Un déficit pluviométrique important a marqué la saison agricole, avec une remarquable baisse de la production céréalière enregistrée au cours de la saison 2015/2016. Le secteur céréalier est de tous les secteurs agricoles celui qui a été le plus touché par le déficit pluviométrique enregistré au cours des mois de décembre, janvier et février dernier. C'est ce qu'ont affirmé les services du ministère de l'Agriculture lors d'une conférence de presse organisée la semaine dernière. Conséquence de cette donnée : 35% des superficies emblavées n'ont même pas été moissonnés. On apprend, par ailleurs, que sur une superficie globale de l'ordre de 1,4 million de hectares de terres cultivables, dont 82,5 mille hectares en irrigué, 1,2 million d'hectares seulement ont été emblavés en début de saison. 777 mille hectares ont été moissonnés. Les quantités de céréales collectées sont estimées à 6,69 millions de quintaux contre 6,77 millions lors de la saison précédente. Dans le secteur des fourrages, une baisse est également enregistrée. Les superficies emblavées ont été de l'ordre de 304 mille hectares, ce qui représente 96% des superficies prévues. Mais, au niveau de la production, on passe de 821 mille tonnes au cours de la saison dernière à 680 mille tonnes cette saison. La baisse est de plus de 17%. Quant à l'ensilage, on note une production de 466 mille tonnes contre 523 l'année dernière. En ce qui concerne le secteur des légumineuses, (pois-chiche, fèves, féveroles, petits-pois, lentilles...), les superficies emblavées ont été estimées à 66,6 mille hectares. Ce qui représente 87% des superficies prévues. Mais elles enregistrent un rendement médiocre, estimé à 12 quintaux à l'hectare. Le bilan donné par le ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche devait également annoncer les préparatifs pour la saison 2016/2017. Les préparatifs En matière de céréales, 1,45 million d'hectares de superficies sont prévues, dont 80 mille hectares en irrigué qui se répartissent de la manière suivante : blé dur, 652 mille hectares ; blé tendre, 122 mille hectares ; orge, 663 mille hectares, et triticale 13 mille hectares. En outre, 315 mille quintaux de semences sélectionnées sont programmés ainsi que 194 mille quintaux de semences ordinaires. Pour les cultures fourragères, le stockage est estimé à 25 mille tonnes de semences. Ce qui correspond aux besoins, mais une importation de 1.000 tonnes d'avoine est prévue afin d'éviter le risque de spéculation. En ce qui concerne les engrais chimiques, dont le prix sera fixé au cours d'un conseil ministériel, on enregistrait au 20 juillet dernier les quantités suivantes : 1.570 tonnes de phosphate (super 45), contre 2.420 tonnes la saison dernière à la même date ; 13.685 tonnes de DAP (contre 13.120 tonnes l'année dernière) et 16.205 tonnes d'ammonitre (contre 31.097 tonnes). Un programme pour lutter contre le manque de pluie Le déficit pluviométrique dans plusieurs régions a nécessité la mise en place d'une stratégie nationale pour lutter contre le manque d'eau, pour un coût estimé à 16,113 millions de dinars. Cette stratégie vise essentiellement à aider les petits agriculteurs, mais aussi à assurer l'approvisionnement en eau potable et en eau d'irrigation les régions touchées par la sécheresse ainsi que la protection des cultures pluviales. La stratégie nationale de lutte contre le manque d'eau, démarrée au mois d'avril dernier, prendra fin ce mois d'août.