Entre Ramadan et la rentrée scolaire qui arrive prochainement, ce sont les grandes surfaces qui en profitent. En effet, les enseignes ont entamé leur matraquage publicitaire de manière à rendre les choix du consommateur encore plus difficiles. En plein été, alors que les enfants s'adonnent à cœur joie aux baignades et autres loisirs de divertissement, les parents et les commerçants essaient d'accrocher leurs regards sur les fournitures scolaires. En effet, depuis quelques semaines, la rentrée scolaire est entrée en ligne, au cœur des opérations promotionnelles. Il fallait jeter un coup d'œil sur les offres des espaces de grande consommation, qui n'ont pas manqué de miser sur les préparatifs de cette rentrée. Ramadan, Aïd, rentrée scolaire : les grandes surfaces exploitent cette tendance et misent sur l'embarras du choix. Il suffit de faire un tour dans ces supermarchés pour remarquer à quel point la rentrée scolaire et le Ramadan se livrent concurrence. Il s'agit d'une véritable course. Les familles ont du mal, dans ce contexte, à garder toute leur sérénité et les parents ne savent plus où donner de la tête. Entre les trois échéances précitées, ce sont les grandes surfaces et les librairies, aussi, qui en profitent. En effet, les différentes enseignes ont entamé leurs opérations de matraquage publicitaire de manière à rendre le choix du consommateur encore plus difficile. Les parents s'activent déjà et envahissent les librairies et les grandes surfaces qui ont aménagé des ailes spéciale rentrée. Ils font de la sorte d'une pierre deux coups : ils évitent les bousculades et profitent des soldes d'été qui ont démarré le 27 juillet dernier. Les parents ciblent toutes sortes de fournitures : cahiers, livres scolaires et estudiantins. Les rayons des librairies et des supermarchés sont envahis. Mais au moment de passer à la caisse, parfois les dents grincent. C'est qu'on a l'impression d'avoir dépensé davantage que l'an dernier. «Cette période est difficile pour nous. Alors qu'on n'est pas sorti de la saison estivale et de Ramadan, où les dépenses atteignent leur apogée, voici que pointent les préparatifs pour la rentrée scolaire qui exigent aussi un budget conséquent. Nous avons essayé de concilier les deux en limitant nos dépenses pour la nourriture. Après tout, il est temps de penser aux fournitures scolaires des enfants... sans oublier l'Aïd», souligne Insaf Smirani, mère de deux enfants. Pour Mohsen Charni, vendeur dans une librairie, «beaucoup de parents sont surpris que nos fournitures ne coûtent pas très cher, que leurs prix sont conformes à la bourse du citoyen moyen. Les prix des cahiers et des livres sont fixes, l'augmentation de leurs prix est décidée par le ministère de tutelle. Mais pour le cas des cartables, les prix varient entre 15 et 50 dinars dans les grandes surfaces et même dans les librairies». Malgré les charges qui pèsent sur le budget de la famille tunisienne en raison des dépenses du mois du jeûne en particulier, l'affluence ces jours-ci sur les articles scolaires est remarquable. Et pour cause, la liste des fournitures scolaires est disponible depuis la fin de l'année scolaire écoulée. «La tendance est à une légère anticipation des achats. Quelques parents choisissent de s'y prendre à l'avance parce qu'ils ne veulent pas connaître le rush de dernière minute et savent qu'en termes de cartables, de maroquinerie scolaire et de livres, on n'a pas besoin de listes», fait remarquer Chiheb Hazbri. Cette année, la rentrée suit de près l'Aïd : «Il faut alors alléger le couffin et honorer comme il se doit les trois échéances», affirme un parent rencontré dans une grande surface accompagné de ses enfants, poussant un chariot où se mêlent fournitures scolaires et produits alimentaires. Une tendance de plus en plus nette qui se répercute sur le chiffre d'affaires du rayon papeterie des grandes surfaces et les librairies, avec des volumes considérables en septembre prochain. «Nous réalisons des progressions à deux chiffres fin août et en septembre», ajoute M. Ben Slama, propriétaire d'une librairie. A côté de cela, il faut songer par la suite à l'Aïd et aux nouveaux habits des petits. Et on attendra la première semaine de la rentrée pour l'achat des manuels. Il existe par ailleurs d'autres catégories de Tunisiens, ceux qui ne se plaignent pas et aiment mieux faire bon cœur contre mauvaise fortune et affronter l'évènement : «Ce n'est pas facile, mais on essaie de faire de notre mieux et de nous en sortir», juge Besma Namouchi, éducatrice, entre soupir et sourire. Selon les commerçants, le panier moyen d'achat de livres et de cahiers est relativement stable par rapport à l'année précédente, aux environs de 40 dinars, sans compter les autres fournitures. «Les parents regardent leurs portefeuilles d'une manière un peu plus attentionnée cette année. Certains, à titre d'exemple, n'achètent pas chaque année un nouveau cartable tant que l'ancien est encore utilisable», explique un libraire. A perte de vue, les grands espaces commerciaux mettent tout à la disposition des familles, depuis les tabliers jusqu'aux fournitures scolaires. Ils pratiquent des prix sous blister. Ainsi, le père et la mère se partagent les tâches. Les grandes surfaces poussent certains à changer leurs habitudes. En fait, les efforts de marketing sont bien répartis entre les deux évènements clés. Aux boîtes aux lettres, on alterne aussi les publications promotionnelles de chaque rentrée scolaire. Le Tunisien consomme à tous les prix. D'autres ont préféré prendre le chemin des marchés publics et s'approvisionner en articles exposés sur les étals dans les rues, celles de Bou Mendil, rue de la commission… La baisse des prix convient bien aux budgets des familles plus modestes. A ce titre, entre la concurrence dans les divers espaces, le budget des parents, les besoins des écoliers… c'est toute une guerre froide.