surtout ce que les joueurs sont censés montrer et réaliser sur le terrain, surtout dans la difficulté et dans les grandes épreuves... C'est aussi le retour à la place de prédilection et qui n'est autre que la Ligue 1. Le Stade a lâché ses fondamentaux et commis l'énorme erreur de se laisser entraîner dans une spirale à travers laquelle il lui était bien difficile de se relever. Le nouveau contexte, avec ses contraintes, impose forcément de nouvelles priorités. Le club ne peut plus, en effet, être géré de la même façon qui a précipité son déclin. Les personnes à l'origine de cette descente aux enfers n'y ont plus de place.