Objectif : garantir une prise en charge intégrale des femmes victimes de violence Les travaux de l'atelier portant sur «la création des protocoles intersectoriels et des mini-guides de prise en charge des femmes victimes de violence» ont été clôturés au cours de la semaine dernière. Pendant deux jours successifs, des experts et des représentants des différents ministères impliqués dans le projet sont intervenus lors de cet atelier afin d'élaborer des protocoles intersectoriels, de renforcer les compétences des différents intervenants des institutions publiques mais aussi de la société civile et de mettre en place un système de référence informatisé pour la collecte des données statistiques et le suivi intersectoriel. Le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, l'Office national de la famille et de la population (Onfp) et l'Organisation des Nations unies se sont réunis pour élaborer des protocoles intersectoriels afin d'assurer une prise en charge intégrale des femmes victimes de violence et de garantir l'égalité des genres. Le projet en question vise à lutter contre toutes les formes de violence infligées aux femmes, contre la discrimination et œuvre pour la protection des droits de la femme. Il s'inscrit, par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes, de 2008, afin de défendre les droits de la femme tunisienne, victime de violence. «La première phase du projet œuvre à la mise en place d'une stratégie de coordination entre les différents intervenants sociaux de tous les secteurs afin d'offrir un service efficace au profit des femmes victimes de violence. Le deuxième objectif de l'atelier est de mettre en exergue des mini-guides bien précis pour la prise en charge de ces femmes. Ce projet, qui se poursuivra jusqu'en 2017, vise à améliorer les conditions de vie de la femme tunisienne, à garantir ses droits, sa stabilité et sa sécurité. Démarré à Tunis (Ben Arous), le projet s'étalera dans une seconde étape sur tout le territoire tunisien, ce qui permettra éventuellement de réduire visiblement le taux de violences infligées aux femmes. Le projet sera lancé officiellement au mois de septembre prochain», explique Héla Skhiri, chargée du programme national de l'ONU. De son côté, la coordinatrice du projet, Héla Ouennich, a précisé, lors de la séance d'ouverture de la deuxième journée, que le projet, démarré en 2014, a réussi dans sa première étape à élaborer des mini-guides, un ensemble de mécanismes qui organisent les méthodes d'intervention dans la prise en charge des femmes victimes de violence. «Mettre en place des mini-guides qui facilitent le travail de l'intervenant social est très important. Cela permettra d'assurer la coordination, le suivi et l'évaluation des travaux réalisés», précise-t-elle. Quant à Latifa Toujani, consultante au ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, elle a présenté en bref, lors de son intervention, un récapitulatif sur le projet, qui comporte quatre dimensions. Elle a indiqué par ailleurs que 47,6% des femmes sont victimes de violence et 73% des femmes victimes de violences ne savent pas à quel centre se diriger. En effet, les principes de la prise en charge intersectorielles se basent sur des connaissances approfondies de la violence et de ses conséquences, le respect des principes universels des droits humains et le respect du code d'éthique professionnelle. S'agissant des composantes de la prise en charge, elles se basent sur le dépistage de la violence, l'écoute empathique des femmes victimes de violence, le diagnostic, l'évaluation du degré de sécurité de la femme victime de violence, l'intervention, le conseil et l'orientation des femmes victimes de violence vers les services appropriés. La toute dernière composante de la prise en charge est l'archivage des dossiers.