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Lutte antifraude: Une croisade tous azimuts
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 08 - 2024

Cependant, il est réconfortant de constater que ces dernières années semblent avoir sonné la fin de la récréation à la faveur de la guerre de plus en plus féroce que l'Etat a déclarée à tout ce qui est organiquement lié à l'argent sale et mal acquis.
Il y a quelques années, et plus exactement avant la révolution, un gigantesque incendie, souvenons-nous-en, a ravagé un grand dépôt de friperie situé dans la zone industrielle de Meghira (gouvernorat de Ben Arous). Il a fallu, ce jour-là, d'importants renforts en hommes et en camions-citernes acheminés par la Protection civile pour pouvoir, au bout de 15 heures d'efforts, maîtriser le feu. Quoi d'étonnant, diriez-vous, sauf que la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre dans le pays. D'abord, parce que le propriétaire du dépôt n'était autre qu'une ancienne célébrité du football tunisien très proche du cercle fermé de la famille de Zaba. Ensuite, parce qu'il s'est avéré, à la conclusion de l'enquête policière, qu'il s'agissait d'un acte prémédité, un mégot ayant été jeté au milieu de l'impressionnant stock de vêtements usagés importés d'Europe. Qui y était derrière ? Et pourquoi ? Personne ne le saura, étant donné que l'affaire a été rapidement étouffée dans l'œuf et la «malheureuse victime» généreusement indemnisée par son infortuné assureur ! Contacté par La Presse, Amenallah Ben Ammar, expert en gestion du commerce international et directeur général d'une agence d'assurances de la place, souligne que « ce genre d'incendie ne nous étonne plus, en tant que professionnels du secteur, étant donné qu'il existe chez nous et depuis belle lurette une race de malfaiteurs qui usent diaboliquement de toutes les combines pour escroquer x et Y. En effet, le stratagème n'a pas changé d'un iota, en ce sens que lorsqu'un homme d'affaires ou même un petit commerçant traverse une grave crise financière (accumulation de dettes, factures impayées, émission de chèques en bois...) et se retrouve donc à.. deux pas de la prison, il n'y a pas, selon sa conviction, 36 mille solutions : ou il se suicide, comme le font nombre de ses homologues en Occident, ou alors il met le feu dans ses locaux. Se faisant indemniser par son assurance, il peut reprendre espoir et remonter la pente ».
Tous les moyens sont bons pour faire fortune
Le fameux inoubliable incident de Meghira semble n'être qu'une goutte dans un océan. En effet, d'après Habib Sayari, sapeur-pompier à la PC, « les interventions de nos unités démontrent que les incendies des usines, des dépôts et des véhicules sont curieusement beaucoup plus fréquents que ceux qui ravagent les forêts, les montagnes et les habitations ». Explication de M. Ben Ammar: « On peut parler, affirme-t-il, d'un phénomène de fraude de grande dimension, dont les ramifications se sont étendues jusqu'au domaine maritime. Cela va de l'aquaculture où on déverse des produits fortement toxiques pour… tuer les poissons en élevage, à l'acquisition de chalutiers et de yachts. Çà et là, les vautours de la fraude procèdent par l'ouverture de comptes bloqués dont les avantages offerts par les sociétés d'assurances sont, il est vrai, plus nombreux et tentants que ceux appliqués par les banques. Ces comptes bloqués s'élèvent, pour certains, à des centaines de milliers de dinars et rapportent, en cas de sinistre prémédité ou pas, plus que le triple, c'est-à-dire des milliards de nos millimes. Il en est de même pour les assurances multirisques». Mais, parbleu, comment ces contrevenants continuent-ils de prospérer au nez et à la barbe de la loi ? Pour notre interlocuteur, «dans tous les cas de figure, tout dépend du rapport d'expertise final sur le sinistre. Mais, dans deux cas sur trois, le tour est savamment joué, n'en déplaise à l'expert».
M. Ben Ammar va encore plus loin dans ses révélations sensationnelles, en indiquant :
« Ce qui est plus grave, c'est que certaines opérations suspectes sont liées à des domaines autrement plus dangereux, tels que le blanchiment d' argent, l'évasion fiscale, la corruption, le trafic de drogue et d'organes jusqu'au... financement du terrorisme ».
Prendre le taureau par les cornes
Cependant, il est réconfortant de constater que ces dernières années semblent avoir sonné la fin de la récréation à la faveur de la guerre de plus en plus féroce que l'Etat a déclarée à tout ce qui est organiquement lié à l'argent sale. En effet, conformément aux recommandations du Gafi, la Tunisie a adopté une législation relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans les secteurs des banques et des assurances. Parmi les mesures prises et qui s'annoncent salutaires parce que musclées, on peut citer le filtrage des clients qui consiste à vérifier régulièrement leur présence dans les listes de sanction ou de surveillance. En cas de risques élevés, l'assureur ou le banquier doit obligatoirement informer la direction générale avant le paiement des capitaux assurés et envisager une déclaration de soupçon. Faute de quoi, et selon l'article 11 du règlement CGA, l'agent en question devient responsable et accusé de complicité, d'où les conséquences pénales en vigueur (emprisonnement de deux à cinq ans et amende de mille à cinq mille dinars selon la gravité de l'acte).
Le ministère des Finances a, par ailleurs, mis en place une plateforme dite KYC (Know Your Customers, littéralement connaître vos clients) destinée à la supervision rapprochée de toute transaction financière. Mettant la main à la pâte, la Fédération tunisienne des secteurs de l'assurance (Ftusa) vient de créer une agence antifraude dans le but de couper l'herbe sous le pied aux malfaiteurs et, par là, de conférer plus de transparence aux relations de ses 24 compagnies avec la clientèle.


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