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La nature a horreur du vide !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 09 - 2010

Par Ilia TAKTAK KALLEL Enseignante-chercheure à l'ESC Tunis (Université de La Manouba)
Qu'il soit sentimental, affectif, spirituel, culturel, esthétique, économique, institutionnel, juridique…, le vide est souvent mal vécu et d'autant plus évité ou contourné. Et pour combler les vides, les individus et les sociétés humaines sont souvent prêts à faire des simulacres de choix de remplacement ou de compensation à effet placebo (mais pas toujours !), à se rabattre sur des pseudo-satisfactions, à se contenter de peu et à rétrécir leurs horizons en termes d'alternatives de rechange. Le vide est une force cachée confrontant l'individu à sa solitude et l'amenant à une cruelle introspection et à une implacable contemplation de soi dans ses faiblesses et ses limites. Le vide est alors d'autant plus discriminatoire (socialement parlant), à moins qu'il ne s'agisse de «vides collectifs», mais là encore, les vides doivent être comblés d'une façon ou d'une autre! Ainsi et, au mépris du célèbre adage selon lequel «mieux vaut un local fermé qu'une mauvaise location», adage plus consolateur qu'opératoire, nous nous rabattons parfois sur les pires des solutions, par conservatisme ou conformité sociale ou dans une espèce de fuite en avant, pour éviter la confrontation de soi à soi.
Ainsi, le vide sentimental peut nous jeter dans les bras juste «disponibles»; le vide spirituel et esthétique peut nous jeter dans les spiritualités de la masse par effet d'alignement ou de facilité, dans l'hyperactivité dans le domaine professionnel ou autres et/ou dans le matérialisme et le consumérisme effrénés… Les vides institutionnels et juridiques peuvent, quant à eux, faire l'objet de l'opportunisme cru des uns et du malheur ou sentiment d'injustice des autres…
Mais l'analyse ne peut s'arrêter là. Car même lorsque les vides sont comblés, des «errances» continuent à être constatées. Ainsi il n'est pas rare de voir l'une ou l'autre des parties des couples qui se disent les plus comblés aller rechercher d'autres objets de réjouissance ailleurs; les lois et les réglementations les plus abouties et qui sont périodiquement révisées pour coller aux problèmes les plus actuels et aigus de la société, peuvent être contournées, réinterprétées voire contorsionnées au gré des situations et des intérêts, ou au contraire respectées avec un excès de zèle déformateur; l'effort élévateur le plus ambitieux de l'Etat (dans les domaines réglementaire, économique, culturel, esthétique…) peut être compromis par les tentations permanentes de la masse à obéir à la facilité, à l'instantané et au chacun-pour-soi… D'autres facteurs concomitants aux vides sont donc à l'œuvre dans nos destinées : l'ennui, la conscience du temps qui passe, les frustrations, les complexes les plus profonds, l'opportunisme, la paresse intellectuelle, le matérialisme cru et l'individualisme…
Depuis l'ère des temps, les individus (quels que soient leurs positions sociales et leurs moyens) et les sociétés humaines ont essayé de combler les vides selon leurs imaginaires individuels et collectifs, leurs inspirations, leurs croyances et leurs valeurs. Le vide est inhérent à la vie; la sensation de vide est inhérente à l'être humain. La nature est ainsi faite qui, tout en faisant miroiter aux êtres toutes les potentialités de réjouissances et de plénitude (fort heureusement d'ailleurs, sinon qu'est-ce qui les ferait courir ?), pointe simultanément et cruellement les vides perpétuels auxquels les individus sont constamment exposés dont celui, le plus inéluctable, de la finitude humaine, ce qui constitue d'ailleurs le stimulant le plus vif de la quête humaine de plénitudes !
Mais, vide pour vide, autant faire en sorte que nos quêtes de plénitude aiguisent en nous un certain sens esthétique et éthique; élèvent notre sens de l'exigence (par rapport à soi, aux autres et à la vie) et nous rapprochent d'une certaine réconciliation avec nous-mêmes, même s'il ne s'agit pas là du chemin le plus facile ! Ce travail individuel et collectif est, à n'en pas douter, l'un des passages obligés les plus importants des grandes civilisations qui ont marqué l'Histoire et des sociétés humaines qui ont pris une longueur d'avance.


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