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Une profession qui dépérit
Libraire
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 08 - 2016

Aujourd'hui, il faut sécuriser une profession qui souffre durement de la concurrence des intrus et des grands centres commerciaux qui ont aménagé des rayons dédiés aux livres et autres fournitures scolaires
Les chiffres qui circulent font état de l'existence de... 6.500 libraires en Tunisie. Cela reste à vérifier, car confondre ceux qui, de marchands de beignets ou de « glibettes » se transforment en libraires et ceux qui triment à longueur d'année avec tous les aléas d'un métier qui risque de ne plus exister un de ces jours, tient de la confusion des rôles.
Au démarrage de chaque année scolaire, ce problème des libraires revient à l'ordre du jour. Cette fois-ci, il paraît qu'une grève se prépare pour protester contre l'absence de réaction face à ceux qui squattent ce métier pour profiter de la hausse de la demande en cette période de l'année.
Que cette grève ait lieu ou pas, elle ne résoudra pas le problème et c'est aux autorités compétentes de protéger les emplois en évitant de permettre à des intervenants sans scrupules, attirés par le gain facile, de jouer avec l'avenir de bien des familles.
En effet, on a beau soutenir, au niveau des fournisseurs, que les livraisons s'effectuent conformément à la loi en vigueur et que seuls ceux qui possèdent une patente en bonne et due forme peuvent s'approvisionner en livres et cahiers.
Les fournitures scolaires, c'est le « fournisseur chinois » qui s'en occupe en dépit de toutes les recommandations faites pour éviter des produits bon marché mais qui, sur le plan de la sécurité et de l'hygiène, laissent à désirer.
Ce qu'on oublie, c'est que ces « libraires » d'occasion, disons saisonniers, s'approvisionnent en seconde main et que même si la marge bénéficiaire est réduite, ils ont tout à gagner. La saison hivernale n'étant pas encore engagée, ils auront tout le loisir de revenir à leurs véritables métiers, une fois la rentrée terminée. Les livres et fournitures restants, ils les revendront à prix cassés le moment venu.
Ce problème cyclique, dans un pays au commerce organisé, ne saurait avoir lieu. Les réglementations en vigueur sont strictes et la détermination à protéger les métiers des uns et des autres ne s'apparente jamais à un vœu pieux. Elle est incontestable. Sous nos cieux, les choses se passent différemment.
Le rôle des grandes surfaces
Parallèlement à ce problème, se pose celui des grandes surfaces. Loin de leur contester leur droit à la vente des fournitures scolaires, c'est au niveau du livre que les choses deviennent sérieuses. Cette vente n'est pas généralisée, mais elle a eu lieu. Nous ne savons pas encore si pour cette rentrée scolaire le chef de famille pourra acquérir les livres dans une grande surface. Toujours est-il que nous pensons que tel que le dit si bien le vieux dicton «chacun son métier et les vaches seront bien gardées».
Les grands moyens de publicité dont disposent ces organismes avec les prospectus livrés à domicile ne sont pas d'une odeur de sainteté évidente. Les prix des livres sont certes impossibles à moduler, par contre, ceux des fournitures scolaires et des cartables laissent très souvent à désirer. Ils sont dans une très grande majorité beaucoup plus élevés que ceux pratiqués chez les libraires.
C'est le contraire qui devrait se produire. Les grandes surfaces n'achètent pas leurs produits à la dizaine mais par milliers et leurs prix devraient se répercuter sur ces achats groupés qui leur donnent un avantage certain sur tous les opérateurs.
C'est à l'ODC de jouer son rôle et de prévenir les consommateurs si elle a les moyens de le faire.
Notre souci est de faire savoir ce que le consommateur tire comme avantage de cette situation. Rien. Il est trompé par les produits d'appel insignifiants, grugé par la publicité mensongère et floué par ceux qui devraient le protéger.
Plus de stockage
Conséquence de cette absence de vision, le libraire ne s'assure plus des stocks. Il s'approvisionne au jour le jour et en dépit de l'énorme perte de temps que cela lui occasionne, il préfère aller à petit pas pour éviter les invendus et les tracas des articles qui finissent par devenir des rossignols invendables.
Encore une fois, c'est le consommateur qui paie les pots cassés. Pour parfaire sa liste de manuels scolaires et de fournitures, il est obligé de parcourir les librairies de sa zone d'habitation ou de se lancer dans une course au trésor qui se prolonge parfois tard dans la nuit.
Les articles de luxe
Cela fait partie des problèmes qui se posent tous les ans et qui influent considérablement sur le budget familial. Certains enseignants aussi bien en école de base qu'en secondaire exigent des cahiers de marques bien déterminées. Ces cahiers sont hors de prix, par rapport à ceux qui sont faits à partir de papier compensé par l'Etat et qui coûtent bien moins cher. Indépendamment du prix, c'est ce que ces articles coûtent à la communauté nationale en papier importé en devises.
Quand on sait que des sommités ont été formées alors que les cahiers étaient conçus à partir de l'ex- « afnor quatre » au traçage difficilement visible et que personne ne s'en plaignait, nous voila, de nos jours, dans un pays qui passe par une crise économique sans pareil et qui se permet de jeter dans la poubelle du papier de luxe que nous payons au prix fort.
Les exigences des enseignants
Il n'y a qu'à reprendre en main le cartable de l'année passé de son enfant, pour se rendre compte que bien des cahiers n'ont pas été utilisés complètement. Sur un gros cahier (exigé) de 72 pages, par exemple, seules une dizaine sont remplies Et encore !
Le cahier finira dans la poubelle ou a déjà été déchiré à la fin de l'année tel que le veut la « tradition » introduite par ceux qui n'ont jamais respecté leur cahier, leur livre et tenu compte des moyens de leurs pauvres parents. Le manque d'encadrement est flagrant tant au niveau des enseignants que des parents.
Il faut protéger les libraires
Le seul moyen de le faire, serait de sécuriser la profession (6500 familles ce n'est pas peu !), d'appliquer la loi et les décisions prises dans le cadre du cahier des charges propre à cette corporation et de la protéger par des dispositions intelligentes qui préserveraient les intérêts de chacun. Entre les grandes surfaces et le libraire de proximité, une coexistence est possible, dans la mesure où le consommateur pourrait trouver son compte.
Contrairement à l'effort que l'on devait attendre pour assainir la situation et soulager cette corporation, nous avons relevé que des grossistes et fournisseurs de cahiers et de cartables ont... ouvert des points de vente au détail !
Le consommateur n'y trouvera aucun bénéfice et ils profiteront, sur le dos de la clientèle et des librairies au détail, de la double commission et du paiement de moins d'impôts.
A cause de cela, la situation de cette corporation qui dépérit ne manquera pas d'empirer et, aujourd'hui, pour trouver un livre à lire, un roman, un outil de travail, il faudrait parcourir la ville de long en large.
Le libraire, faute de moyens, plus sûr de rien, n'ose plus achalander son magasin. Il préfère attendre des jours meilleurs qui ne viendront peut-être jamais.
Il sera bien obligé de fermer ou de transformer son local en café ou pour la vente de fruits secs.
Y a-t-il un pilote dans l'avion ?


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