Ben Henia estime que le régime alimentaire suivi ainsi que la fatigue physique se trouvent derrière son élimination. Comment évaluez-vous votre participation aux Jeux olympiques de Rio ? « Je pense que je suis passé à côté de l'évènement aux Jeux olympiques de Rio. Pour un athlète de haut niveau, la défaite est toujours très difficile à gérer. A mon avis, c'était une déception inattendue et une élimination très pénible. En effet, j'ai déployé beaucoup d'efforts lors de ma préparation pour ce grand rendez-vous afin de réussir cette échéance olympique et monter sur le podium. Mais, malheureusement, j'ai échoué cette fois-ci à soulever 177 kg à l'épaulé-jeté dans mes trois tentatives. Je crois que la chance ne m'a pas souri à Rio. Après un début de compétition très décevant ainsi que l'élimination d'un certain nombre d'athlètes tunisiens dès les premiers jours des JO, j'ai été mis sous pression. La responsabilité est devenue très lourde, car tous les espoirs des Tunisiens reposaient sur moi pour offrir à la Tunisie sa première médaille olympique. Je considère ma prestation aux JO comme une grande contre-performance, surtout sur le plan physique. Maintenant, je dois travailler davantage pour surmonter la déception, peu importe la manière. Je pense qu'il ne faut pas regretter tout ça et regarder en arrière. Ce n'est pas la fin du monde, je suis encore jeune et j'ai tous les atouts pour réussir et devenir un jour champion olympique. Vous avez ressenti des vertiges lors du tournoi, est-ce qu'il s'agit d'une immense fatigue physique qui vous a empêché de soulever 177 kg à l'épaulé- jeté dans trois tentatives consécutives ? Certes, J'ai ressenti une grande fatigue physique et mentale à cause d'un régime alimentaire que j'ai suivi quelques jours avant la compétition pour atteindre le poids qui me permet d'accéder au tournoi. De plus, j'ai été obligé d'aller faire une séance de sauna pour perdre encore deux kilos. Je suis sorti rouge écarlate avec des vertiges et le cœur battant la chamade. C'est pour cette raison que j'ai éprouvé des vertiges et j'ai échoué à soulever 177 kg à l'épaulé-jeté. Je ne suis pas une machine programmable pour être parfaitement au meilleur de ma forme. J'ai essayé de défendre ma chance et d'aller plus loin. Mais, malheureusement je n'ai pas réussi à le faire et je suis d'autant plus affecté que je sais que le public tunisien me suivait avec beaucoup de passion à Rio de Janeiro. Je vais continuer à faire plus d'efforts. J'espère que je serais au rendez-vous lors du prochain rendez-vous, celui des Jeux méditerranéens « Tarragone 2017 ». La consécration olympique exige beaucoup de sacrifices et un travail sans relâche et à long terme de la part de tous les intervenants dans le paysage sportif. Pour cela, la Fédération tunisienne d'haltérophilie, la tutelle aussi bien que la comité national olympique doivent comprendre que la production de vrais champions dans les sports individuels nécessite toute une stratégie sportive qui vise à élaborer un programme de préparation pour les athlètes afin qu' ils puissent s'adapter au rythme des compétitions et améliorer leur potentiel et leurs capacités. Pour conclure, on ne peut pas exiger d'un athlète d'obtenir une médaille aux Jeux olympiques sans passer obligatoirement par cette stratégie sur quatre ans. Quels sont vos objectifs l'année prochaine ? Après avoir tourné la page des Jeux olympiques de Rio, je dois débuter ma préparation pour les Jeux méditerranéens « Tarragone 2017 » dans les meilleures conditions .J'ai tous les atouts pour réussir dans cette nouvelle échéance que je considère comme une opportunité en or pour confirmer que je suis capable de briller et surmonter vite la déception des JO. Pour réaliser mes objectifs, je dois travailler dur et éviter les erreurs commises dans les compétitions précédentes. J'ai la certitude que l'avenir sera meilleur que le présent. Il faut toujours croire en ses rêves et ne jamais baisser les bras ».