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Crise de valeurs
Le sport tunisien entre illusion et vérité
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 08 - 2016

Le sport et les sportifs tunisiens sont en danger. Cela provient tout particulièrement des personnes qui gravitent tout autour...
Le sport, comme tant d'autres activités, est un repère de moralité et surtout de bonne foi, de franc-parler, d'honnêteté et de droiture. C'est dire à quel point les dirigeants d'aujourd'hui n'ont aucune notion de cette réalité. Dans un monde où les vrais responsables sont devenus minoritaires, les courageux aussi, on doit penser à mettre fin à l'inertie d'une approche et d'un environnement dépassés par les événements et qui, pour avoir fermé les yeux sur tout ce qui se passe, ont tacitement autorisé les dépassements et les dérapages de la plupart de ceux qui se sont érigés en protecteurs, en paratonnerres au nom de l'intérêt supérieur du sport. Ils sont devenus les catalyseurs d'une inutile paranoïa, le moteur d'une potentielle fébrilité et au final, l'incarnation d'un dérapage incontrôlé.
Si la société moderne ne se montre pas capable de prévenir et de combattre la médiocrité et les manquements sous toutes leurs formes, la société du sport est appelée, par sa nature et par sa vocation, à ne pas être le reflet de ce que l'on vit partout et chaque jour dans nos activités sociales et professionnelles.
Au lendemain des Jeux olympiques de Rio, on assiste au procès de sportifs avec beaucoup de sous-entendus démagogiques et l'on oublie que le sport, comme l'homme, est capable du meilleur comme du pire.
On oublie surtout que le sport et ses compétitions à enjeux grandissimes ne peuvent plus être laissés au pouvoir des personnes et des directions qui sont là où elles sont aujourd'hui accidentellement, ou encore sans en avoir le profil et la vocation, et encore moins la compétence.
Après tout ce que nos sportifs ont enduré à Rio par la faute de responsables et de dirigeants inconscients, qui les accompagnaient dans cette grande manifestation et qui avaient préféré le tourisme et le bien-être à l'encadrement et au soutien des athlètes, il est temps aujourd'hui d'imposer les décisions nécessaires pour renforcer la crédibilité et l'honneur du sport tunisien.
Il est indispensable de tirer les enseignements de ce dérapage et de cette transgression, de ce manquement et de ce glissement sportifs soulignés par le fait de considérer, en l'absence de résultats, les sportifs comme des boucs émissaires. Pis encore: on tient par tous les moyens à orienter l'opinion publique et à la convaincre du fait que la participation tunisienne aux Jeux olympiques de Rio est honorable et que les trois médailles de bronze en escrime, lutte et taekwondo sont de nature à combler toutes les défaillances enregistrées dans les autres disciplines.
Ces responsables, ces dirigeants oublient que même dans sa période de décadence, le sport tunisien n'a jamais perdu ses instances statuaires qui en, dépit de toutes les défaillances, continuent à réfléchir sur l'avenir du sport et sur la manière dont il est dirigé. Ces instances sont plus que jamais conscientes du fait que le sport et les sportifs tunisiens sont en danger. Cela provient tout particulièrement des personnes qui gravitent tout autour.
Le sport est-il une priorité de l'Etat?
Le sport tunisien a perdu une partie de son âme et beaucoup de son innocence.
On a tous naturellement le droit de commettre des erreurs, mais on a aussi le devoir de se comporter dignement. Il n'est pas question ici d'instruire le procès généralisé du système tunisien, qui ne le mérite pas et qui a réalisé d'indiscutables progrès, mais c'est le devoir de pointer ce que nous considérons comme des erreurs, des manquements ou des dérives.
Il ne s'agit pas, non plus, de suivre le courant des hostilités dans lesquels baignent les commentaires et les accusations lancées, à tort ou à raison, par les différents intervenants.
Mais force est de constater que dans une épreuve comme les Jeux olympiques, les athlètes tunisiens se trouvent dans l'obligation d'évoluer dans un monde de pros alors que la majorité écrasante d'entre eux n'en a nullement le statut ni la vocation. Il n'est jamais venu à l'esprit de ces responsables de s'interroger sur les exigences du sport d'aujourd'hui. Dans un monde qui rend l'échec inacceptable, seule la victoire est belle. La défaite est tellement stigmatisée que le risque d'être perçu comme un perdant peut devenir insupportable.
La médiocrité et l'inconscience pourraient tout détruire si nous ne les détruisons pas dans l'œuf. Après le énième échec des Jeux olympiques, que seront nos prochains lendemains dans le sport? On se demande quels numéros d'illusionnistes, le grand cirque va nous réserver pour les jours à venir...
Il serait tellement mieux si on acceptait de ne plus se cacher derrière les faux arguments, si on se décidait à éclairer l'opinion plutôt qu'à la tromper. Si on se démarquait aussi de cette ineptie qui consiste à faire supporter à l'athlète l'entière responsabilité d'un résultat.
Les interprétations de tout bord nourrissent souvent les polémiques. Tout est question d'attitudes. Attitudes des responsables, des entraîneurs, des sportifs. Il ne faut pas caricaturer. On doit avancer tous dans la même direction. On aura toujours le droit d'aspirer à un sport qui ne soit pas inspiré des polémiques.
Le sport n'est pas en effet une activité comme les autres. Il implique des valeurs, des vertus, une culture. La force d'un athlète est de se construire pas seulement dans les victoires, mais aussi et surtout dans les défaites et dans les moments difficiles. L'un de ses principaux challenges se profile quand ça va moins bien.
Oui, les athlètes tunisiens commettent des erreurs, manquent de discernement. Mais à trop se fourvoyer dans des polémiques, on finit par renvoyer une image déplorable et à fragiliser tout l'édifice.
La priorité, c'est une vraie réflexion sur la gouvernance du sport. Il faut s'interroger sur la place qu'il occupe dans la société, s'il est considéré comme une priorité par l'Etat, sur les rapports entre sport et résultats. On est au bout du système associatif appliqué au sport de haut niveau. Ça ne marche plus, il faut évoluer. Les enjeux sont aujourd'hui incommensurablement plus importants.


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