Le boxeur Bilel Mhamedi pense que la réussite aux Jeux olympiques passe par le courage, la puissance physique et la rage de vaincre. Nous l'avons rencontré pour vous. Nombreux sont ceux qui ont considéré votre qualification aux Jeux olympiques de Rio comme un exploit inattendu. Qu'en dites-vous ? Certes, je pense que c'était un exploit historique. Nous avons déployé beaucoup d'efforts pour atteindre cette qualification aux JO. C'était une mission accomplie .La boxe tunisienne sera présente au grand rendez-vous olympique avec la participation de deux représentants. Vu les problèmes qu'on a rencontrés lors de notre préparation pour le tournoi international préolympique à Yaoundé, je crois que nous avons réussi à atteindre notre objectif, celui d'aller affronter des adversaires qui pèsent lourd aux niveaux continental et mondial. Avec une période de préparation qui n'a pas dépassé quarante jours, et un rythme de combats très élevé, j'estime que j'ai réalisé un résultat positif en battant le Marocain Mohamed Hanout en demi-finale du tournoi préolympique au Cameroun. Maintenant, je dois penser au prochain défi, celui de confirmer mon excellente prestation à Rio De Janeiro. La participation aux JO sera bien évidemment une nouvelle et passionnante aventure, ainsi qu'un palier supérieur que je vais découvrir. Dans le cadre de votre préparation pour les JO, vous avez effectué une série de stages à l'étranger (Ukraine, Moldavie, Azerbaïdjan, Roumanie). Selon vous, quelle est l'importance du stage à l'étranger dans la réussite à une échéance olympique ? A l'instar des pays avancés qui accordent une grande importance aux compétitions olympiques, et pour réussir à une telle échéance comme les JO, l'athlète, dans n'importe quelle discipline, doit être toujours compétitif, performant, et soumis à un rythme très élevé de rencontres. Pour cela, la préparation à l'étranger est impérativement obligatoire, car elle a beaucoup de répercussions positives sur le niveau du boxeur. En effet, et à l'étranger, j'ai toujours l'opportunité d'affronter des adversaires qui sont aussi qualifiés aux JO. Actuellement, et après avoir finalisé quatre stages successifs en Ukraine, en Azerbaïdjan, en Moldavie et en Roumanie, j'ai entamé une dernière étape préparatoire en Tunisie et précisément à Aïn Draham avant de rejoindre le Brésil pour débuter ma participation à l'olympiade. Est-ce que vous avez les dispositions nécessaires pour aspirer à la consécration olympique ? Je n'épargnerai aucun effort pour défendre les couleurs nationales et monter sur le podium. L'opportunité de participer aux JO est toujours un grand défi. La réussite dans le monde du boxe nécessite des qualités spécifiques chez le boxeur comme la volonté, le courage, la puissance physique, la rapidité dans les gestes et la rage du vaincre. Je pense que j'ai toutes ces dispositions pour réussir à atteindre la performance olympique. Alors, je dois continuer à travailler et appliquer les consignes de mon entraîneur dans les tournois amicaux pour mieux m'adapter au haut rythme et améliorer ma condition physique. Votre dernier mot... En Tunisie, les sports individuels, et surtout la boxe et la lutte, souffrent de beaucoup de problèmes financiers. Pour cela, je lance un appel au ministère de la Jeunesse et des Sports, aussi bien au comité national olympique pour qu'ils honorent leurs promesses. Ils doivent nous encourager plus et nous encadrer moralement et financièrement pour que le sport tunisien ne perde pas encore de nouveaux athlètes à l'instar de Slim Trabelsi qui a choisi de quitter pour la France. La situation actuelle demande la mobilisation de tous les intervenants pour sauver notre sport et arrêter cette hémorragie.