Un onze impliqué et fortement engagé : voilà ce dont aura besoin tout à l'heure l'ensemble clubiste C'est le refrain du moment au Parc A. Dorénavant, quand le CA embauche, il le fait sans se saigner aux quatre veines. L'argument tient la route : obtenir des résultats oui, mais avec un projet économiquement facile à soutenir. Le côté pratique a par la suite relayé le théorique. Trois ou quatre bons coups par intersaison avec des recrues ciblées viennent se fondre dans le moule des autochtones sortis pour la plupart du centre de formation (Khelil, Dkhili, Haddedi, Ifa, Seif Jaziri). Le CA garde les pieds sur terre. Seulement, s'il ne peut compter uniquement sur des joueurs du cru, il compense par une identité très forte. Adoptés, les nouveaux venus s'intègrent vite, ce qui permet une rapide alchimie de groupe. Bien entendu, il y a eu des ratés à ce niveau-là avec les cas de Touzghar, Nouioui et même Nater et Belaid récemment. Mais la base a tout de même gardé un certain sens d'appartenance qui fait la différence sur la durée. Plus d'achats impulsifs et plus de doublons inutiles. Le CA a opté pour des canaux de référence même s'il a tantôt pêché chez la concurrence (Ali Abdi). Et puis, il y a les coups audacieux. De la bonne graine comme on dit. Avec Fakhredinne Jaziri (axial), Belkhiter (latéral) et surtout le buteur béninois Jacques Besson, le CA n'a pas flambé mais a juste misé sur des éléments volontaires, au degré d'implication élevé. Car antérieurement, les décideurs avaient opté pour des «techniques» différentes pour un résultat identique (absence de constance, de continuité et de suite dans les idées). Des starlettes enrôlées à coups de millions et, donc, un fossé irrémédiablement creusé avec la concurrence à disposition. Ambition sportive et prudence sur le front financier : c'est la devise des Clubistes. Pas de frénésie ou même de fièvre acheteuse, juste une gestion effectuée avec une extrême vigilance. La rédemption Le CA est un grand club de par son aura et sa popularité. Tout le monde lui reconnaît ce statut sans sourciller, s'accordant toutefois à dire que, régulièrement, il marche sur la tête. Il a beau être l'un des fleurons du football tunisien, sa gestion n'est pas toujours en phase avec ses ambitions, les objectifs tracés et les moyens mobilisés pour y parvenir. Il faut que ça change. La politique sportive du CA ne peut plus être guidée par des suggestions. Comble du paradoxe et de l'ironie, on a même taxé le CA d'arrogant et de privilégié quand tout s'est ligué contre lui la saison passée. Résultat : le CA a chuté et ses «juges de paix» n'y ont décelé aucune circonstance atténuante. Bref, passons cet épisode noir de l'histoire du club et revenons à nos moutons. Maintenant que les Clubistes ont fait leur examen de conscience, cette «rédemption» louable doit servir de catalyseur pour rebondir. Sauf que le temps leur est compté. Un choc à quitte ou double se profile. La victoire ou rien ! Puis, si les victoires s'enchaînent, la sérénité s'installera forcément. Formation probable: Ben Mustapha, Agrebi (Belkhiter), Ifa, Fakhredinne Jaziri, Haddedi, Ben Yahia, Chenihi (Ouedherfi), Khelil, Khelifa, Srarfi (Besson) et Seif Jaziri (Meniaoui).